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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Les appels à la désobéissance civile nuisent à l'état, soulignent les évêques maronites

Réunis hier à la résidence patriarcale d’été de Dimane, les évêques maronites ont, à leur habitude, passé en revue des questions d’ordre ecclésial et national, s’arrêtant en particulier aux appels à la désobéissance civile. Au vu du «gaspillage» et du «favoritisme» qui marquent la gestion des affaires publiques, il n’est «pas étonnant», ont-ils estimé, que des appels de ce genre soient lancés par les catégories qui se sentent défavorisées. Ces appels, ont-ils ajouté, nuisent à l’Etat et le menacent, mais l’usage de la force, pour les réprimer, ne suffit pas. Il faut aussi satisfaire, dans un esprit de justice et dans le souci d’un développement équilibré des régions, les revendications légitimes exprimées.

Voici le texte intégral du communiqué publié par les évêques maronites, après leur réunion:
«Le mercredi 6 août, les évêques maronites, réunis à Dimane sous la présidence du patriarche Nasrallah Sfeir, ont passé en revue des questions ecclésiales, se félicitant de la parution de la version arabe de l’Exhortation apostolique. Les pères ont entamé, en particulier, l’élaboration d’un plan pour mettre en œuvre cette Exhortation, afin de profiter de ses recommandations et orientations. Ces dernières seront au centre de prières, de méditations et de débats tout au long des prochains mois, et même des prochaines années. Un changement de mentalité est en effet indispensable pour que nous puissions briser le cercle vicieux où nous nous trouvons, et créer un espace de solidarité, de charité fraternelle, de paix et de droit.
Les questions suivantes ont été ensuite évoquées:
«1. Ce qui se passe au Sud en général, et à Jezzine en particulier, est inquiétant. La situation doit être réglée avec beaucoup de sérieux, loin des surenchères et des calculs étroits, si l’on veut éviter la répétition d’un exode massif de la population, et lui épargner un surcroît d’épreuves et de souffrances.
«2. Les voix qui, ici et là, appellent à la désobéissance et à l’arrêt du paiement des taxes et impôts, menacent d’effritement l’Etat et la société. Mais régler ce problème ne consiste pas, uniquement, à faire usage de la force et à réprimer, mais aussi à satisfaire, après examen objectif, les revendications légitimes, dans un effort pour assurer le développement équilibré de toutes les régions.
«3. Quand l’Etat se met à dédaigner les plaintes qui lui parviennent, et à interdire les manifestations autorisées par la loi, quand il épuise les contribuables par des taxes et des impôts, tandis que les nouvelles de transactions, de dilapidation et de dépenses incontrôlées, qui sont le fait des responsables et de leurs protégés, sont colportées de bouche en bouche, il n’est pas très étonnant que certains citoyens cherchent à modifier leur situation dramatique en disant ce qu’ils disent et en faisant ce qu’ils font, toutes choses de nature à nuire à l’Etat, à l’affaiblir et à porter atteinte à son prestige.
«4. Au nombre des questions qui se posent, figure celle des médias audiovisuels. Aux règles à suivre, en la matière, se sont substituées la règle du favoritisme et de l’appréciation discrétionnaire. Autre question: les carrières, qui sont désormais le monopole de certains favoris. La corruption administrative ne peut être corrigée que par l’application de la loi de compétence et du mérite, l’éviction des fonctionnaires corrompus et le renforcement du contrôle sur tous les fonctionnaires, une fois que des salaires décents, les mettant à l’abri de la mendicité et du monnayage des formalités, leur seront assurés.
«Toutes ces questions réclament un traitement équitable qui tienne compte de l’intérêt général, en sorte que les Libanais se sentent tous égaux devant la loi.
«5. La fête de l’Assomption de la Vierge est une occasion que les fidèles doivent saisir pour renouveler leur foi en Dieu et leur confiance dans l’intercession de sa Mère, et pour imiter ses vertus. Une occasion aussi pour créer un climat de solidarité entre eux, de sorte que le riche aide le pauvre, au lieu de se laisser entraîner à des dépenses incontrôlées qui gâchent jusqu’au sens de la fête, qui doit, par sa sainteté, rapprocher les fidèles de Dieu et de leurs frères humains».
Réunis hier à la résidence patriarcale d’été de Dimane, les évêques maronites ont, à leur habitude, passé en revue des questions d’ordre ecclésial et national, s’arrêtant en particulier aux appels à la désobéissance civile. Au vu du «gaspillage» et du «favoritisme» qui marquent la gestion des affaires publiques, il n’est «pas étonnant», ont-ils estimé, que...