C’est le directeur général de l’Aviation civile, M. Riyad Abdallah, qui s’est chargé d’expliquer au Conseil de développement et de reconstruction les «dangers» de cette démarche. Dans une note qu’il a adressée au CDR (en charge du projet de traitement des ordures), M. Abdallah ne parle pas d’écologie mais de sécurité. Il explique notamment que les monceaux de détritus sont susceptibles d’attirer des nuées d’oiseaux dont la présence à proximité de l’AIB constitue, a-t-il dit, un danger pour la navigation aérienne.
Après avoir réclamé la fermeture de la décharge «dans les plus brefs délais», M. Abdallah met l’accent sur les règles édictées par l’Organisation internationale en vue de préserver la sécurité des avions. Citant notamment le chapitre réservé à la lutte contre le risque aviaire dans le Manuel des services d’aéroport (3e partie), il souligne qu’«il n’est pas permis d’autoriser» dans le périmètre des aéroports «tout ce qui est de nature à attirer la gent volatile». Le document cite dans ce cadre les dépotoirs et recommande de surcroît la fermeture de toute décharge installée à proximité d’un aéroport, «même si elle est placée sous un contrôle rigoureux».
Selon le chapitre relatif au risque aviaire, un dépotoir ne peut pas être installé à moins de 13 kilomètres d’un aéroport. M. Abdallah précise dans ce cadre que les 600 tonnes de détritus que produit la banlieue par jour sont aujourd’hui jetées à moins d’un kilomètre du tarmac.
Rappelons que la direction de l’Aviation civile était partie en guerre il y a quelque temps contre l’élevage de pigeons dans le périmètre de l’AIB, en raison du danger que représente ce hobby pour la navigation aérienne.
Dans sa note au CDR, M. Abdallah précise, par ailleurs, que l’installation d’une décharge à proximité de l’AIB ternit la réputation du Liban: «Un tas d’ordures dégageant des relents pestilentiels: c’est ce que le touriste voit en premier lieu à son arrivée au Liban et c’est ce qu’il voit en dernier en quittant le pays».
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