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Actualités - CHRONOLOGIE

La cohabitation douce entre le président et son premier ministre pourrait virer à l'aigre Passe d'armes Chirac-Jospin sur la crise de l'emploi en France

Le président français Jacques Chirac et son premier ministre socialiste Lionel Jospin se sont affrontés à fleurets mouchetés sur la crise de l’emploi au cours d’un Conseil des ministres marquant la rentrée du gouvernement après les traditionnelles vacances estivales.

Depuis la victoire de la gauche en juin, peu «d’accrocs» ont émaillé les relations entre MM. Chirac et Jospin, amenant les commentateurs à parler de «cohabitation douce».
Mais cette situation pourrait ne pas durer, M. Jospin ayant déjà laissé percer à plusieurs reprises sa volonté de redessiner au profit du gouvernement et du Parlement l’équilibre traditionnel des pouvoirs, qui donne au chef de l’Etat un rôle privilégié.
Le principal sujet à l’ordre du jour du Conseil était l’emploi des jeunes et l’exposé des mesures qu’entend prendre le gouvernement.
Tout en approuvant la volonté de M. Jospin de réduire le chômage, principale angoisse des Français, M. Chirac s’est démarqué du gouvernement qui entend créer dans les secteurs public, parapublic et associatif 350.000 emplois en trois ans, dont 150.000 avant la fin 1998. Le coût total de la facture pour l’Etat serait de 35 milliards de francs (5,7 milliards de dollars).
«Il ne faudrait pas que la mise en œuvre de ce dispositif se traduire par une création massive d’emplois publics permanents (...) c’est l’emploi privé qu’il convient de favoriser pour faire reculer le chômage», a averti M. Chirac en rappelant que la France détenait déjà le record des emplois financés sur fonds publics chez les pays industrialisés.
La France compte actuellement 3,1 millions de chômeurs (12,6% des actifs) et ce fléau touche particulièrement les jeunes de moins de 25 ans, dont un quart ne parviennent pas à trouver de travail.
Les socialistes avaient fait de la lutte contre le chômage le thème principal de leur campagne électorale, et avaient promis de créer 700.000 emplois pour les jeunes, la moitié dans les secteurs public et parapublic et l’autre dans le privé. Ce deuxième volet sera l’un des principaux dossiers, mais aussi l’un des plus ardus, d’une grande conférence nationale qui réunira fin septembre gouvernement, syndicats et patronat.
Au lendemain de l’arrivée de la gauche au pouvoir, M. Chirac avait mis en garde le gouvernement contre des empiètements de pouvoir et tracé quelques lignes rouges à ne pas franchir en particulier par une remise en cause des institutions.
Il pourrait être amené à le rappeler prochainement lorsque le gouvernement présentera officiellement le budget 1998 de la défense, frappé par de fortes coupes sombres qui se traduiraient par un étalement des grands programmes engagés (avion Rafale, hélicoptère Tigre, char Leclerc, sous-marin nucléaire, lanceurs d’engins nouvelle génération).
Plusieurs ténors de l’opposition de droite, comme les anciens ministres Jean-Louis Debré, Jacques Godfrain et François Fillon, sont intervenus ces derniers jours pour dénoncer ces coupes sombres qui, à leurs yeux, affecteront le rôle de la France dans le monde.
M. Debré a estimé hier que M. Chirac ne pouvait accepter que le système de défense français «soit démantelé faute de moyens«.
Le chef de l’Etat n’est cependant pas intervenu sur ce terrain hier bien que le ministre de la Défense Alain Richard ait évoqué devant le Conseil l’abandon du projet de «rendez-vous citoyen» de quatre jours pour tous les jeunes Français, qui figurait dans la réforme de l’armée.
La France avait décidé l’an dernier d’abandonner la conscription universelle et de se doter d’ici 2002 d’une armée plus réduite, entièrement composée de professionnels et volontaires. (AFP)
Le président français Jacques Chirac et son premier ministre socialiste Lionel Jospin se sont affrontés à fleurets mouchetés sur la crise de l’emploi au cours d’un Conseil des ministres marquant la rentrée du gouvernement après les traditionnelles vacances estivales.Depuis la victoire de la gauche en juin, peu «d’accrocs» ont émaillé les relations entre MM. Chirac et...