Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-sud : échanges de menaces Israël-Hezbollah Cinq morts et 17 blessés hier

Les accords du 26 avril semblent sérieusement menacés avec la poursuite du cycle de violence au Liban, où l’on a compté hier cinq morts (dont quatre civils) et 17 blessés. Le bilan des victimes civiles s’alourdit pendant qu’Israël et le Hezbollah échangent des menaces, la formation intégriste affichant une nette volonté de frapper le nord d’Israël au cas où les bombardements des villages libanais limitrophes de la bande frontalière se poursuivraient. Normalement, le Liban aurait pu compter sur le comité de surveillance pour calmer un tant soit peu le jeu mais le groupe issu des accords d’avril 1996 est aujourd’hui dans l’impossibilité de siéger, en raison de la suspension des vols des hélicoptères de l’ONU — qui emmènent d’habitude les délégations libanaise et syrienne à Naqoura — à la suite de l’explosion d’un appareil mercredi soir .
Tôt le matin hier, l’artillerie israélienne est entrée en action, bombardant les localités de l’Iqlim el-Touffah: plus de trente obus de 155 mm se sont abattus sur le village de Kfar Melki. L’un d’eux a atteint de plein fouet la demeure d’Ahmed Hoteit (45 ans) qui a été tué sur le coup. Son père, Ali Hoteit (93 ans) sa sœur Sakina (35 ans) et le fils de cette dernière, Mohamed Kobeyssi (4 ans) ont été grièvement blessés. Le bombardement de Kfar Melki a fait dix autres blessés: Arabia et Mariam Kobeyssi, Youssef et Anwar el-Mir, Oussama et Hiba Tabbouche, Zeinab et Ali Tawil, Hamdan et Abbas Hamadé. Trois autres villageois ont été blessés dans la localité de Joun, au nord de Saïda dans le Chouf où 35 obus de même calibre se sont abattus. Les blessés sont: Moussa Barbar et son épouse, Saada Nhouli, et Abbas Chamseddine. L’artillerie israélienne a marqué une brève pause avant de reprendre le bombardement de Joun où des journalistes, en reportage sur les lieux, ont échappé à une mort certaine, selon l’ANI (officielle).
Le pilonnage israélien est intervenu après la mort d’un élément de l’ALS, annoncé par la radio de cette milice.
L’attaque anti-ALS a été revendiquée par le Hezbollah. La Résistance islamique, branche militaire du Hezbollah, a précisé dans un communiqué avoir fait exploser une charge «au passage de la voiture de l’agent stipendié israélien Ghassan Soueida» sur une route de la région de Jezzine, contrôlée par l’ALS et située dans le prolongement de la zone occupée.

A son tour, le Hezbollah a riposté en bombardant les positions de l’ALS faisant face à Nabatieh, notamment. La tension s’est exacerbée avec la mort d’une femme et de ses deux enfants par l’explosion d’une charge à Markaba, un village de Marjeyoun, situé à quelques kilomètres de la frontière libano-israélienne. Le père de famille a été grièvement blessé dans l’explosion et a été hospitalisé dans un hôpital au nord d’Israël, selon la radio de l’ALS, citée par l’AFP. Les quatre se trouvaient à bord de leur voiture, lorsqu’une charge placée au bord de la route a explosé, selon l’ALS.

Echanges d’accusations

Le Hezbollah et Israël se sont mutuellement accusés de cet attentat.
«Nous accusons Israël de placer des bombes visant des civils dans la zone occupée, pour couvrir les crimes qu’il commet contre les civils libanais hors de cette zone», a affirmé un responsable intégriste, hajj Nayef Krayyem.
«Les hommes du Hezbollah ont tué jeudi une femme et ses deux enfants âgés de dix et quatre ans, en actionnant une charge explosive à Markaba», a répliqué un porte-parole militaire israélien, cité par l’AFP.
Il a estimé que cet incident constituait une violation des accords de cessez-le-feu d’avril 1996.
Le Hezbolah est allé plus loin en menaçant de s’en prendre aux civils de la Galilée si «les agressions israéliennes» contre les civils se pursuivent «que se soità l’intérieur ou à l’extérieur de la zone occupée» par Israël.
Un député du Hezbollah, M. Ammar Moussaoui, a affirmé que «les roquettes Katioucha qui sont tombées dans la zone occupée mercredi soir peuvent aussi tomber au-delà de la frontière libanaise».
Le responsable du Hezbollah pour le Liban-Sud, Nabil Qaouq, a déclaré que son mouvement «n’accepterait pas qu’Israël viole les règles de combat» fixées par l’accord d’avril 1996. «Nous avons de notre côté les capacités de dépasser ce cadre», a-t-il ajouté.
Réagissant à ces propos, le général Amiram Lévine, commandant en chef de la région militaire nord d’Israël, a mis en garde le Hezbollah contre la poursuite d’attaques visant des civils. «Il y une escalade dans les activités du Hezbollah visant des civils, que nous ne saurions tolérer», a-t-il dit.
«Nous veillons à ne pas porter atteinte à des civils et nous nous évertuons à ramener le calme à la frontière israélo-libanaise, mais le Hezbollah ferait bien de ne pas se méprendre sur notre retenue», a affirmé le général Lévine.
Se faisant plus menaçant, il a mis en garde le Hezbollah contre des tirs de roquettes sur la Galilée. «J’espère vraiment que le Hezbollah ne fera pas de bêtises et qu’aucune salve de roquettes Katioucha ne tombera sur la Galilée», a-t-il indiqué.
Quant au ministre israélien des Infrastructures, M. Ariel Sharon, il a accusé la Syrie d’être à l’origine de l’escalade au Liban-Sud «où une véritable guerre se déroule».
«Cette guerre prend la forme du terrorisme, et elle est menée en sous-main par la Syrie qui cherche ainsi à promouvoir ses intérêts politiques», a-t-il dit à la radio israélienne.
Les autorités libanaises, ainsi que les Etats représentés au sein du comité de surveillance (France, Etats-Unis, Liban, Israël et la Syrie) n’ont pas caché leur inquiétude devant les échanges de menaces. L’ambassadeur des Etats-Unis, M. Richard Jones est entré en contact avec le chef de la diplomatie, M. Farès Boueiz, pour lui exprimer son inquiétude et mettre l’accent sur la nécessité de réunir le comité de surveillance.
Le groupe des cinq était supposé se réunir le matin pour examiner trois plaintes déposées par le Liban qui accuse Israël d’avoir violé les accords d’avril 1996. La réunion a été toutefois été reportée sine die en raison de la suspension des vols des hélicoptères de l’ONU à la suite de l’explosion d’un appareil mercredi soir.
«Nous attendons une proposition du président du comité, le représentant des Etats-Unis Joseph Sullivan, sur un autre moyen de nous rendre à Naqoura, après le refus de la FINUL de mettre un hélicoptère à notre disposition», a indiqué à l’AFP un membre de la délégation libanaise.
Les délégations libanaise et syrienne refusent de se rendre en voiture à Naqoura, située à l’intérieur de la zone occupée par l’Etat hébreu au Liban-Sud, pour ne pas être contraintes de traverser des barrages israéliens.
Dans l’après-midi, le ministre des Affaires étrangères a été officiellement informé du report de la réunion. Aucune nouvelle date n’a pas l’instant été fixée pour la tenue d’une autre.


Les accords du 26 avril semblent sérieusement menacés avec la poursuite du cycle de violence au Liban, où l’on a compté hier cinq morts (dont quatre civils) et 17 blessés. Le bilan des victimes civiles s’alourdit pendant qu’Israël et le Hezbollah échangent des menaces, la formation intégriste affichant une nette volonté de frapper le nord d’Israël au cas où les...