Les premières réactions : tristesse, condamnations et appels à la retenue

Tristesse, condamnation, appel à la retenue: les réactions au triple attentat de Jérusalem se sont multipliées hier, dans le monde arabe aussi bien qu’à l’étranger.
l Au Caire, le président Hosni Moubarak a déclaré: «Nous condamnons de telles opérations qui frappent des civils et provoquent l’effusion de sang d’innocents». «De telles opérations ne peuvent que compliquer davantage la situation, déjà critique, et entraver le processus de paix». Il a «appelé les parties à faire preuve de retenue dans ces circonstances difficiles». «Le meilleur moyen de faire face aux actes de violence et à l’effusion de sang est d’aller de l’avant dans le processus de paix et d’appliquer les accords conclus» entre Israéliens et Palestiniens, a-t-il ajouté.l A Amman, le roi Hussein a dénoncé le triple attentat, estimant qu’il visait à «saper le processus de paix», a rapporté la télévision jordanienne.
Dans un appel téléphonique au premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le roi Hussein, dont le pays est lié à Israël par un traité de paix depuis 1994, a exprimé «l’espoir que ces actes terroristes n’affecteront pas le processus de paix», a ajouté la télévision.
Il a souligné que «tous les actes terroristes visent à saper le processus de paix et à imposer le point de vue de la minorité (...) à la majorité attachée à la paix».
l La Ligue arabe a, quant à elle, rejeté sur «le gouvernement du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu la responsabilité» du triple attentat.
«Le gouvernement israélien dirigé par Netanyahu assume la responsabilité (de l’attentat) car il a gelé le processus de paix depuis plus d’un an», a déclaré M. Ahmed Ben Helli, un haut fonctionnaire du secrétariat général de la Ligue arabe Esmat Abdel Méguid.
«Le seul moyen pour arrêter de tels actes (de violence) est l’accélération du processus de paix et le respect par Israël des accords d’Oslo», a ajouté M. Ben Helli.
l A Paris, le président Jacques Chirac a condamné le triple attentat et a exprimé ses «sentiments de grande tristesse et de solidarité» au premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Dans un message adressé à M. Netanyahu et rendu public par le service de presse de l’Elysée, M. Chirac souhaite que «le processus de paix ne soit pas, lui aussi, victime du terrorisme» et appelle à «relancer ce processus avec détermination».
«La France condamne sans appel tous les actes de terrorisme et de violence. Lutter contre le terrorisme est impératif. Mais nous devons également tout faire pour que le processus de paix ne soit pas, lui aussi, victime du terrorisme».
De son côté, le gouvernement français a lui aussi condamné l’attentat.
«Aucun motif ne peut justifier ce crime», a commenté le ministre des Affaires étrangères dans un communiqué.
«Les autorités françaises sont consternées et horrifiées par le nouvel attentat lâchement perpétré aujourd’hui à Jérusalem», assure le communiqué.
«Cette épreuve montre une fois encore l’urgence d’une solution pacifique et négociée au Proche-Orient. Il ne faut pas laisser la terreur barrer le chemin de la paix», conclut le communiqué.
l Se joignant au concert des indignations, le secrétaire au Foreign Office, Robin Cook, a appelé jeudi à la reprise du processus de paix israélo-palestinien en condamnant le triple attentat.
«A cette fin, je soutiens totalement les efforts de médiation des Etats-Unis, et particulièrement l’engagement personnel de Madeleine Albright pour promouvoir la réconciliation entre les parties et remettre le processus de paix sur les rails», a déclaré M. Cook.
l Bonn, par le truchement du ministre allemand des Affaires étrangères Klaus Kinkel, a condamné le triple attentat «répugnant» et a appelé à poursuivre les efforts de paix, dans un télégramme de condoléances adressé à son homologue israélien David Lévy.
«J’ai appris la nouvelle avec horreur (...). Nous compatissons à la douleur des parents des victimes et blessés et à celle de tout le peuple israélien», écrit M. Kinkel, qui «condamne sans condition ces attentats répugnants».
«La violence n’a pas le droit d’être utilisée comme moyen d’imposer ses vues politiques», ajoute-t-il.
l De son côté, l’Union européenne a de même condamné avec fermeté le triple attentat par la voie de sa présidence tournante exercée actuellement par le Luxembourg.
«La présidence de l’UE est consternée par l’attentat (...) qui vient d’ensanglanter Jérusalem et condamne de la façon la plus ferme cet acte odieux qui a une fois de plus visé des civils innocents», selon le communiqué.
La présidence luxembourgeoise de l’Union a appelé l’Autorité palestinienne et Israël «à faire face ensemble aux défis du terrorisme, à rétablir la confiance entre eux et à œuvrer pour la continuation du processus de paix», conclut le texte.
Pour ne pas être en reste, l’envoyé spécial européen pour le Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos, a lui aussi vivement condamné «cette attaque terroriste dans les termes les plus forts».
«Nous sommes profondément choqués et nous adressons nos condoléances au gouvernement israélien et aux familles des victimes», a ajouté le diplomate cité par son porte-parole, Christopher Farnaud.
l Moscou , co-parrain du processus de paix, déclarait pour sa part que l’attentat «met en danger tout le processus de paix au Proche-Orient».
«Cet acte criminel (..) témoigne que les forces de la terreur et de l’extrémisme continuent leur offensive contre le processus de paix», a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Viktor Possouvaliouk, chargé du dossier proche-oriental.
l Enfin, le pape a exprimé sa «douleur» et sa «grande inquiétude» à l’annonce du triple attentat, a indiqué le service de presse du Vatican.
Dimanche, lors de sa prière de l’Angelus, Jean-Paul II avait fait part de sa «très grande appréhension» devant les «fortes tensions» et «les énormes difficultés que la population de Bethléem et de tous les territoires palestiniens doit affronter quotidiennement».
«Je pense avec anxiété à la terre sainte», avait-il ajouté.