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Actualités - CHRONOLOGIE

Les assauts des détracteurs du pouvoir amplifient le malaise L'état contre-attaque en poursuivant Wakim (photo)

Sanglante escalade au Sud, et inquiétant piétinement du processus de paix; l’Etat bafoué dans la Békaa par une agitation populiste persistante et contagieuse, craint-on, sous la conduite de cheikh Soubhi Toufayli, auquel M. Najah Wakim a apporté son concours; une méthode de gouvernement qui passe de moins en moins bien et un malaise politique persistant, même parmi les loyalistes, que les sommaires démonstrations de M. Rafic Hariri ne suffisent plus à rassurer; la stagnation économique qui se prolonge: tout concourt à aggraver la crise dans le pays.

Au point que le parrain syrien a décidé d’intervenir. C’est ainsi que le président de l’Assemblée et le président du Conseil, MM. Nabih Berry et Rafic Hariri, ont quitté Beyrouth hier en fin d’après-midi pour Bloudane, résidence d’été du vice-président syrien, M. Abdel Halim Khaddam. De la récente visite du chef de l’Etat syrien à Téhéran, au blocage de plus en plus évident du processus de paix, en passant par la levée de l’interdit touchant le voyage des Américains au Liban, les sujets internationaux et régionaux n’ont pas dû manquer. Mais il a dû également être question des heurs et malheurs du gouvernement qui demeure confronté à une réelle crise de confiance, qui se manifeste au sein même du Conseil des ministres.
Le Conseil des ministres, justement, se réunira demain pour examiner notamment le meilleur moyen de contenir la «révolte des affamés» de cheikh Soubhi Toufayli, qui continue à défier l’Etat et à se déclarer «le plus fort». En prévision de cette délicate séance de travail, et de la réunion aujourd’hui de la commission des Affaires étrangères qui se penchera sur la levée de l’interdit américain, une rencontre de franche explication s’est tenue hier, à Koraytem, entre le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, et son ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, en violent désaccord sur nombre de dossiers récents comme anciens (VOIR AUSSI PAGE 3).
Qu’a vraiment dit, samedi, le député Najah Wakim, au meeting de cheikh Soubhi Toufayli? A-t-il véritablement offensé le chef de l’Etat et appelé à l’insurrection armée? C’est ce que cherchent, depuis hier, à savoir les autorités, qui paraissent décidées à ne pas laisser échapper, cette fois, leur proie. Une équipe a été chargée de confronter les propos de M. Wakim rapportés par la presse, et qui ne condordent pas, avec l’enregistrement du discours incendiaire qu’il a prononcé samedi (VOIR PAR AILLEURS). Convoqué devant le juge d’instruction, M. Wakim répondra-t-il présent? Son état-major hésitait encore, hier soir, sur l’attitude à adopter.
Tout en se dissociant des propos jugés diffamatoires tenus par M. Wakim, M. Berry s’est dit hostile à toute poursuite judiciaire qui serait engagée contre le député, tandis que ce dernier comptait sur la double immunité dont il jouit, en tant que député et en tant qu’avocat, pour n’avoir pas à se présenter devant la justice. Dans les cercles présidentiels, on affirmait pourtant que l’on fera preuve de la plus grande sévérité, s’il y a réellement offense au chef de l’Etat.
Pour sa part, le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, a réitéré, au cours d’une réunion de son bloc parlementaire, les fermes propos qu’il avait tenus la veille, et qui se résument dans le fait que «le prestige de l’Etat est mis en question, et que l’on ne peut rester les bras croisés devant le mouvement insurrectionnel de cheikh Toufayli». Il s’en est expliqué, une fois de plus, hier soir, devant le chef de l’Etat, et en présence de M. Boueiz.
Le bloc de M. Murr a approuvé les propositions que ce dernier a transmises au Conseil des ministres, pour réprimer le mouvement de «désobéissance civile». Ces propositions prévoient notamment un recours à l’armée pour le maintien de l’ordre dans la région de Baalbeck et le paiement d’amendes par ceux qui ont suivi l’appel à la désobéissance civile et entrepris des constructions sans permis. Elles seront examinées, demain, en Conseil des ministres. Au cas où elles seraient adoptées, le «cheikh rouge» risque même d’être convoqué devant le juge d’instruction. Une grande inconnue, la position syrienne à l’égard de Toufayli, qui continue jusqu’à présent à avoir les coudées franches dans une zone réputée pour être étroitement contrôlée par Damas. Aussi, c’est du sort qui pourrait être réservé à cheikh Toufayli dans les prochains jours, qu’on saura la véritable position de Damas vis-à-vis d’un mouvement d’insubordination qui continue de défier l’Etat.
F.N.
Sanglante escalade au Sud, et inquiétant piétinement du processus de paix; l’Etat bafoué dans la Békaa par une agitation populiste persistante et contagieuse, craint-on, sous la conduite de cheikh Soubhi Toufayli, auquel M. Najah Wakim a apporté son concours; une méthode de gouvernement qui passe de moins en moins bien et un malaise politique persistant, même parmi les...