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Actualités - CHRONOLOGIE

Le retrait de Saïdoun, un simple redéploiement , annonce Lahd Jezzine : retour à la case départ "Nous ne permettrons jamais à l'armée d'entrer dans la région sans des négociations préalables entre nous et l'état libanais, souligne le chef de l'ALS

Les spéculations qui allaient bon train sur la scène locale depuis plus de quarante-huit heures à la suite du retrait de «l’Armée du Liban-Sud» de la région de Saïdoun, au sud-ouest de Jezzine, ont cédé la place hier au réalisme. Comme le soulignaient déjà de nombreux observateurs, dès le départ, ce qui a été perçu comme un «retrait» partiel n’est en définitive qu’un simple redéploiement tactique sans aucune portée géopolitique immédiate. Le commandant de l’ALS, le général Antoine Lahd, a levé hier toute équivoque sur ce plan en affirmant qu’il ne permettra jamais à l’armée libanaise d’entrer dans Jezzine ou dans tout autre village de la région «sans des négociations préalables entre nous et l’Etat libanais».
Dès l’annonce du repli inopiné des combattants de l’ALS à Saïdoun, dans la nuit de lundi à mardi, de nombreuses voix s’étaient élevées afin de réclamer un déploiement rapide de l’armée libanaise ou, à défaut, des Forces de sécurité intérieure, dans le secteur évacué dans le but d’éviter tout dérapage sécuritaire qui aurait été susceptible de provoquer un nouvel exode de la population dans une région particulièrement sensible sur le plan de l’équilibre intercommunautaire.
La position de Saïdoun couvre sept villages chrétiens attenant au massif de l’Iqlim el-Touffah, fief du «Hezbollah»,de sorte que les premières informations sur un retrait pur et simple de l’ALS avaient suscité de vives craintes quant à un éventuel déclenchement d’incidents confessionnels dans la région. Le tragique souvenir des retombées des retraits israéliens de la montagne et de l’Est de Saïda, au début des années 80, est toujours présent dans les esprits...
Les propos tenus hier par le général Lahd mettent en relief, cependant, que jusqu’à preuve du contraire et compte tenu des circonstances présentes, le statu quo actuel au Liban-Sud ne semble pas devoir être remis en question. Dans une déclaration rapportée par «la Voix du Sud» (radio de l’ALS), le commandant de l’ALS a ainsi affirmé que le retrait de Saïdoun (qui s’est effectué sous supervision israélienne) n’est qu’un simple redéploiement. «Il s’agit du changement d’une position vers une autre, a-t-il déclaré. Nous ne permettrons jamais à l’armée libanaise d’entrer dans Jezzine ou dans tout autre village de la région sans des négociations préalables entre nous et l’Etat libanais».
Les précisions apportées par le général Lahd afin de lever toute équivoque rejoignent d’ailleurs les indications fournies par un responsable du «Hezbollah» au Liban-Sud. Soulignant sans ambages que le tapage médiatique fait autour du retrait de Saïdoun était démesuré et nullement justifié, le responsable intégriste a relevé que dans la pratique, le secteur évacué est toujours militairement sous le contrôle de l’ALS.ss
De fait, les combattants de l’ALS ont effectué dans la journée d’hier des patrouilles dans les secteurs d’où ils s’étaient retirés mardi. Ils devaient par la suite regagner leurs nouvelles positions dans la région. L’ALS a ainsi clairement mis en évidence qu’elle considère la zone évacuée comme faisant partie de son territoire. La radio israélienne a d’ailleurs démenti hier tout retrait de Saïdoun.
Un cas de figure analogue s’était produit il y a quelques mois lors du retrait de l’ALS du secteur de Kfarfalous. Là aussi, ce repli n’était qu’un simple redéploiement tactique, et les hommes du général Lahd avaient effectué des patrouilles dans la région évacuée pour bien marquer que celle-ci faisait toujours partie, militairement, de sa zone d’influence. Il reste qu’une grande question se pose, plus que jamais, avec acuité: ces redéploiements ponctuels revêtent-ils un caractère uniquement tactique ou sont-ils les signes avant-coureurs de développements militaires de première importance?
Les spéculations qui allaient bon train sur la scène locale depuis plus de quarante-huit heures à la suite du retrait de «l’Armée du Liban-Sud» de la région de Saïdoun, au sud-ouest de Jezzine, ont cédé la place hier au réalisme. Comme le soulignaient déjà de nombreux observateurs, dès le départ, ce qui a été perçu comme un «retrait» partiel n’est en définitive...