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Actualités - CHRONOLOGIE

Le pape achève en apothéose sa visite à Paris devant un million de fidèles (photos)

Le pape Jean-Paul II a achevé en apothéose sa visite de quatre jours en France à l’occasion des 12e Journées mondiales de la jeunesse, par une messe solennelle célébrée à ciel ouvert devant plus d’un million de fidèles, sur un champ de courses près de Paris (VOIR AUSSI P. 8).
Sur l’hippodrome de Longchamp, transformé pour l’occasion en cathédrale virtuelle, le pape a invité les jeunes pèlerins venus de 160 pays, rejoints par des dizaines de milliers d’autres fidèles, à «partir sur les routes de l’humanité», «membres de l’Eglise, actifs et responsables».
Depuis l’accueil, jeudi, sur le Champ-de-Mars, au pied de la tour Eiffel, par 500.000 de ces jeunes, jusqu’à la veillée au cours de laquelle le pape a baptisé samedi soir 10 jeunes de cinq continents, la foule n’a cessé de s’épaissir, faisant un triomphe à Jean-Paul II, 77 ans, malade, voûté, fatigué et parfois distant, mais doué d’un charisme qui galvanisait l’audience.
Le porte-parole du Vatican Joaquin Navarro Valls a assuré que le pape, opéré d’un cancer l’an dernier et souffrant de la maladie de Parkinson, «se porte assez bien en dépit de la chaleur» qui a régné toute la semaine. Plus de 5.000 personnes ont dû être soignées au cours des dernières 24 heures, dont près d’une centaine ont été hospitalisées, sans que leur vie soit en danger.
Quelque 7.000 personnalités, françaises et étrangères — mais aucun membre du gouvernement socialiste français — ont assisté à l’office de trois heures, célébré par le pape, entouré de 500 évêques et 6.000 prêtres du monde entier.
Dès le départ, le pape avait su frapper la corde sensible de son audience, en majorité à l’adolescence, donnant une tonalité résolument sociale à son message: «Aucune société ne peut accepter la misère comme une fatalité sans que son honneur n’en soit atteint».
Il a aussi évité d’évoquer les thèmes de morale comme l’avortement, le SIDA ou l’homosexualité, où ses vues heurtent la jeunesse qui les juge rétrogrades.
Mais il n’a pas échappé, indirectement, à cet écueil, en se rendant sur la tombe du généticien mondialement connu Jérôme Lejeune, son ami et ancien conseiller, mais aussi champion de la lutte contre l’avortement.

Le mea culpa de l’Eglise

La démarche, ressentie comme une «provocation» par des associations, a été critiquée par le parti socialiste au pouvoir qui a estimé qu’elle pouvait encourager les opposants à l’avortement à transgresser la loi qui l’autorise en France depuis 1975.
Le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, a tenté de désamorcer la polémique, estimant qu’il serait «indécent» d’empêcher le pape «d’être fidèle en amitié» et mettant la querelle sur cette visite «strictement privée» sur le compte de «la manie française de la dispute».
Le pape a voulu lever une autre hypothèque, séculaire, en profitant de la coïncidence de date entre sa messe et l’anniversaire du massacre de plus de 3.000 protestants à la Saint-Barthélémy pour faire le mea culpa de l’Eglise catholique sur cet événement «douloureux».
Il a reconnu que «des chrétiens ont accompli des actes que l’Evangile réprouve», appelant à «reconnaître les fléchissements d’hier» et estimant que «seul le pardon offert et reçu conduit progressivement à un dialogue fécond qui scelle alors une réconciliation pleinement chrétienne». La Fédération protestante s’est dit «heureuse» hier de ces déclarations.
L’Eglise catholique, en perte de vitesse en France, où 10% seulement des catholiques se disent pratiquants et deux jeunes sur trois indifférents à la religion, a été «surprise et rassurée», selon le journal Le Monde, par l’énorme succès de ce festival dont certains prédisaient l’échec.
Mgr Lustiger a estimé dimanche que cette grande fête, comparée à un Woodstock et largement médiatisée, y compris par la télévision publique qui a retransmis en direct son bouquet final, était «une expérimentation sociale grandeur nature».
Le pape a donné rendez-vous aux jeunes à Rome en l’an 2000, pour le jubilé du christianisme. Jean-Paul II aura alors 80 ans. Instituées il y a douze ans par Jean-Paul II, pape depuis 1978, les Journées internationales de la jeunesse se tiennent tous les deux ans. En 1995, à Manille, elles ont rassemblé un nombre record de 3,5 millions de personnes, après Denver (Etats-Unis) en 1993 et Czestochowa (Pologne), pays d’origine du pape, en 1991.
Le pape doit se rendre en octobre au Brésil et à Cuba, en janvier.
Le pape Jean-Paul II a achevé en apothéose sa visite de quatre jours en France à l’occasion des 12e Journées mondiales de la jeunesse, par une messe solennelle célébrée à ciel ouvert devant plus d’un million de fidèles, sur un champ de courses près de Paris (VOIR AUSSI P. 8).Sur l’hippodrome de Longchamp, transformé pour l’occasion en cathédrale virtuelle, le pape a...