Dalloul critique l'exploitation du mouvement revendicatif dans la Békaa

Le ministre de la Défense, M. Mohsen Dalloul, a laissé entendre que le mouvement revendicatif de cheikh Sobhi Toufayli est légitime, en mettant l’accent sur les problèmes de sous-développement dans la Békaa. Il n’en a pas moins critiqué la nature du discours tenu par les supporters de ce mouvement de protestation.
Lors d’un meeting populaire samedi soir à Machghara, M. Dalloul, également député de Zahlé, a accusé des parties qu’il n’a pas nommées d’avoir «tenté de diriger le mouvement revendicatif de cheikh Sobhi Toufayli dans une voie autre que celle qui lui était destinée», sous être plus explicite. Selon lui, si l’ancien secrétaire général du Hezbollah «à réagi, c’est en raison de l’indifférence affichée à l’égard de la Békaa, une indifférence que ne date pas d’un an mais d’une cinquantaine d’années». Et d’ajouter: «Parmi ceux qui critiquent aujourd’hui (le mouvement de protestation dans la Békaa), nombreux étaient au pouvoir et n’avaient rien fait pour la région, notamment pour Baalbeck-Hermel. Que personne ne fasse de la surenchère parce que c’est aujourd’hui, plus que jamais, qu’un peu d’attention est accordé à cette région alors que dans le passé, elle manquait d’écoles, d’hôpitaux, d’eau, d’électricité et de routes».

Des opportunités
de travail

S’il a laissé ainsi entendre que le mouvement de cheikh Sobhi Toufayli peut se justifier, le ministre de la Défense n’en a pas moins considéré qu’il aurait pu s’exprimer autrement. Selon lui, ce mouvement aurait dû tabler sur un point fondamental: «Assurer des opportunités de travail aux habitants de la Békaa». Pour M. Dalloul, les revendications sociales «ne peuvent pas être réalisées grâce à des slogans, mais à travers un travail assidu et une coordination avec tous les responsables».
Il a déploré dans ce cadre le discours qui se tient dans ce contexte précis, estimant qu’il aurait dû rester «dans les normes politiques saines». «Il était dès lors normal que l’Etat préserve la sécurité de la population et la stabilité dans la région et il était indispensable qu’il charge les forces armées de mettre un terme à ces agissements», a-t-il déclaré en mettant l’accent sur l’intérêt qui est porté à l’heure actuelle aux projets de développement dans la région de Baalbeck-Hermel.
M. Dalloul a par ailleurs déploré «les échanges verbaux concernant l’affaire de Jezzine», estimant qu’ils reflètent «un déséquilibre dans la vie politique libanaise». M. Dalloul n’a pas voulu être plus précis. Il s’est insurgé contre les personnes qui «lancent arbitrairement des accusations».