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Actualités - CHRONOLOGIE

Il a mis le gouvernement au défi d'exécuter ses menaces Toufayli répond à Murr : nous sommes les plus forts

L’épreuve de force se poursuit entre l’Etat et l’ancien secrétaire général du Hezbollah, cheikh Sobhi Toufayli, qui a laissé entendre samedi qu’il n’est pas intimidé par les menaces de poursuites judiciaires lancées mercredi par le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, contre lui et, de manière générale, contre tous ceux qui ont suivi son appel à la désobéissance civile.
Le parrain de la «révolte des affamés» a mis le gouvernement au défi d’exécuter ses menaces et a pris à partie le ministre de l’Intérieur, estimant que ce sont les responsables qui doivent être jugés. «Nous sommes les plus forts», a encore déclaré cheikh Toufayli qui a assuré que le mouvement insurrectionnel auquel il a appelé se poursuivra et «devra s’étendre à d’autres secteurs».

La sourde
oreille

Le responsable de l’aile dure du Hezbollah faisait allusion entre autres au secteur de l’information, puisqu’il a invité les médias qui n’ont pas obtenu de licence d’émettre à faire la sourde oreille aux appels répétés du ministre de l’Information, M. Bassem el-Sabeh, qui leur a enjoint d’arrêter leurs émissions.
C’est à l’occasion d’une visite au siège de la «Télévision de Baalbeck» que cheikh Toufayli a renouvelé son appel à l’insubordination civile. La station en question n’avait pas obtenu de permis d’émission et doit normalement fermer ses portes sur ordre du ministère de l’Information. Mais cheikh Toufayli a affirmé que la «Télévision de Baalbeck» continuera d’émettre. «Nous devons savoir que cette station poursuivra sa mission et qu’il est de notre devoir de nous en occuper», a-t-il déclaré avant d’appeler tous les médias qui n’ont pas obtenu de licence à «faire face comme un seul homme aux décisions des autorités». Pour lui, le fait de continuer d’émettre est «une forme de désobéissance civile».

L’insubordination s’étendra

De nouveau, il s’en est pris vivement à l’Etat après s’être interrogé sur la mission du Conseil régional de sécurité (présidé par le mohafez) et qui doit plancher sur le problème des constructions illégales dans la région de Baalbeck. «Peu nous importe le Conseil central ou régional de sécurité, a déclaré cheikh Toufayli, nous sommes en pleine désobéissance civile et il est interdit aux autorités de traiter avec ceux qui édifient des habitations ou qui s’abstiennent de payer les taxes et les impôts. Nous ferons en sorte que l’insubordination s’étende crescendo à d’autres secteurs dans la Békaa et ailleurs».
Le responsable de l’aile dure du Hezbollah a invité ceux qui ont suivi son appel à «ne pas croire les menaces de l’Etat, qui essaie de montrer qu’il a repris du poil de la bête». Selon lui, «l’Etat est incapable de faire quoi que ce soit, nous sommes les plus forts et nous poursuivrons notre mouvement jusqu’à ce que les autorités s’inclinent devant nos demandes». Il a réaffirmé sa détermination à s’opposer à «quiconque essaiera d’arrêter les travaux en cours dans un chantier».
S’adressant ensuite au ministre de l’Intérieur, il a souligné que le nombre de maisons construites sans permis dans la région de Baalbeck est supérieur à 271, chiffre avancé mercredi par M. Murr. Selon lui, ceux qui ont construit ces maisons «ont des droits et doivent être dédommagés». Et d’enchaîner: «Ce sont les autorités qui violent les lois et si quelqu’un doit être traîné devant les tribunaux et jugé, ce sont les responsables».

L’Etat ne peut
rien faire

Prié de dire quelle sera sa position au cas où des poursuites judiciaires seraient engagées contre les contrevenants parmi la population, cheikh Toufayli a répondu: «Chaque chose en son temps. Mais que tout le monde se rassure, l’intimidation qu’on constate est inopportune et l’Etat ne peut rien faire, même sur le plan financier», à savoir infliger des amendes aux contrevenants. «Nous protégerons nos frères, comme nous l’avons fait dans le passé», a-t-il ajouté avant d’inviter «le ministre de l’Intérieur à reconsidérer sa politique actuelle».

Méfiance

Puis, en réponse à une autre question, cheikh Toufayli a réaffirmé sa méfiance à l’égard de la décision des Etats-Unis de lever les restrictions qui étaient imposées au voyage des Américains au Liban. «Nous nous interrogeons sur les concessions faites en échange par le Liban», a-t-il déclaré avant de considérer que la décision américaine «ne semble pas du tout innocente».
L’épreuve de force se poursuit entre l’Etat et l’ancien secrétaire général du Hezbollah, cheikh Sobhi Toufayli, qui a laissé entendre samedi qu’il n’est pas intimidé par les menaces de poursuites judiciaires lancées mercredi par le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, contre lui et, de manière générale, contre tous ceux qui ont suivi son appel à la...