Depuis son arrivée au pouvoir en juin 1996, c’est la première fois que le premier ministre israélien a fait face à des tirs intensifs de «Katioucha». Cette attaque a fourni l’occasion de mettre en relief des divergences d’opinion entre dirigeants israéliens concernant les moyens de faire face à la situation au Liban-Sud. Elle a montré, en outre, que M. Netanyahu est confronté, tout comme ses prédécesseurs, au sempiternel dilemme des responsables israéliens face au Liban: frapper dur au risque d’une escalade ou ne rien faire au risque de perdre la force de dissuasion.
Dans l’immédiat, Israël a brandi la menace d’une action d’envergure si les tirs de «Katioucha» reprenaient et fait appel aux bons offices des Etats-Unis pour faire pression sur la Syrie.
Selon le quotidien israélien «Haaretz», le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright a contacté mardi son homologue syrien Farouk el-Chareh.
Le chef de la diplomatie syrienne lui a assuré que Damas s’efforçait de «refréner» les actions du Hezbollah, et ce message a été transmis à M. Netanyahu par le biais de l’ambassadeur des Etats-Unis à Tel-Aviv, Martin Indyk, a précisé le journal israélien.
Par ailleurs, un autre quotidien israélien, «Maariv», a rapporté que le Cabinet israélien avait rejeté mardi une proposition du ministre des Infrastructures nationales Ariel Sharon de lancer des attaques aériennes d’envergure en profondeur au Liban, en riposte aux tirs de roquettes du Hezbollah.
Lors d’une rencontre interministérielle mardi dans la ville de Kyriat Shmona, touchée par des roquettes, M. Sharon, chef de file des «faucons» de la droite, a proposé des attaques aériennes contre des «objectifs stratégiques» au Liban, selon le Maariv.
M. Netanyahu, tenté par cette idée, aurait refusé, se rangeant à l’avis des ministres de la Défense et des Affaires étrangères Yitzhak Mordehaï et David Lévy après avoir entendu l’opinion des experts militaires, a précisé le journal.
Un autre «faucon», le ministre de l’Agriculture Rafaël Eytan a publiquement reproché au gouvernement la faiblesse de sa réaction et préconisé une fois de plus qu’Israël agrandisse la «zone de sécurité» pour mettre son territoire à l’abri des tirs de roquettes.
«Cela ne sert à rien de faire preuve de retenue avec le Hezbollah car ces gens-là n’agissent pas de façon rationnelle», a déclaré à la radio publique M. Eytan qui n’avait pas été invité à la réunion du Cabinet.
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