«Le grand problème et le drame que connaît le pays actuellement est le torpillage et l’absence de toute vie politique dans le pays, a notamment déclaré Mme Moawad. Jour après jour se confirme le divorce entre les forces vives du pays, d’une part, et les institutions de l’Etat, en général, et le pouvoir, en particulier, d’autre part. Avec la fin de la guerre, nous avions aspiré à une évolution du système politique par le biais de la participation, de l’égalité et du pluralisme politique. Mais nous avons été surpris de constater que la réalité politique est fondée sur l’intimidation, les menaces et les services personnels conjoncturels».
Et Mme Moawad de poursuivre: «Après la guerre, nous avons espéré voir apparaître une opinion publique qui aurait dépassé la réalité tribale et confessionnelle grâce à la réactivation des forces vives du pays. Mais quelle n’a été notre surprise de constater que le tribalisme et le confessionnalisme ont été exploités pour tromper l’opinion publique et la neutraliser. La dénomination de la Cité sportive, les tentatives d’abolir le commandement de la gendarmerie, le partage des médias d’information et les velléités de saper l’équilibre au niveau de la Fonction publique en ayant recours aux fanatismes confessionnel et sectaire sont autant de développements qui aboutissent à un clivage profond entre partisans et détracteurs du système en place».
Mme Moawad a souligné dans ce contexte que «le report des élections municipales, d’une manière arbitraire, apporte une nouvelle preuve des tentatives délibérées de neutraliser l’opinion publique». «L’ajournement des élections municipales, a précisé le député de Zghorta, fait fi de près de 1,2 million d’électeurs qui ont eu la naïveté de croire que le scrutin aura lieu à la date prévue et qui ont effectué, sur cette base, les démarches nécessaires afin d’obtenir la carte électorale. Le report des élections municipales sape la possibilité d’une participation des forces vives du pays (les jeunes, les syndicats, les intellectuels) à la vie publique. Cet ajournement rend, d’autre part, caduque toute idée de démocratie, d’évolution de la vie politique et de développement dans les régions défavorisées».
Dans un tel contexte, Mme Moawad a proclamé son appui à la campagne menée actuellement en vue de l’organisation des élections municipales dans les délais les plus brefs. «Nous pensons qu’il est nécessaire de former des groupes de pression civils afin de juguler les débordements dans l’exercice du pouvoir», a précisé, sur ce plan, le député de Zghorta. «Notre vie politique est dans une impasse, a souligné Mme Moawad, et une telle initiative pourrait être susceptible de réactiver l’opinion publique, seule garante de la pérennité du système et de l’entité nationale».
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