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Actualités - CHRONOLOGIE

Lancement de la campagne en faveur des élections municipales Les FSI ont tenté d'empêcher la tenue de la réunion au théâtre de Beyrouth (photos)

La campagne nationale en faveur de la tenue d’élections municipales organisée par le «Collectif pour les élections municipales», qui regroupe plusieurs dizaines d’associations, a été officiellement lancée hier lors d’un rassemblement au Théâtre de Beyrouth (Aïn-Mreissé).

Cette manifestation pacifique a été ternie par l’intervention des Forces de sécurité intérieure (FSI) qui ont tenté d’empêcher les participants d’y prendre part en interdisant l’accès au théâtre et en ordonnant aux jeunes gens venus des quatre coins du pays de se disperser. Les agents des FSI déployés en grand nombre sur les routes menant au Théâtre de Beyrouth ont finalement cédé devant la détermination des participants et après des négociations menées par des députés venus assister au coup d’envoi de la campagne.
Le comportement des FSI s’inscrit visiblement dans le cadre des tentatives des autorités visant à étouffer dans l’œuf ce mouvement — pourtant pacifique — animé par des organisations non gouvernementales des différentes régions du pays et dans les rangs desquelles militent des personnes de diverses communautés. A l’origine, le coup d’envoi de la campagne aurait dû être donné au Long Beach. Mais, bien que notifié de la date et du lieu du rassemblement, le ministère de l’Intérieur, comme à son habitude, a fait la sourde oreille. Plutôt que d’annuler la réunion, les organisateurs, déterminés à aller de l’avant, ont décidé à la dernière minute de la transporter au Théâtre de Beyrouth.
La salle du théâtre est pleine à craquer. Aux jeunes militants enthousiastes, se mêlent des députés et d’anciens parlementaires. Il y a notamment Mme Nayla Moawad, MM. Camille Ziadé, Nassib Lahoud, Boutros Harb, Mansour el-Bone, l’ex-député Michel Samaha ainsi que d’autres personnalités. Des dizaines de pancartes avec les noms des localités représentées dans le collectif sont alignées le long des murs ornés de drapeaux libanais et de posters sur lesquels est inscrit le slogan de la campagne nationale en faveur des élections locales: «Mon pays, mon village, ma municipalité». Tout le Liban se trouve entre ces quatre murs.

Une cinquantaine
d’associations

Après l’hymne national, un des responsables du mouvement, l’avocat Marwan Sacre, explique les circonstances qui ont accompagné le lancement de la campagne. Il s’étend sur les questions juridiques et sur le refus du ministère de l’Intérieur de répondre à la notification concernant la date et le lieu du rassemblement.
Les associations qui participent à la campagne sont ensuite énumérées. Au nombre d’une cinquantaine, elles militent dans des domaines différents, allant de la défense des droits de l’homme, à la surveillance du bon déroulement des élections, à la protection de l’environnement, à l’aide aux handicapés, aux cercles culturels, etc. Les portes demeurent ouvertes pour en accueillir d’autres. Trente associations ont par ailleurs décidé de transformer leurs locaux en points fixes pour la signature de la pétition nationale pour l’organisation des élections municipales qui a commencé à circuler dans tout le Liban. Les télévisions, les radios et les journaux qui se sont engagés dans cette campagne, soit en consacrant gratuitement des espaces publicitaires soit en accordant des facilités, ont également été cités.
M. Paul Achkar prend ensuite la parole au nom du collectif pour expliquer les raisons et les objectifs de ce mouvement. Selon lui, le nombre élevé d’associations qui participent à la campagne ou la soutiennent est une preuve du dynamisme de la société libanaise. «Nous avons un droit dont nous sommes privés depuis 34 ans, a-t-il dit en allusion au fait que les élections locales n’ont pas été organisées depuis le début des années soixante. Ce droit disparaît si on ne l’exerce pas et nous avons décidé de l’exercer».

Les trois actes
des municipales

Installé sur la scène du théâtre, M. Achkar déclare que l’affaire des municipales au Liban s’est déroulée en trois actes. Le premier a commencé avec l’appel lancé aux citoyens pour obtenir leurs cartes électorales en prévision de la tenue des élections locales. «1.200.000 citoyens ont cru les promesses et ont accompli les formalités nécessaires», a-t-il rappelé. Le deuxième acte tourne autour de l’annulation des élections locales qui étaient prévues initialement au début du mois de juin dernier. «Ils (les responsables) ont tout simplement annulé les élections, a-t-il indiqué. Que dirons-nous à nos enfants? Pire encore, que dirons de nous nos enfants s’ils savent que nous n’avons pas réclamé notre droit pendant 34 ans (...)? A partir d’aujourd’hui, nous ne nous tairons plus. Il y aura à partir de ce jour un troisième acte, dont vous êtes les acteurs. Nous sommes les garants que la marginalisation dont nous avons été les victimes ne recommencera plus».
«A cause du nom de la Cité sportive, ils divisent les gens. Et ils provoquent des guerres entre les banlieues à cause des ordures, a ajouté M. Achkar. Nous affirmons que, dans les Etats qui se respectent, les noms des biens publics, des rues et des places ainsi que le problème des ordures font partie des prérogatives des municipalités (...) Ils appauvrissent la population avec le gaspillage, le marasme économique et les impôts. Nous pensons que la mise en place des municipalités peut réduire le gaspillage, dynamiser le cycle économique et réaliser le développement équilibré. Aujourd’hui, ils hypothèquent la vie politique et étouffent la démocratie à travers la prolongation du mandat présidentiel et le report des municipales...».
«La démocratie n’est pas une lutte entre les loups et des hyènes, a ajouté M. Achkar. Ce n’est pas non plus une société anonyme se résumant à une poignée de hauts postes au sein de l’Etat. La démocratie commence par le bas, par les milliers de postes dans les municipalités qui doivent être occupés par les citoyens. C’est par la base que la trajectoire du régime est rectifiée et que l’économie se développe».
M. Achkar a déclaré que le 8 août est le début et non pas la fin. «Il reste un long chemin à parcourir. Il s’agit d’une campagne revendicative et civile», a-t-il dit.
Prévu pour durer jusqu’à 21 heures, le programme de cette rencontre a été compromis et raccourci à cause des événements qui l’ont accompagné. Après la fin de l’allocution de M. Achkar, les dizaines de personnes présentes ont été invitées à signer la pétition nationale.
Les présidents Hussein Husseini et Sélim Hoss ainsi que plusieurs députés ont déjà apposé leurs signatures sur cette pétition qui va circuler dans les semaines à venir dans toutes les régions du pays, même dans les coins les plus reculés.
La campagne nationale en faveur de la tenue d’élections municipales organisée par le «Collectif pour les élections municipales», qui regroupe plusieurs dizaines d’associations, a été officiellement lancée hier lors d’un rassemblement au Théâtre de Beyrouth (Aïn-Mreissé).Cette manifestation pacifique a été ternie par l’intervention des Forces de sécurité...