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Actualités - DISCOURS

Messe de l'Assomption à l'intention de la France

Mgr Boulos Matar, archevêque maronite de Beyrouth, a célébré, à l’occasion de l’Assomption, en sa résidence d’été à Aïn Saadé, la messe traditionnelle à l’intention de la France, qui a été suivie d’un déjeuner en l’honneur de ses invités.
Etaient notamment présents à cette cérémonie, le chargé d’affaires de France et Mme François Senemaud, les députés Chaker Abou Sleiman, Nabil Boustani, Nassib Lahoud, et leurs épouses, le président de la Ligue maronite, M. Pierre Hélou, plusieurs diplomates membres de l’ambassade française ainsi que des personnalités politiques libanaises.
Dans son homélie qu’il a prononcée durant la messe, Mgr Matar a rappelé que «depuis près d’un siècle et demi, le siège épiscopal maronite de Beyrouth cultive la tradition de célébrer l’Eucharistie, en la résidence de Aïn Saadé, le jour du 15 août, aux intentions de la France, peuple et gouvernement, en présence des consuls ou des ambassadeurs qui représentent parmi nous ce pays si noble et si cher».
Il a indiqué que «la foi commune aux valeurs de l’Esprit a sans doute fondé dans le passé et continue à soutenir au présent le commun attachement du Liban et de la France aux valeurs d’humanisme, de liberté, de démocratie et d’ouverture, devenues caractéristiques des civilisations des deux pays.
«De ces valeurs de l’Esprit, Mgr Matar a cité la justice, la paix, la tolérance, les droits de tous et de chacun, valeurs peuvant être perçues comme des reflets de la présence de Dieu au monde», les qualifiant de «forces qui nous soulèvent, d’énergies capables de nous aider à élever le monde au-dessus de ses misères actuelles, de ses échecs et de ses tentations».
Et Mgr Matar d’ajouter: «Dans cette œuvre de redressement de l’humanité, nous comprenons bien qu’il y ait autant une place pour la prière que pour la pensée et pour l’action».

Un double aspect

«Pourrions-nous situer, dans ce cadre, notre prière d’aujourd’hui, en cette fête de l’Assomption de la Vierge Marie? Cette prière nous aidera à maintenir vivante notre foi en notre mission de justice, de dialogue et de paix pour le Liban en particulier et pour tout le Moyen-Orient. La France est pleinement engagée dans la promotion d’une paix juste et globale dans notre région. Nous demandons au Seigneur de bénir les efforts de son président Jacques Chirac et de tous ses responsables, afin qu’ils persévèrent tous dans cette voie difficile, certes, mais combien exaltante».
«A son tour, le Liban s’engage à mettre à exécution les consignes de l’Exhortation apostolique. Il est appelé à accomplir sa réconciliation intérieure, à détruire toutes les barrières continuant à séparer entre elles les composantes de son peuple et à s’engager dans l’édification d’une société nouvelle, bâtie sur la confiance réciproque et sur la foi en un destin commun. Le Liban, message de dialogue et de convivialité, doit réussir pour lui-même et pour le monde entier», devait-il ajouter.
«Face à tous ces défis de la paix, à ce besoin qu’a l’humanité de nourrir en elle l’espérance de jours meilleurs, nous confions au Seigneur nos intentions, nos personnes; nous lui confions aussi la France et le Liban afin qu’ils demeurent fidèles à leurs vocations au service de ces deux réalités appelées un jour à devenir identiques, à savoir l’humanité tout entière et le Royaume de Dieu».

La paix intérieure et régionale

Il leur a rappelé d’abord que «l’histoire du Liban n’a cessé d’être mouvementée: la formation du petit Liban, en 1860, et du grand Liban, en 1920, l’indépendance du pays, en 1943, et le nouveau départ après la dernière guerre de 17 ans qui a causé des dommages incommensurables. A toutes ces étapes de notre vie nationale, la France n’a jamais failli à son amitié pour nous, c’est-à-dire pour les maronites ainsi que pour le Liban tout entier et le Liban uni».
Il les a entretenus des «efforts portés vers la paix, celle que nous vivons à l’intérieur de nos frontières et celle que nous souhaitons pour la région qui nous entoure et dont nous sommes partie intégrante».
«La paix intérieure est, grâce à Dieu, rétablie, bien qu’il faille signaler à l’occasion que la guerre au Liban n’a pas été foncièrement une guerre entre les Libanais».
«Quant à la paix régionale, a poursuivi Mgr Matar, elle semble être compromise et perdue dans le sable mouvant des conjonctures. Pour notre part, nous voulons affirmer que nous sommes scandalisés de voir le processus de paix s’établir et fonctionner sans que l’on tienne compte de l’apport spécifique du Liban à cette œuvre historique. La paix, ainsi imaginée, sans la contribution de l’esprit libanais de tolérance, serait, j’ose le dire, une paix tronquée, voire même une paix manquée.
Et l’archevêque maronite de Beyrouth de conclure: «Le Moyen-Orient ne devrait-il pas réapprendre l’expérience de l’acceptation mutuelle, du dialogue et du compromis dans le sens le plus élevé de ce terme. Or ces valeurs sont spécifiques du Liban et de sa vocation. Comment donc penser à bâtir une paix régionale qui ne tienne pas compte de l’apport libanais et de son expérience concluante dans ce domaine?»
Mgr Boulos Matar, archevêque maronite de Beyrouth, a célébré, à l’occasion de l’Assomption, en sa résidence d’été à Aïn Saadé, la messe traditionnelle à l’intention de la France, qui a été suivie d’un déjeuner en l’honneur de ses invités.Etaient notamment présents à cette cérémonie, le chargé d’affaires de France et Mme François Senemaud, les...