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Actualités - OPINION

Le discours de la méthode

Pour décrypter le code, souvent bizarre, des événements locaux, une grille toute simple: la certitude que tout, depuis vingt-six ans, obéit à une méthode déterminée. Une stratégie qui ne réussit pas toujours, mais n’échoue jamais. Au pire des cas, elle permet de limiter sérieusement les dégâts. Systématiquement, pallier la force que l’on n’a pas par le défi, les surenchères, voire par une brutalité qui peut aller jusqu’à l’élimination physique de certains symboles. Et contrer les pressions, comme le blocage du processus ou l’alliance israélo-turque, par une radicalisation supérieure, par la dynamisation d’un axe dur avec Téhéran et éventuellement avec Bagdad.
Et par la carte libanaise où les intégristes peuvent servir sur deux fronts, l’un régional à savoir le Sud et l’autre local, à savoir la Békaa-Nord...
Il n’est donc pas étonnant qu’en deuxième lecture, les fondamentalistes «classiques» s’alignent sur les positions de Toufayli. Ce n’est pas qu’ils aient peur qu’il ne leur porte ombrage: sa base de soutien iranienne est actuellement à l’écart et il ne leur serait pas difficile de le marginaliser. Mais ils ont sans doute compris que, dans la situation actuelle, le rapprochement des autorités locales avec les Etats-Unis n’est pas vu d’un très bon œil. S’ils n’ont pas manqué de dénoncer les concessions qui auraient été faites à Washington pour la levée de l’embargo, c’est certainement parce qu’ils pensaient être ainsi «tout à fait dans le ton» voulu. De même, personne n’imagine un seul instant qu’un Toufayli peut tenter de soulever une région frontalière comme la Békaa-Nord sans être téléguidé.
L’embêtant, pour les Libanais comme pour leurs officiels, c’est que les Occidentaux étant assez peu sensibles à la gravité de nos divers problèmes, la méthode peut recommander que l’on aille encore plus loin dans toutes les escalades, Sud, Jezzine, crise économique, révolte Toufayli. Jusqu’à ce que Washington sente comme une brûlure et se décide à traiter avec Descartes...
Dès lors, même si les premières pluies de l’automne devaient éteindre un peu les feux de cet été pourri, il y a fort à parier que tôt ou tard les tiraillements reprendront de plus belle.
Tant que Netanyahu qui bloque tout est en place, il ne peut pas en être autrement.
Jean ISSA
Pour décrypter le code, souvent bizarre, des événements locaux, une grille toute simple: la certitude que tout, depuis vingt-six ans, obéit à une méthode déterminée. Une stratégie qui ne réussit pas toujours, mais n’échoue jamais. Au pire des cas, elle permet de limiter sérieusement les dégâts. Systématiquement, pallier la force que l’on n’a pas par le défi, les...