Implantation des palestiniens : inquiétude de Beyrouth après les coupes budgétaires décidées par l'UNRWA

M. Georges Kassargi, député arménien de la circonscription de Zahlé, trouve que «les coupes claires imposées au budget de l’UNRWA, notamment en matière de santé et de scolarisation, sont inquiétantes».
M. Kassargi qui s’est exprimé lors d’une conférence de presse, a critiqué vivement ces mesures imposées par la direction générale de l’organisation, et a appelé le gouvernement à refuser la prise en charge de ces frais, afin qu’il ne se retrouve pas devant le fait accompli d’une implantation pure et simple.
«Si le gouvernement a refusé de participer aux multinationales et a contré toutes les manœuvres canadiennes et américaines pour l’amener à admettre l’implantation, ce n’est pas pour se voir maintenant assurer la relève de l’UNRWA et assumer la responsabilité des soins médicaux et la scolarité des Palestiniens. Le Liban risque d’être pris dans un cycle qui aboutit en fin de compte à l’implantation s’il admet la moindre concession sur ce chapitre», a dit M. Kassargi.
Le député de Zahlé demande au gouvernement d’user de tous les moyens en son pouvoir pour amener la direction de l’UNRWA à reprendre ses services et l’incite à «mener une campagne d’information auprès de tous les médias internationaux pour dénoncer le chantage auquel le Liban est soumis».
Par ailleurs la commission parlementaire des droits de l’homme a lancé un appel aux instances internationales leur demandant d’intervenir auprès de la direction de l’UNRWA afin qu’elle reprenne ses services auprès des réfugiés palestiniens.
Les députés, membres de la commission, trouvent que «ces restrictions budgétaires constituent une atteinte aux droits de ces personnes à une vie normale et digne» et considèrent que «pareilles mesures ne se comprennent qu’à la lumière de toutes les rumeurs qui font état de plans établis pour implanter définitivement les Palestiniens au Liban».

Sit-in de Palestiniens
à Damas

Signaler, par ailleurs, que des centaines de réfugiés palestiniens ont observé hier un sit-in dans un de leurs camps près de Damas pour protester contre la réduction des services de l’agence de l’ONU chargée de les secourir, selon des témoins, cités par l’AFP.
Les manifestants se sont regroupés devant le centre médical du camp de Yarmouk (sud de Damas) relevant de l’UNRWA.
Ils ont adressé un mémorandum au commissaire de l’organisation, «condamnant la circulaire du 20 juillet stipulant les coupes des services fournis par l’Office pour les réfugiés palestiniens, sous prétexte de déficit budgétaire».
Parmi les nouvelles mesures, les manifestants de Yarmouk ont cité l’arrêt de la fourniture gratuite des manuels scolaires, l’imposition de frais de scolarité et le gel de la prise en charge des médicaments.