Rechercher
Rechercher

Actualités - DISCOURS

Le clergé appelle à un renouveau spirituel à l'occasion de l'assomption (photos)

Les communautés chrétiennes ont célébré hier la fête de l’Assomption à Beyrouth et dans toutes les régions du Liban. Des messes ont été dites partout, certains hommes d’Eglise mettant à profit cette occasion pour dénoncer les signes de «décadence morale» dans la société et au sein de l’Etat et appeler les fidèles à «se repentir».
Au siège patriarcal d’été de Dimane (Bécharré), le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a longuement évoqué hier dans une homélie la signification de la Vierge pour les chrétiens. «Elle est le modèle suprême pour les fidèles, surtout en ces temps où beaucoup de gens cherchent à satisfaire leurs exigences matérielles et leurs égoïsmes, sans même daigner jeter un coup d’œil à ceux qui les entourent et qui souffrent de privations, de pauvreté et de faim».
Mgr Sfeir avait célébré jeudi soir, veille de la fête, un office dans l’église Notre-Dame de Hasroun, un édifice historique récemment restauré. Il avait rappelé à cette occasion que l’Exhortation apostolique «ordonne aux catholiques libanais de se repentir».

Mgr Haddad:
«Désespoir»

A Zahlé, une messe a été célébrée à la cathédrale grecque-catholique N.D. du Salut en présence de nombreux responsables, parmi lesquels les ministres Chawki Fakhoury et Mahmoud Abou Hamdane et les députés Elie Skaff, Georges Kassarji, Sami el-Khatib, Fayçal Daoud, Mohammad Ali el-Meiss, Robert Ghanem et Khalil Hraoui.
L’évêque grec-catholique de Zahlé, Mgr André Haddad, a exprimé dans son homélie son «inquiétude sur l’état de la religion, des mœurs et de la nation». Une inquiétude qui, a-t-il dit, «atteint presque le stade du désespoir».
«Ce qu’on voit autour de nous, dans nos villes et nos villages, dans la nature même de nos relations, montre que nos actes nous éloignent des fondements de la foi et de la morale, sur lesquels doit se baser l’édifice de la société et de la nation», a-t-il affirmé.
Mgr Haddad a appelé à un «sursaut général de la société afin de faire face à la décadence des mœurs, la disparition des valeurs et le règne de la corruption».
Se prononçant pour un Etat «fort» et «juste», il a exhorté les dirigeants à opérer «une prise de conscience salutaire avant qu’il ne soit trop tard» et les a invités à «sortir du carcan de leurs intérêts personnels et ceux de leurs proches» et à «abandonner leurs visions égoïstes et étriquées».
Le gouvernant, a-t-il noté, «ne saurait être le propriétaire de la nation et le maître du peuple, il est le serviteur des gens qui l’ont porté à son poste», a encore dit le prélat.
Selon lui, «la nation n’est pas seulement formée de routes, de ponts, de cités sportives, de palais des congrès et de sociétés immobilières dont certaines n’hésitent pas à violer les droits de propriété des individus et des institutions». «La nation, c’est aussi l’homme dont la vie et la dignité sont respectées, et dont les droits sacrés à la liberté d’opinion, d’expression, de croyance, de travail et de manifestation pacifique sont protégés», a-t-il lancé.
«Face à la négligence de l’Etat vis-à-vis de ses responsabilités sociales, il est nécessaire qu’une véritable solidarité s’installe entre les citoyens. Les riches sont ainsi grandement responsables des problèmes de la société au sein de laquelle ils vivent et par laquelle ils ont bâti leurs fortunes. S’ils veulent continuer à ignorer cette responsabilité et chercher seulement à accroître leurs comptes en banque, s’ils continuent à dépenser leur argent pour construire des palais luxueux, faire des croisières à bord de leurs yachts et organiser de grandes soirées, ils devront affronter la colère de Dieu», a averti Mgr Haddad.
D’autres messes ont été célébrées à Saïda, Tyr, Tripoli, dans le Chouf et à Aley. Dans cette dernière ville, le métropolite grec-orthodoxe du Mont-Liban, Mgr Georges Khodr, a félicité dans une homélie les fidèles pour être retournés chez eux. Il a appelé par ailleurs les chrétiens à «ne pas se contenter d’aimer la Vierge», les invitant à «devenir des Maristes».s
Les communautés chrétiennes ont célébré hier la fête de l’Assomption à Beyrouth et dans toutes les régions du Liban. Des messes ont été dites partout, certains hommes d’Eglise mettant à profit cette occasion pour dénoncer les signes de «décadence morale» dans la société et au sein de l’Etat et appeler les fidèles à «se repentir».Au siège patriarcal d’été...