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Actualités - CHRONOLOGIE

Audiovisuel : les salariés envisagent de recourir à la justice "Le gouvernement pave la voie à de nouvelles explosions sociales" affirment les protestataires

Alors que le gouvernement considère que le dossier de l’audiovisuel est clos, les médias qui n’ont pas obtenu de permis d’émettre manifestent une volonté farouche de lutter pour réparer, disent-ils, l’injustice dont ils accusent l’Etat. Le comité des employés des médias condamnés à fermer leurs portes tiendront ce matin un sit-in au siège du syndicat des rédacteurs pour protester contre «la politique arbitraire du gouvernement en matière de réorganisation du secteur de l’audiovisuel» et comptent de surcroît intenter une action en justice contre le Cabinet Hariri.
Le Comité a tenu hier une réunion au siège du syndicat des rédacteurs en présence de M. Antoine Chidiac, représentant M. Melhem Karam (qui se trouve à l’étranger), du député Zaher el-Khatib, de MM. Michel Samaha, ancien ministre, et Simon Khazen, directeur du comité, et de plusieurs autres personnalités.
Dans le communiqué qu’il a fait paraître, le Comité s’en est pris de nouveau au gouvernement stigmatisant «les mesures arbitraires qu’il a prises dans le seul but de mettre la main sur le secteur de l’information et de faire taire les médias qui s’opposent à l’aliénation des libertés et à la politique du partage du gâteau».
Citant de «nombreux experts économiques», le comité a estimé que «le pays est au bord de l’effondrement et de la faillite du fait de la dilapidation des fonds publics, de l’endettement anarchique, des dépenses inutiles sur des projets non productifs et de la négligence des secteurs susceptibles d’aider à stimuler l’économie nationale». Pour le Comité, la crise socio-économique est appelée à s’exacerber parce que «des centaines, voire des milliers de familles, se retrouveront sans revenus à cause de la fermeture des médias audiovisuels sous prétexte que l’espace hertzien libanais ne peut pas contenir plus de canaux et de fréquences que ne tolère la politique arbitraire du gouvernement».

La loi 382/94

Et d’enchaîner: «De quel droit le gouvernement clôt le dossier de l’audiovisuel en l’absence d’un rapport technique sur la capacité de l’espace hertzien libanais et le nombre de fréquences dont a besoin chaque média pour couvrir l’ensemble du territoire libanais, conformément à la loi 382/94 adoptée par le Parlement?». Le Comité a souligné que le texte adopté par la Chambre «ne donne pas au gouvernement le droit de clore le dossier de l’audiovisuel». «ce qui signifie, a-t-il ajouté, que la décision prise par le président du Conseil et le ministre de l’Information de le clore sur le plan politique et de le garder ouvert sur le plan confessionnel (le problème des médias exploités par les différentes communautés libanaises n’a pas été encore tranché) constitue une violation flagrante de la loi».
Selon le communiqué, la manière avec laquelle le gouvernement traite le dossier de l’audiovisuel «pave la voie à de nouvelles explosions sociales». «Nous interrogeons le gouvernement et son chef sur le point de savoir comment ils parviennent à concilier les appels répétés aux investisseurs étrangers pour venir au Liban et la fermeture de nombreuses institutions qui placent des dizaines de millions de dollars dans un des secteurs les plus productifs?», a poursuivi le Comité qui s’est aussi adressé à M. Hariri pour lui demander «comment il a pu affirmer durant le séminaire économique (du Coral Beach) qu’aucun homme politique n’ose intervenir pour licencier 10.000 fonctionnaires en surnombre alors qu’il est le premier à jeter à la rue des centaines de familles sans songer à leur sort et sans leur assurer de nouvelles opportunités de travail».

Une série de mesures

Le Comité a énuméré ensuite les secteurs à qui la fermeture de nombreux médias porte préjudice: les acteurs, les régies publicitaires, les agences de publicité..., avant d’annoncer son plan d’action à travers lequel il espère pouvoir exercer suffisamment de pressions sur le gouvernement pour l’amener à revenir sur sa décision. Le Comité envisage de «relancer les diverses forces politiques, syndicales ainsi que les ONG et les associations de défense des droits de l’Homme et de les inviter à réagir pour défendre les libertés publiques au Liban».
Les salariés des médias qui ont dû fermer leurs portes se proposent aussi d’intenter une action en justice au gouvernement et d’organiser des sit-in à Beyrouth et dans toutes les régions libanaises dont les dates seront annoncées plus tard. Un sit-in sera notamment organisé devant le siège du Parlement, Place de l’Etoile, à l’ouverture de la session ordinaire de la Chambre à la mi-octobre. Le premier aura lieu aujourd’hui, à 10h, au siège du syndicat des rédacteurs à Achrafieh.
Ils doivent également adresser des mémorandums aux institutions internationales de défense des droits de l’Homme «pour leur demander d’informer leurs gouvernements respectifs au sujet des pratiques du Conseil des ministres au Liban».
Alors que le gouvernement considère que le dossier de l’audiovisuel est clos, les médias qui n’ont pas obtenu de permis d’émettre manifestent une volonté farouche de lutter pour réparer, disent-ils, l’injustice dont ils accusent l’Etat. Le comité des employés des médias condamnés à fermer leurs portes tiendront ce matin un sit-in au siège du syndicat des...