Il s'est entretenu avec Hraoui et Berry avant de visiter les blessés de Saïda Hariri : la région restera instable si Netanyahu ne modifie pas son attitude (photo)

Le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, s’est rendu hier à Saïda où il a visité les blessés de l’agression israélienne de lundi dernier qui sont toujours soignés dans les hôpitaux de la ville. Dans une déclaration faite après sa tournée, le premier ministre a déclaré que «la région restera instable et demeurera victime de la violence tant que le gouvernement israélien n’aura pas modifié son attitude à l’égard du Liban et des Arabes».
Avant son départ pour le chef-lieu du Liban-Sud, M. Hariri a été reçu au palais de Baabda par le président Elias Hraoui avec qui il a passé en revue les derniers développements. Il s’est ensuite rendu Place de l’Etoile où il a procédé à un tour d’horizon avec le chef du Législatif, M. Nabih Berry.
M. Hariri a entamé sa tournée à l’hôpital Hammoud. Il était accompagné par le ministre de la Défense, M. Mohsen Dalloul. A l’entrée de l’établissement, il a été accueilli par les députés Bahia Hariri et Michel Moussa et par le mohafez du Liban-Sud, M. Fayçal Sayegh.
Le premier ministre a visité les blessés un par un, s’enquérant de leur état de santé et réaffirmant que les frais d’hospitalisation seront pris en charge par le ministère de la Santé. M. Hariri s’est ensuite rendu au centre médical Labib, avant de visiter le siège de «Dar el-Fatwa», où il a été reçu par le mufti Mohammed Sélim Jalaleddine à qui il a présenté ses condoléances pour les victimes tombées à Saïda.
«Les agressions israéliennes répétées contre le Liban reflètent la mentalité qui prévaut en Israël à l’égard du processus de paix, des Arabes et du Liban plus particulièrement, a déclaré M. Hariri après la rencontre. Il ne fait pas de doute que le bombardement de Saïda prouve que cet Etat ne veut pas la paix. Si le gouvernement israélien ne modifie pas son attitude, la région restera instable et demeurera le théâtre de flambées de violence. Nous espérons que toutes les parties se rendront compte que la violence n’aboutit à aucun résultat. La solution ne peut pas être militaire mais politique. Israël doit se retirer des territoires libanais occupés et du Golan. Il doit aussi mettre en œuvre les accords conclus avec les Palestiniens pour leur permettre d’édifier leur Etat indépendant avec Jérusalem comme capitale. Tant qu’Israël ne se sera pas exécuté, il restera un Etat agressif qui s’attaque aux enfants, aux femmes et aux vieillards».

Calmer le jeu

M. Hariri a déclaré que les contacts entrepris par le Liban ces dernières heures laissent penser que les parties concernées veulent calmer le jeu au Liban-Sud. Interrogé sur les menaces israéliennes de bombarder les infrastructures libanaises, le premier ministre a déclaré: «Le monde doit entendre ces menaces pour se rendre compte de la mentalité criminelle qui existe aujourd’hui en Israël».
Le chef du gouvernement a déclaré qu’Israël est «un Etat terroriste qui attaque et tue les civils avec des armes lourdes, un Etat qui prend pour cibles les enfants. Tant qu’il n’aura pas rendu la terre à ses propriétaires, Israël ne vivra pas en paix avec ses voisins».
M. Hariri s’est ensuite rendu à la caserne de l’armée libanaise à Saïda où il a été accueilli par le commandant de la région militaire du Sud le brigadier Melhem Dagher et les officiers supérieurs.