Rechercher
Rechercher

Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Devant des centaines de jeunes émigrés réunis au parlement Berry : cessons de traiter la diaspora comme une vache laitière (photo)

Le chef du Parlement Nabih Berry s’est prononcé hier devant des centaines de jeunes d’origine libanaise pour que l’Etat libanais cesse de traiter la diaspora libanaise comme «une vache laitière» et en faveur de l’octroi de la nationalité aux émigrés.

M. Berry recevait au Parlement quelque 300 jeunes participant au camp d’été des jeunes résidents et émigrés, qui se déroule actuellement au couvent de Don Bosco, dans la montagne de Jbeil.
Entouré, sur son «perchoir», du ministre de l’Education Jean Obeid et de celui en charge des Emigrés Talal Arslane, M. Berry répondait aux questions des jeunes, qui s’étaient installés sur les sièges des députés.
«L’Etat libanais a depuis toujours traité avec les émigrés comme s’ils étaient une vache nourricière. Quand il a besoin d’argent, il se retourne vers l’émigré et lui dit: viens me donner deux sous», a relevé M. Berry.
«Ici au Liban, il y a entre trois millions et trois millions et demi de Libanais. Au Brésil, il y en a huit millions. En d’autres termes, le Liban tout entier n’est qu’une colonie par rapport aux Libanais du Brésil», a-t-il souligné, comparant la diaspora libanaise à «un empire».

Participer à la
vie politique

Il a indiqué qu’il défendait depuis plus de quatre ans l’idée d’accorder aux émigrés la nationalité libanaise et de les faire participer à la vie politique du pays. «Je suis à cent pour cent en faveur de cela. Tous les Libanais doivent avoir un rôle et des représentants au sein de l’Assemblée législative, et si Dieu le veut cela se fera», a-t-il dit.
Selon lui, une participation des émigrés à la vie politique libanaise pourrait contribuer à anéantir le confessionnalisme dans le pays. «Je le dis franchement: au Liban, nous sommes tous imprégnés de l’esprit confessionnel, les musulmans autant que les chrétiens. L’existence de 18 communautés est une grâce pour le Liban. Le mal, c’est l’esprit confessionnel», a-t-il assuré.
«L’Etat, même après Taëf, a toujours consacré le confessionnalisme, que ce soit dans les textes ou dans les actes. Nous avons été gagnés par ce cancer à tel point qu’il est impossible d’en guérir par nous-mêmes. Seul un sang nouveau est susceptible de nous aider à nous en débarrasser. Et ce sang nouveau, c’est le vôtre, celui des émigrés. Voilà pourquoi je défendrai toujours la participation des émigrés à la vie politique et aux élections au Liban», a-t-il ajouté.

M. Berry a également souligné la nécessité d’œuvrer en vue de créer des lobbies libanais dans les pays de l’émigration. Pour cela, il faudrait selon lui une politique plus active de l’Etat dans la direction de ces pays et de leurs colonies libanaises. «Dans tous les pays où il existe des colonies libanaises, le plus grand crime que le Liban commet à l’encontre de ces colonies est de ne pas y avoir construit une école libanaise», a-t-il estimé.

Interrogé sur les divers problèmes du pays, le chef du Parlement a réaffirmé ses positions sur la présence syrienne et l’occupation israélienne. Il a par ailleurs rappelé que Taëf ne lui plaisait que comme «cadre général» et qu’il avait beaucoup de réserves sur les détails.

Haro sur les libertés

Au sujet des libertés, M. Berry a admis que l’Etat a cherché à accaparer l’information. «Il y a eu une tentative, notamment de la part des responsables — et j’en suis — d’accaparer l’information dans l’application de la loi sur l’audiovisuel. Cette tentative a réussi partiellement, car nous n’avons pas octroyé de licence à ceux qui la méritaient du fait de leurs compétences, alors que nous en avons donné à des incompétents et aux hommes de religion», a-t-il déclaré.

Le chef du législatif a également reconnu que les autorités «tentent parfois de réprimer la liberté d’expression. C’est par exemple ce qui se passe actuellement à l’encontre du député Najah Wakim», a-t-il dit.
«A mon avis, M. Wakim était fautif en ayant recours à certains termes pour qualifier des responsables. Cela dit, il fallait pourtant régler cette affaire conformément à la loi et démocratiquement. Or, il se passe qu’on essaie d’y riposter de manière non démocratique», a-t-il soutenu.

Enfin, M. Berry a souligné que la corruption «existe au Liban depuis l’indépendance. On n’a jamais réussi à l’éradiquer car aucun gouvernement n’a osé faire appliquer une loi sur l’enrichissement illicite», a-t-il noté.
Hariri: Augmenter
les recettes

Les 300 jeunes ont par ailleurs été reçus au palais du gouvernement par le premier ministre Rafic Hariri. Répondant lui aussi à leurs questions, il a également réaffirmé le «rôle positif» joué selon lui par la Syrie au Liban et indiqué que l’armée syrienne resterait au Liban «jusqu’à ce que les négociations de paix débouchent sur un résultat et qu’Israël se retire du Sud».
Parlant de la situation économique et financière du pays, M. Hariri a critiqué encore une fois «les tentatives visant à suggérer que l’endettement du Liban est une catastrophe» et souligné que tous les pays du monde étaient endettés. Pour lui, «le véritable problème est le déficit budgétaire qu’il faut juguler en augmentant les recettes de l’Etat et en réduisant ses dépenses».
Il convient toutefois de préciser que le déficit, qui avoisine les 60 pour cent, est justement rendu aussi important par le service de la dette.
Sur un tout autre plan, M. Hariri a tenté de minimiser, en réponse à une question, la portée des incidents provoqués par les supporters syriens lors de la demi-finale de football Liban-Syrie, en juillet dernier, dans le cadre des Jeux panarabes.
«Ce qui s’est réellement passé a été excessivement gonflé. J’ai vu personnellement le film du match et j’ai constaté que la télévision a gonflé les incidents en concentrant l’image dessus. Le nombre de chaises qui ont été cassées est très limité», a-t-il assuré.
«Personne ne saurait nier que les actes commis étaient répréhensibles, mais la réaction (libanaise) était encore plus répréhensible. Il ne faut surtout pas essayer de suggérer que de tels actes ne peuvent être commis que par des Syriens. Cela s’est passé en Angleterre il y a quelques années et aussi en Belgique», a relevé le premier ministre, indiquant que les causes des incidents n’étaient «pas de nature politique».
Le chef du Parlement Nabih Berry s’est prononcé hier devant des centaines de jeunes d’origine libanaise pour que l’Etat libanais cesse de traiter la diaspora libanaise comme «une vache laitière» et en faveur de l’octroi de la nationalité aux émigrés.M. Berry recevait au Parlement quelque 300 jeunes participant au camp d’été des jeunes résidents et émigrés, qui se...