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Actualités - CHRONOLOGIE

La ville est devenue le symbole du processus de paix dans l'impasse Bethleem en ébulltion après des heurts entre palestiniens et militaires israéliens

La ville palestinienne de Bethléem, étranglée par trois semaines de bouclage israélien, est devenue le symbole du processus de paix dans l’impasse: les menaces y ont remplacé la coopération et l’espoir a fait place à l’abattement.

Le siège militaire israélien de Bethléem et de ses environs, qui entrait hier dans sa 25ème journée, est le signe le plus visible de l’épreuve de force entre Israéliens et Palestiniens, qui se rendent mutuellement responsables du blocage du processus de paix.
Le bouclage «interne», imposé sur les villes palestiniennes depuis le double attentat-suicide du 30 juillet à Jérusalem (14 tués israéliens), a été progressivement levé, sauf dans la région de Bethléem.
Israël considère, en effet, que les deux kamikazes auteurs de l’attentat — et qui n’ont toujours pas été identifiés — ont reçu un soutien logistique dans cette zone, où la police palestinienne a découvert en juillet un atelier de fabrication de bombes du Mouvement de la Résistance islamique (Hamas).
Ce siège militaire a érodé la confiance que les habitants de Bethléem plaçaient encore dans le processus de paix, car ils espéraient en tirer les bénéfices grâce aux lieux saints chrétiens de la ville et à sa proximité de Jérusalem. Aujourd’hui, ils ne ressentent que colère et désespoir.
Après une manifestation pacifique hier matin devant l’église de la Nativité, construite selon la tradition à l’emplacement de la naissance de Jésus-Christ, des heurts se sont produits entre de jeunes Palestiniens et l’armée israélienne, pour la deuxième journée consécutive.
Plusieurs dizaines de jeunes gens ont lancé des pierres sur un barrage de l’armée israélienne à l’entrée de la ville, et les soldats ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et des balles caoutchoutées.

Appel à la communauté
internationale

L’Autorité palestinienne a appelé hier la communauté internationale à faire pression sur Israël pour obtenir la levée du blocus de Bethléem, où «la situation se détériore rapidement», selon le négociateur palestinien Saëb Erakat.
Mais la veille, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait de nouveau accusé le président palestinien Yasser Arafat de «ne pas combattre le terrorisme».
M. Arafat avait répliqué que le gouvernement israélien prenait «prétexte des problèmes de sécurité» pour empêcher la relance du processus de paix. Il a aussi préconisé la formation de «comités de défense populaires» chargés de «tenir bon lors de la prochaine confrontation à laquelle va conduire la politique» israélienne.
Les habitants de Bethléem interrogés hier sont convaincus que l’objectif de M. Netanyahu n’est pas d’améliorer la coopération sécuritaire avec les Palestiniens mais d’affaiblir M. Arafat et d’éviter ainsi de restituer des territoires palestiniens prévus dans les accords d’autonomie.
«Tout cela va finir par s’effondrer. Ou bien nous laissons tomber les accords d’Oslo (...) ou bien le monde fait pression sur Israël pour qu’il arrête», déclare Issa Tilhami, 26 ans, qui était employé dans un hôtel de la ville jusqu’au cinquième jour du bouclage, où il a été licencié.
«De plus en plus de gens se disent favorables à la guerre», indique le propriétaire d’un grand restaurant de la ville, dont l’établissement, d’habitude fréquenté aussi bien par des Palestiniens que des Israéliens et des touristes, était déserté dimanche.
«Netanyahu n’acceptera jamais la paix. Bien sûr, c’est Israël qui gagnerait s’il y avait la guerre, mais nous devons sortir de cette impasse», ajoute-t-il.
«Jusque-là, les gens pensaient qu’Arafat faisait du bon boulot. Mais maintenant, ils se demandent si c’est vraiment le bon moyen. Les gens commencent même à se dire que ce serait peut-être mieux avec le roi Hussein» de Jordanie, dont le pays a contrôlé la Cisjordanie jusqu’en 1967, ajoute-t-il.
La ville palestinienne de Bethléem, étranglée par trois semaines de bouclage israélien, est devenue le symbole du processus de paix dans l’impasse: les menaces y ont remplacé la coopération et l’espoir a fait place à l’abattement.Le siège militaire israélien de Bethléem et de ses environs, qui entrait hier dans sa 25ème journée, est le signe le plus visible de...