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Actualités - CHRONOLOGIE

Gel des retraits de Cisjordanie, suspension des discussions sur le statut final des territoires L'état hébreu tourne la page des accords d'Oslo (photo)

Quatre ans après la signature en grande pompe de la réconciliation israélo-palestinienne sur la pelouse de la Maison-Blanche à Washington, Israël tourne la page des accords d’autonomie. Benjamin Netanyahu reconnaît officiellement qu’il n’applique plus les accords d’Oslo et se refuse à ouvrir des négociations sur un statut final des territoires occupés, même s’il présente ces deux décisions comme une simple «suspension» et qu’il en fait porter l’entière responsabilité à l’Autorité palestinienne de Yasser Arafat.
«Ce n’est que lorsque nous verrons que l’Autorité palestinienne entend réellement combattre le terrorisme que nous mènerons des pourparlers sur un statut final», a déclaré hier M. Netanyahu en Conseil des ministres.
Vendredi, M. Netanyahu avait déjà suspendu l’application des retraits militaires israéliens de Cisjordanie prévus par les accords d’Oslo, à la suite de deux attentats à la bombe, le 30 juillet et le 4 septembre à Jérusalem, dans lesquels 19 Israéliens ont trouvé la mort.
M. Netanyahu affirme qu’il n’est plus lié par les accords d’Oslo signés par ses prédécesseurs travaillistes, en raison de ce qu’il considère comme un refus de l’Autorité palestinienne d’appliquer ses engagements de réprimer les intégristes armés.
Selon les accords d’Oslo, Israël aurait dû se retirer progressivement des territoires occupés, pendant une période d’autonomie de cinq ans s’achevant en mai 1999, et mener parallèlement des négociations sur un statut final des territoires.
Ces négociations, formellement lancées en mai 1996, avant l’arrivée de M. Netanyahu au pouvoir, n’ont plus repris depuis. Elles auraient dû s’attaquer aux problèmes les plus difficiles du conflit israélo-arabe, notamment le statut de Jérusalem, le sort des réfugiés palestiniens, l’avenir des colonies juives et le tracé des frontières.
En outre, plusieurs éléments importants du processus d’autonomie n’ont pas été appliqués par Israël, notamment la poursuite des retraits de Cisjordanie, la mise en service d’un aéroport et d’un port maritime à Gaza et l’établissement d’un «passage sûr» permettant aux Palestiniens de se déplacer entre la Cisjordanie et la bande de Gaza.
M. Netanyahu a confirmé hier en Conseil des ministres qu’il n’était pas question pour l’instant de poursuivre les redéploiements militaires hors des zones rurales de Cisjordanie.
«Le transfert de territoires supplémentaires, qui seraient utilisés pour établir de nouvelles bases terroristes, n’est pas possible», a déclaré M. Netanyahu.

Les kamikazes venaient
de l’étranger

«Les violations dont s’est rendue coupable l’Autorité palestinienne sont tellement évidentes que nous ne pouvons pas poursuivre l’application du volet principal des accords intérimaires, y compris le transfert de territoires», a ajouté le premier ministre.
M. Netanyahu estime que les attentats de Jérusalem ont été lancés à partir de territoires contrôlés par l’Autorité et il utilise cet argument pour justifier son intransigeance.
Pourtant, des sources policières israéliennes ont affirmé dimanche que selon les premiers résultats de l’enquête, les kamikazes venaient de l’étranger et ont préparé l’attaque à Jérusalem-Est, sous contrôle israélien.
M. Netanyahu a également mis en cause dimanche le précédent gouvernement travailliste dirigé par Yitzhak Rabin et Shimon Pérès. «Le gouvernement précédent a signé un accord (d’Oslo) qui a permis l’établissement de sanctuaires pour les terroristes dans les territoires contrôlés par l’Autorité», a déclaré M. Netanyahu. «Cela a jeté les fondements du terrorisme», selon lui.
Aux termes des accords d’Oslo, Israël a évacué la majorité de la bande de Gaza et sept villes palestiniennes en 1994 et 1995, ainsi qu’une partie de la ville de Hébron au début 1997.
Même la coopération sécuritaire avec les Palestiniens, à laquelle M. Netanyahu avait semblé s’accrocher ces dernières semaines, est remise en cause. Selon le ministre des Infrastructures nationales Ariel Sharon, le gouvernement a ordonné aux chefs de la sécurité israélienne de ne plus accorder aucune confiance à leurs homologues palestiniens.
Le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright, qui doit entamer cette semaine sa première tournée de paix au Proche-Orient, a dans ces conditions une marge de manoeuvre plus que limitée.
Les Etats-Unis affirment qu’ils entendent assumer leur responsabilité de parrain du processus de paix, mais Mme Albright «n’est pas une magicienne», a prévenu un porte-parole du département d’Etat, James Foley.
Quatre ans après la signature en grande pompe de la réconciliation israélo-palestinienne sur la pelouse de la Maison-Blanche à Washington, Israël tourne la page des accords d’autonomie. Benjamin Netanyahu reconnaît officiellement qu’il n’applique plus les accords d’Oslo et se refuse à ouvrir des négociations sur un statut final des territoires occupés, même s’il...