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Actualités - CHRONOLOGIE

Berry lance un appel à une trêve interne Réunion mardi à Damas du comité de coordination libano-syrien (photos)

Le week-end prolongé qui a débuté jeudi soir à la faveur du chômage officiel de l’Assomption, célébrée hier dans les différentes régions du pays, a contribué à consolider la pause politique perceptible sur la scène locale depuis plusieurs jours. Donnant le ton du climat général que les «décideurs» cherchent, semble-t-il, à entretenir dans les circonstances présentes, le chef du Législatif Nabih Berry a lancé hier soir un appel à une trêve entre le pouvoir et l’opposition, affirmant qu’un éventuel effondrement du projet d’édification de l’Etat aurait des conséquences néfastes sur «tous les Libanais» ainsi que sur l’avenir du Liban.
Cette tendance à l’apaisement pourrait sous-tendre la réunion du «comité de coordination» libano-syrien qui se tiendra mardi prochain à Damas sous la présidence des premiers ministres libanais et syrien, Rafic Hariri et Mahmoud Zohbi. Plusieurs ministres des deux pays participeront à cette séance de travail qui pourrait, entre autres, paver la voie à une prochaine réunion du «Haut Comité conjoint», présidé par les deux chefs d’Etat Elias Hraoui et Hafez el-Assad. Certains accords de coopération seraient signés au cours de la réunion du «comité de coordination».
Ces nouvelles concertations bilatérales libano-syriennes interviendront à la veille des séances parlementaires qui se tiendront probablement la semaine prochaine à la faveur de la session extraordinaire de la Chambre qui a été ouverte à partir de jeudi dernier et qui s’étendra jusqu’au 15 octobre prochain. En lançant son appel à une trêve politique interne, M. Berry a sans doute voulu couper l’herbe sous le pied de certains ténors de l’opposition parlementaire qui seraient tentés de mettre à profit les séances plénières, place de l’Etoile, afin de malmener le gouvernement.
Les causes et les prétextes d’une possible relance de la campagne contre l’Exécutif ne manquent pas. De la profonde crise socio-économique à l’affaire des poursuites judiciaires engagées contre le député Najah Wakim pour propos diffamatoires envers le chef de l’Etat, en passant par la «révolte des affamés» et la désobéissance civile enclenchées par cheikh Sobhi Toufayli, les sujets de polémique sont nombreux et particulièrement délicats. Rien d’étonnant, par voie de conséquence, que M. Berry axe essentiellement son discours d’hier soir sur la nécessité de calmer le jeu entre le pouvoir et l’opposition.
Prenant la parole lors d’un meeting organisé en début de soirée à Tyr à l’occasion du vingtième anniversaire de la fondation de l’association des scouts musulmans de la «Rissala islamiya», le chef du Législatif a notamment souligné que tout mouvement revendicatif devrait être mené dans le cadre des lois en vigueur. «J’invite toutes les parties à faire preuve de réalisme et à agir d’une manière responsable, a déclaré le président de la Chambre. Les moyens d’expression démocratiques sont amplement suffisants pour rectifier le tir au niveau de l’action de l’Etat et pour réviser les priorités de l’action gouvernementale lorsque cela s’avère nécessaire».

Gérer les différends

Invitant toutes les fractions locales à observer une trêve interne, M. Berry a déclaré: «Durant cette trêve, il faudrait jeter les bases d’un dialogue au sujet de tous les grands dossiers, de même qu’il faudrait s’entendre sur les moyens de gérer nos différends par les moyens démocratiques. L’Etat se doit de tirer les leçons du passé et de consolider la confiance des citoyens dans l’Etat. Ce dernier se doit aussi de ne pas exploiter ses pouvoirs. Quant à l’opposition, elle doit agir d’une manière positive afin de rétablir la confiance des citoyens en l’avenir. Si le pouvoir ou l’opposition s’emploient à jeter de la poudre aux yeux, cela ne fera qu’accroître la confusion et l’inquiétude. La trêve interne que nous préconisons est dans l’intérêt du Liban, compte tenu des circonstances présentes auxquelles est confronté le pays».
Le président de la Chambre a souligné en outre, en ce qui concerne la situation au Liban-Sud, que «les agressions israéliennes constituent moins qu’une guerre totale, mais elles représentent, par contre, une guerre par étapes. Les raids aériens, le pilonnage et les opérations de commando visant les civils entretiennent une telle guerre».
M. Berry a indiqué sur ce plan que depuis la conclusion de l’arrangement d’avril 1996, près de 80 Libanais ont été tués et 125 blessés au cours des bombardements israéliens. «Plus de 17.500 obus de différents calibres se sont abattus sur le Liban-Sud et la Békaa-Ouest, a déclaré le chef du Législatif, et l’aviation israélienne a mené près de 111 raids contre le Liban. Israël a, de ce fait, torpillé l’arrangement d’avril dont le but était de préserver la population civile».
Le président de la Chambre devait conclure son discours par une allusion aux lois électorale et municipale, affirmant que celles-ci devraient favoriser «l’intégration nationale». M. Berry a souligné à ce propos la nécessité de mettre en relief le rôle des conseils municipaux et des conseils de caza, dans le cadre d’une «législation moderne» prenant en considération la mission des municipalités.
Le week-end prolongé qui a débuté jeudi soir à la faveur du chômage officiel de l’Assomption, célébrée hier dans les différentes régions du pays, a contribué à consolider la pause politique perceptible sur la scène locale depuis plusieurs jours. Donnant le ton du climat général que les «décideurs» cherchent, semble-t-il, à entretenir dans les circonstances...