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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

De l'hostilité à la franche approbation, la classe politique très partagée

La levée des restrictions américaines à l’égard du Liban continuait hier de susciter des réactions dans la classe politique libanaise, certaines timorées, d’autres inquiètes et hostiles et enfin d’autres encore franchement approbatrices. L’ancien chef du gouvernement Omar Karamé a souligné que la décision américaine était de nature à donner «une impulsion morale» au Liban, mais il a dans le même temps critiqué «la course des dirigeants à se prévaloir de cette victoire».

«Cette victoire que chaque responsable veut faire sienne est en réalité une décision purement américaine, car les Etats-Unis ne prennent que les décisions favorables à leurs intérêts», a déclaré M. Karamé.
Il a en outre relativisé la portée de la décision de Washington en soulignant d’abord qu’en dépit des restrictions, beaucoup d’Américains venaient au Liban lorsque leur intérêt le commandait, et ensuite qu’il restait la mise en garde du département d’Etat contre la venue au Liban et l’embargo aérien.
Pour sa part, le chef de la «Révolte des affamés», cheikh Sobhi Toufayli, qui évoque les Etats-Unis comme étant «l’ennemi américain», s’est posé la question de savoir «comment faudrait-il comprendre ce satisfecit américain (à l’égard du Liban) à l’ombre des développements dramatiques dans la région et de l’alliance turco-sionisto-américaine contre la Syrie».
Cheikh Toufayli s’est également interrogé sur «les conditions posées par les Américains pour lever les restrictions, d’autant que l’on sait que les Etats-Unis ont formulé des demandes au Liban comportant des conditions sur la résistance, le Hezbollah, l’AIB et d’autres questions encore».
Le chef intégriste a conclu en mettant en garde contre toute «discrimination entre ressortissants occidentaux et autres visiteurs du Liban» car cela équivaudrait, selon lui, à «porter atteinte à l’autorité et aux prérogatives des Libanais sur leur propre sol».
Animé à l’égard des Américains de dispositions symétriquement opposées à celles de cheikh Toufayli, M. Issam Farès, député du Akkar, a estimé qu’à la suite de la levée des restrictions, «nous assumons tous la responsabilité de protéger les relations libano-américaines dans leur nouvelle étape, et d’en écarter toute nuisance».
Il a souligné que le Liban avait «un pressant besoin de compréhension de la part des Etats-Unis et du monde à l’égard de ses cause nationales et notamment de l’occupation israélienne du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest».
Se félicitant une nouvelle fois de la décision de Washington, M. Farès a contacté hier des responsables américains pour leur transmettre «la gratitude des Libanais à la suite de cette décision réfléchie».
Rappelant qu’il avait personnellement évoqué cette question avec le président Bill Clinton, le député du Akkar a en outre estimé que «les efforts déployés par l’Etat libanais, et surtout par le président Elias Hraoui lors de sa visite à Washington, ainsi que l’action entreprise par la colonie libanaise aux Etats-Unis (...) ont fortement contribué à convaincre l’Administration américaine d’adopter le point de vue du Liban» à l’égard des restrictions.
La levée des restrictions américaines à l’égard du Liban continuait hier de susciter des réactions dans la classe politique libanaise, certaines timorées, d’autres inquiètes et hostiles et enfin d’autres encore franchement approbatrices. L’ancien chef du gouvernement Omar Karamé a souligné que la décision américaine était de nature à donner «une impulsion morale»...