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Actualités - BIOGRAPHIE

Homme de dossier par excellence, brillant ministre des finances, ancien PDG de l'Orient Le Jour Pierre Eddé n'est plus (photo)

Pierre Eddé n’est plus. L’ancien député et ministre s’est éteint hier à Sao Paulo, à l’âge de 76 ans, des suites d’une longue maladie. L’une des figures les plus marquantes du Liban politique d’avant-guerre, Pierre Eddé était le fils de l’ancien président de la République Emile Eddé, et le frère du Amid du Bloc national, Raymond Eddé.
Juriste de formation, diplômé de l’Université Saint Joseph, pépinière des plus brillants esprits de l’époque, Pierre Eddé avait embrassé très tôt la carrière politique. Parallèlement de premier plan, il avait été élu, la première fois, dans le Metn, en 1951. Brillant gestionnaire, il avait excellé comme ministre des Finances, en 1953 et en 1968. En 1958, bien que n’étant plus député, il avait occupé une place prépondérante au sein de la «troisième force» qui prônait une ligne politique médiane entre les insurgés et le régime Chamoun. A la fin des années soixante, avec son frère Raymond, Camille Chamoun et Pierre Gemayel il avait été l’un des ténors du «Helf», l’alliance qui a évincé le «chéhabisme». Homme de dossier par excellence, il avait été cité à plusieurs reprises comme présidentiable, au cours de sa carrière politique.
Vers le milieu des années 80, Pierre Eddé avait quitté le Liban pour l’Europe, où il avait de grands intérêts, notamment à Monaco. Il partageait depuis sa vie entre le Vieux Continent et le Brésil, mais souffrait vivement, dans sa chair, de la guerre fratricide qui continuait à déchirer le Liban, de même que des interférences régionales qui paralysaient sa libre décision. Ayant quitté la présidence du conseil d’administration de «L’Orient-Le Jour», il en demeurait cependant l’un des actionnaires.
Joignant, à son talent politique, un sens inné des affaires, Pierre Eddé était président de plusieurs sociétés d’affaires industrielles et commerciales. Il avait notamment présidé aux destinées de la «Beirut Ryad Bank» puis de l’Association des banques.

L’homme de
«L’Orient-Le Jour»

C’est à Pierre Eddé que l’on doit la fusion des deux grands quotidiens francophones de Beyrouth et la naissance de «L’Orient-Le Jour», en juillet 1971. Il en avait été le PDG jusqu’au début des années 80. Dans les premières années de la tourmente de la guerre, l’équipe du journal doit beaucoup à son sens des responsabilités et sa grande prévoyance. En particulier à son extrême souci de la sécurité tant physique que matérielle du personnel du journal. Il n’avait pas hésité, malgré des dépenses de fonctionnement considérables, à investir des sommes importantes pour assurer le logement du personnel rédactionnel du journal, près de leur lieu de travail, tout en assurant les sommes qui leur étaient dues au titre d’indemnités de fin de service, afin de ne jamais laisser partir les mains vides, ceux que la guerre devait contraindre au départ. Ce souci, qui était tout à fait à son honneur, l’avait même conduit à contracter à ses frais des assurances-vie pour le personnel du journal.
Conformément à ses dernières volontés, Pierre Eddé sera enterré aujourd’hui à Sao Paulo aux côtés de son fils aîné, Emile. La mort prématurée de ce dernier, il y a quelques années, avait été l’une des plus grandes tragédies de sa vie. Sa santé n’avait cessé, depuis, de péricliter. Un régistre de condoléances sera incessamment ouvert au Liban même.
A la famille du disparu, et plus particulièrement à son épouse Hilda, née Raçy, et à ses deux enfants, Maria-Dulcy et Carlos, ainsi qu’à son frère Raymond Eddé, «L’Orient-Le Jour», présente ses condoléances émues.
Pierre Eddé n’est plus. L’ancien député et ministre s’est éteint hier à Sao Paulo, à l’âge de 76 ans, des suites d’une longue maladie. L’une des figures les plus marquantes du Liban politique d’avant-guerre, Pierre Eddé était le fils de l’ancien président de la République Emile Eddé, et le frère du Amid du Bloc national, Raymond Eddé.Juriste de formation,...