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Actualités - CHRONOLOGIE

Proche-Orient : Washington retrouve son rôle d'arbitre Les USA réitèrent leur détermination à affronter à la fois les questions politiques et de sécurité (photos)

Si elle n’a pas abouti à des résultats spectaculaires, la dernière mission que l’émissaire américain Dennis Ross vient d’achever au Proche-Orient aura permis aux Etats-Unis de reprendre l’initiative, après six mois d’un relatif effacement. Au lendemain du départ de M. Ross, c’est en effet vers Washington que Palestiniens et Israéliens tournent leurs regards avec appréhension, le département d’Etat ayant annoncé une prochaine visite dans la région, probablement en septembre, du secrétaire d’Etat Madeleine Albright.
Outre Israël et l’Autorité palestinienne, Mme Albright prévoit de se rendre en d’autres points de la région, a indiqué le porte-parole du département d’Etat, James Rubin, sans donner de détails. «Je pense qu’il est juste de dire qu’il est possible que le voyage ait lieu en septembre. Je ne m’attends pas à ce qu’il soit effectué bien au-delà de cette période», a ajouté M. Rubin.
Mme Albright avait rencontré peu auparavant l’émissaire américain au Proche-Orient, Dennis Ross, de retour d’une tournée de quatre jours dans la région destinée à tenter d’améliorer la coopération entre Israéliens et Palestiniens en matière de sécurité après les attentats-suicide perpétrés le 30 juillet.
M. Ross a fait un bilan optimiste de sa visite, indiquant à Mme Albright que la coopération entre Israéliens et Palestiniens pourrait bientôt atteindre un degré permettant au premier ministre israélien de lever le bouclage des territoires palestiniens.
M. Ross «considère qu’il y a une bonne probabilité que, dans les prochains jours, sera atteint le type de coopération de sécurité qui permettra au premier ministre de revenir sur ces mesures», a déclaré M. Rubin en référence aux sanctions.
Un haut responsable américain a affirmé de son côté que le secrétaire d’Etat avait l’intention de pousser aussi bien les Palestiniens, sur la question de la sécurité, que les Israéliens, sur les questions politiques, afin de relancer le processus.
Ce haut responsable, qui parlait aux journalistes sous couvert d’anonymat, a précisé que l’émissaire américain pourrait effectuer une nouvelle tournée au Proche-Orient, dans les semaines à venir, pour préparer celle prévue par Mme Albright. Cette dernière avait affirmé mercredi qu’elle voulait voir le président Yasser Arafat réprimer sérieusement les intégristes armés opposés au processus de paix avant sa visite dans la région.
Aux termes d’un accord conclu sous l’égide de M. Ross, qui est reparti mercredi pour Washington, des responsables de l’agence de renseignements américaine CIA participent à des rencontres régulières des chefs de la sécurité israéliens et palestiniens, pour élaborer une coopération antiterroriste.

Un rôle d’arbitre

Cette surveillance, par la CIA, de la coopération israélo-palestinienne donne dans les faits aux Etats-Unis le rôle d’arbitre dans la querelle sur la sécurité, qui oppose les Israéliens aux Palestiniens.
Mais M. Arafat s’est abstenu pour le moment de s’engager dans la voie de la répression et le négociateur en chefpalestinien, M. Saëb Erakat, a accusé hier M. Netanyahu de chercher à torpiller les efforts américains, notamment par les sanctions qui frappent l’ensemble de la population palestinienne.
«Chaque mesure que Netanyahu a prise et qu’il va prendre n’a qu’un but, celui de faire échec à l’initiative de Madeleine Albright, a affirmé M. Erakat. Il fourbit toutes ses armes dans ce but».
Israël a imposé un blocus des territoires et suspendu le versement de 40 millions de dollars dus à l’Autorité, après un attentat qui a fait 16 tués le 30 juillet à Jérusalem, dont ses deux auteurs toujours non identifiés. L’Etat hébreu a également poursuivi hier sa campagne de démolition de maisons palestiniennes, rasant cinq logements dans des villages du nord de Jérusalem.
M. Netanyahu a affirmé que la levée des sanctions serait fonction de l’intensité de la répression qu’il appelle M. Arafat à engager contre les intégristes, accusés par Israël d’être derrière l’attentat du 30 juillet.
Mais selon M. Erakat, M. Netanyahu maintient les sanctions pour essayer de «ruiner l’atmosphère» de la prochaine visite de Mme Albright. «En prolongeant les punitions, il cherche à susciter une confrontation entre les Palestiniens et Israël afin d’avoir un prétexte pour mettre un terme au processus de paix», a-t-il dit.
Israël a commencé à assouplir les mesures coercitives prises contre les Palestiniens en levant le blocus des villes palestiniennes, sauf Bethléem. Cependant, les sanctions qui frappent le plus l’économie palestinienne sont toujours en place: la rétention des fonds et le bouclage des territoires, qui empêche des dizaines de milliers de travailleurs palestiniens de se rendre en Israël.
Le haut responsable américain a affirmé que Washington allait surveiller de près les actions de M. Arafat sur trois fronts: les arrestations d’intégristes armés, le démantèlement de l’infrastructure des organisations islamistes et la confiscation des armements détenus illégalement dans les zones autonomes.
Si elle n’a pas abouti à des résultats spectaculaires, la dernière mission que l’émissaire américain Dennis Ross vient d’achever au Proche-Orient aura permis aux Etats-Unis de reprendre l’initiative, après six mois d’un relatif effacement. Au lendemain du départ de M. Ross, c’est en effet vers Washington que Palestiniens et Israéliens tournent leurs regards avec...