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Actualités - CHRONOLOGIE

Echec des pourparlers entre chypriotes grecs et turcs

Les fortes pressions internationales n’y ont rien pu: les pourparlers sur Chypre entre dirigeants rivaux de l’île se sont achevés vendredi sur un constat d’échec. «Nous en sommes exactement là où nous en étions à notre arrivée à Glion en Suisse», a noté le dirigeant chypriote-grec Glafcos Cléridès. Et son alter ego turc a renchéri: «C’est le blocage».
MM. Cléridès et Denktash se sont mutuellement accusés d’avoir conduit dans une impasse cinq jours de discussions intenses dans un hôtel de Glion, en Suisse.
Ils y avaient été confinés par le médiateur de l’ONU Diego Cordovez, artisan d’un accord sur le retrait de l’Armée rouge d’Afghanistan dans les années 1980.
Ce vétéran de la diplomatie, nommé par le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan au début de l’année, s’est déclaré prêt à poursuivre sa mission de bons offices. Il devait consulter mercredi à New York, «pour coordonner notre action», Richard Holbrooke, désigné par le président Bill Clinton pour forcer une solution au dossier de Chypre, a-t-il dit lors d’une conférence de presse à Montreux.
Au-delà, les seules échéances concrètes sont une visite de M. Cordovez à Chypre, à une date qui n’a pas été fixée. De nouvelles rencontres entre MM. Denktash et Cléridès sont aussi prévues mais sur des questions strictement humanitaires.
La principale pierre d’achoppement à Glion a été la décision de la commission de Bruxelles de négocier dès l’an prochain l’entrée dans l’Europe de la partie grecque de Chypre, seule reconnue par la communauté internationale depuis l’invasion du nord de Chypre par l’armée turque en 1974.

La «bombe» de l’UE

Bruxelles «a jeté une bombe» dans le processus de négociation en annonçant sa décision le mois dernier alors qu’un premier sommet près de New York avait auparavant relancé le dialogue entre les frères ennemis de Chypre, a dit M. Denktash.
Il a accusé les Chypriotes-grecs de vouloir «coloniser» la partie turque de l’île par le biais de l’Europe. «Nous ne nous soumettrons pas», a-t-il averti.
Si M. Denktash n’a pas voulu prendre la responsabilité d’une rupture du processus de négociation, il l’a de fait gelé.
Il a dit que sa poursuite dépendait d’un sommet européen en décembre où les chefs d’Etat et de gouvernement doivent se prononcer définitivement sur les recommandations de la commission sur la candidature de Chypre à l’UE.
La décision de Bruxelles a rendu furieux les Chypriotes-turcs et leurs alliés d’Ankara qui demandent l’adhésion à l’Europe des deux communautés de Chypre et celle de la Turquie.
Le dirigeant chypriote espère que son intransigeance fera fléchir la position de la communauté sur Chypre et la Turquie, ont dit des diplomates.
Mais un délégué européen a estimé improbable que l’UE cède sous la pression et revienne sur une décision dont le principe remonte à déjà deux ans.
M. Cléridès a, de son côté, rejeté les conditions posées par M. Denktash et a averti qu’il quitterait lui-même la table de négociation si l’entrée de Chypre dans l’Europe «était soumise à toute interférence» et retardée.
Afin de préserver ses chances, M. Cordovez a refusé d’entrer dans la controverse sur l’Europe.
Il a souligné que sa mission était un processus à long terme, la question chypriote ayant défié d’innombrables résolutions de l’ONU et tentatives de règlement dans le passé.
Des documents de travail qu’il avait préparés prévoyaient que les deux parties soumettent leurs observations d’ici la fin de l’année. Des négociations plus détaillées devaient suivre à partir de mars, après l’élection présidentielle dans la partie grecque de Chypre.


Les fortes pressions internationales n’y ont rien pu: les pourparlers sur Chypre entre dirigeants rivaux de l’île se sont achevés vendredi sur un constat d’échec. «Nous en sommes exactement là où nous en étions à notre arrivée à Glion en Suisse», a noté le dirigeant chypriote-grec Glafcos Cléridès. Et son alter ego turc a renchéri: «C’est le blocage».MM....