Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Les auteurs de ces attaques veulent tuer la paix, affirme Clinton Le Hamas frappe au coeur de Jérusalem : sept tués (dont les 3 kamikazes) , 172 blessés Israël rétablit le blocus des territoires palestiniens Albright décide de maintenir sa tournée au P.O. (photos)

Israël rétablit le blocus
des territoires palestiniens

Albright décide de maintenir
sa tournée au P.-O.

A quelques secondes d’intervalle, le Hamas a frappé au cœur de Jérusalem, le bilan du triple attentat suicide est de sept tués et 172 blessés. L’Etat hébreu a aussitôt réagi en rétablissant le blocus des territoires palestiniens, tandis que le président Bill Clinton annonçait que son secrétaire d’Etat Madeleine Albright maintenait sa tournée au Proche-Orient, dans le même temps qu’il appelait l’Autorité palestinienne à «faire tout ce qu’elle peut pour créer un environnement qui ne laisse aucun doute quant au fait que le terrorisme ne sera pas toléré». Le mouvement de la Résistance Hamas, qui a revendiqué les trois attaques de ses kamikazes a menacé de lancer d’autres attaques, alors que la police de M. Arafat procédait à l’arrestation de deux dirigeants du mouvement et que le président de l’Autorité palestinienne condamnait les trois explosions.

«Nous condamnons ce genre d’actes terroristes dirigés contre des civils», a déclaré M. Arafat aux journalistes à Gaza, après s’être entretenu avec le consul général américain à Jérusalem, M. John Herbst.
«Cette attaque était dirigée contre le processus de paix et elle porte atteinte aussi bien au peuple palestinien qu’au peuple israélien», a affirmé M. Arafat.
La police palestinienne pour sa part a arrêté deux dirigeants du Hamas en Cisjordanie et fermé un hebdomadaire intégriste à Gaza.
La police a appréhendé Jamal Mansour et Mahmoud Mouslah, respectivement dans les villes autonomes de Naplouse au nord de la Cisjordanie et de Ramallah près de Jérusalem, a indiqué un haut responsable de la sécurité, qui a requis l’anonymat.
Ils ont été arrêtés pour avoir «fait des déclarations qui embarrassent l’Autorité palestinienne» et n’avoir «pas tenu leurs engagements» envers le président palestinien Yasser Arafat, a-t-il dit.
Selon lui, MM. Mansour et Mouslah ont fait des déclarations à la presse favorables à l’attaque de Jérusalem.
La branche militaire du mouvement intégriste palestinien Hamas avait revendiqué le triple attentat suicide et menacé de commettre de nouvelles attaques si Israël ne libère pas ses militants de prison.
Le groupe Ezzeddine el-Kassam, dans un communiqué dactylographié, a accordé un délai à Israël pour qu’il exécute une liste d’exigences, notamment la libération de ses militants.
«La période de grâce pour l’exécution de nos justes demandes va du 4 septembre à 21h au 14 septembre», a affirmé le groupe.
Le groupe exige notamment la libération de son chef spirituel, cheikh Ahmed Yassine, détenu depuis 1989 par Israël et condamné à la prison à perpétuité, ainsi que celle de cheikh Abdel Karim Obeid, un dirigeant du Hezbollah libanais.
«Nous promettons de poursuivre nos attaques tant que nos exigences ne sont pas exécutées et nous n’accepterons aucune trêve militaire avant que nos prisonniers ne soient libérés», a encore assuré le groupe Ezzedine el-Kassam dans un deuxième communiqué.

Un message

A Washington entre-temps, le président Clinton affirmait que cette affaire rendait d’«autant plus important» le maintien de la tournée au Proche-Orient du secrétaire d’Etat Madeleine Albright. Le président Bill Clinton, a aussi implicitement accusé les Palestiniens de ne pas être suffisamment actifs dans la lutte contre le terrorisme.Dans une brève déclaration lue à la presse sur son lieu de vacances de Martha’s Vingeyard, dans le Massachusetts (nord-est du pays), M. Clinton a qualifié le triple attentat d’«acte scandaleux et inhumain» qui visait le processus de paix.
«Il est clair que les auteurs de cette attaque voulaient tuer à la fois des gens innocents et le processus de paix lui-même», a-t-il dit.
«Ils ne doivent pas réussir. Tout ce qui est possible doit être fait pour les arrêter. Le processus de paix ne peut progresser que dans un environnement sûr», a-t-il poursuivi.
«L’Autorité palestinienne, par des mesures concrètes — seule et en continuant son travail avec les autorités israéliennes —, doit faire tout ce qu’elle peut pour créer un environnement qui ne laisse aucun doute quant au fait que le terrorisme ne sera pas toléré», a-t-il ajouté, appelant de ses vœux «la coopération la plus forte possible en matière de sécurité» entre Israël et l’Autorité.
«C’est le message que (Mme) Albright soulignera lorsqu’elle voyagera dans la région la semaine prochaine», a encore déclaré le président.
Comme on lui demandait si les propos de M. Clinton exhortant les Palestiniens à prendre «des mesures concrètes» contre le terrorisme signifiaient que Washington les tenait pour responsables de cette attaque, un porte-parole de la Maison-Blanche à Martha’s Vineyard, Joe Lockhart, a assuré que ce n’était pas le cas.
Quant à savoir si les trois kamikazes venaient des territoires palestiniens, les Etats-Unis n’ont «pas de preuve dans un sens ou dans l’autre», a-t-il dit.
M. Clinton voulait simplement dire que «nous devons voir des actes» dans ce domaine de la sécurité, a-t-il dit, car «il est possible (pour l’Autorité palestinienne) de faire plus».
Pour sa part, le président a espéré que l’attentat, au lieu de tuer le processus de paix, lui donne «une urgence supplémentaire».
Les terroristes «ne veulent pas d’un règlement pacifique» au Proche-Orient et «d’un règlement final avec les Syriens et les Libanais», a-t-il dit. «Les Hamas ne veut pas de cela», a-t-il déclaré.
Estimant que la visite en août en Israël et à Gaza de l’émissaire américain Dennis Ross avait permis d’effectuer «des progrès (...) en matière de coopération sur la sécurité», il a espéré des progrès supplémentaires.
«Je pense qu’il est d’autant plus important que (Mme) Albright y aille, et je l’ai dit clairement», a-t-il ajouté.
«Je pense qu’il est important qu’elle y aille (...) et que nous continuions à pousser» le processus de paix.
Il a encore précisé qu’il avait essayé de téléphoner à M. Netanyahu, mais n’avait pu le joindre, celui-ci rendant alors visite aux blessés dans un hôpital, indiquant qu’il comptait lui parler plus tard.

Le Congrès menace

De leur côté, plusieurs membres du Congrès américain ont appelé le président Arafat à prendre des mesures énergiques contre le Hamas.
Plusieurs membres de la Chambre des représentants, dont Charles Schumer, un démocrate de New York, ont également appelé le secrétaire d’Etat à se rendre comme prévu au Moyen-Orient mais pour n’y discuter que d’une seule question: l’élaboration d’un plan, cosigné par M. Arafat, pour lutter contre le terrorisme de groupuscules palestiniens.
M. Arafat ne peut plus «promettre de coopérer (avec Israël) un jour et embrasser sur les joues le leader du Hamas le lendemain», a affirmé M. Schumer lors d’une conférence de presse, ajoutant que, à la suite de ce geste récemment, il avait donné «un feu vert» aux terroristes du Hamas.
Par ailleurs, M. Shumer a menacé d’appeler au gel d’une partie du budget du département d’Etat si Mme Albright ne désigne pas rapidement le Hamas comme une organisation terroriste.
«Il est très difficile pour nous de continuer à voter de l’aide à l’Autorité palestinienne» tant que M. Arafat n’aura pas pris des mesures énergiques pour éliminer l’infrastructure du Hamas, a estimé pour sa part Eliot Engel, représentant démocrate de New York.

Mains libres

En Israël, le premier ministre Benjamin Netanyahu a accusé l’Autorité palestinienne de laisser «les mains libres» aux intégristes armés. «Le processus de paix ne pourra pas exister tant que l’Autorité palestinienne laissera les mains libres aux terroristes du Hamas», a déclaré M. Netanyahu lors d’une visite aux blessés dans un hôpital de Jérusalem.
Le président de l’Autorité Yasser «Arafat embrasse les dirigeants du Hamas et leur donne l’accolade. Cela ne continuera pas, pas avec nous», a-t-il déclaré, en affirmant que des zones autonomes étaient devenues des «sanctuaires» pour les terroristes.
M. Netanyahu a remis en cause les quatre années passées depuis la signature des accords d’Oslo sur l’autonomie en 1993. «Nous leur avons remis des territoires, et en échange ils s’étaient engagés à lutter contre le terrorisme. Cela a été un échec flagrant depuis lors».
«Arafat n’a rien fait et continue à ne rien faire. Ce n’est pas compatible avec le processus de paix», a-t-il accusé.
M. Netanyahu, s’adressant aussi bien à la population israélienne qu’à l’Autorité palestinienne, a dit qu’il n’accepterait pas «que les Israéliens continuent de payer de leur vie le fait que les Palestiniens ne respectent pas leurs engagements».
«Les Israéliens ne peuvent être les cobayes du degré de confiance qu’il est possible d’accorder à M. Arafat et à l’Autorité palestinienne», a ajouté le premier ministre.
M. Netanyahu s’est réuni d’urgence avec les chefs de la sécurité afin de décider des mesures à prendre après l’attaque qui a été revendiquée par le mouvement intégriste palestinien Hamas.
Un bouclage total des territoires palestiniens a d’ores et déjà été rétabli. Les autorités israéliennes l’avaient quelque peu allégé il y a deux jours après l’avoir imposé à la suite d’un double attentat-suicide le 30 juillet sur un marché de Jérusalem-Ouest qui avait fait 17 morts, dont deux kamikazes.
La principale rue piétonnière de Jérusalem-Ouest, où Israéliens et touristes étaient attablés au soleil à la terrasse des cafés, a été transformée en zone de guerre à 15h05 par trois explosions successives, chacune à quelques secondes d’intervalle.
Les trois kamikazes, dont l’un déguisé en femme, portait une perruque, se sont soigneusement éloignés de plusieurs mètres l’un de l’autre dans la rue Ben Yéhuda, bondée à cette heure, et se sont fait sauter successivement.
La force des explosions a envoyé le torse de l’un des kamikazes dans un magasin à au moins vingt mètres. Des débris humains, des assaillants et des victimes mêlés, jonchaient la chaussée, au milieu de verre brisé et de tables et de chaises renversées.
Le chef de la police de Jérusalem, Yaïr Yitzhak, a affirmé que les bombes étaient de relativement faible puissance mais similaires à celles utilisées par deux kamikazes dans le grand marché juif de Jérusalem-Ouest le 30 juillet. Elles contenaient aussi des clous, pour aggraver les dégâts.
Israël rétablit le blocusdes territoires palestiniensAlbright décide de maintenirsa tournée au P.-O.A quelques secondes d’intervalle, le Hamas a frappé au cœur de Jérusalem, le bilan du triple attentat suicide est de sept tués et 172 blessés. L’Etat hébreu a aussitôt réagi en rétablissant le blocus des territoires palestiniens, tandis que le président Bill Clinton...