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Actualités - OPINION

A Bernard Abdéni

La dernière fois que je t’ai vu, c’était sur le vol Beyrouth-Paris le 20 avril dernier. Tu étais en compagnie de Marcela. Vous m’aviez dit: «Nous passons la nuit à Paris et partons ensuite pour le Mexique». En fait, la maladie s’acharnait de nouveau sur toi et c’est à Houston que vous partiez. Je n’étais pas censé le savoir puisque très peu d’entre nous avaient été mis dans la confidence.
Au nom de l’amitié qui nous liait, j’avais respecté ton choix du silence et lui avais même donné une signification: ce défi à la vie que sont l’épreuve et la souffrance ne serait-il donc que l’antichambre du Sacré?
A contrecœur, nous entourions ta maladie de silence et nous nous contentions de prier, dans le secret, pour que ton combat ne soit pas vain.
Bientôt trente ans que je te connais!
Depuis le Groupe de Travail que nous avions constitué en 1970 avec les amis qui se reconnaîtront en me lisant, jusqu’au RDCL à la fondation et au développement duquel tu as apporté ton soutien ininterrompu: une même touche, personnelle, discrète, réfléchie, convaincue, courageuse et efficace.
Au-delà de ta réserve naturelle, une même détermination à rechercher un sens, à cultiver des racines et à forger une appartenance.
Maintenant que tu nous as quittés pour un univers où plus rien ne brûle ni se consume, nous nous retrouvons, une fois de plus, face à nous-mêmes, sans une réponse claire puisque tu l’auras emportée avec toi.
C’est là que, les soirs d’épreuves, nous laisserons ton silence nous redire que les mots sont trompeurs, que notre quête est insatiable, que la vanité nous mine et que l’essentiel reste invisible aux yeux.
Adieu Bernard, courage Marcela.
Au nom de tes amis du RDCL

Armand PHARÈS
La dernière fois que je t’ai vu, c’était sur le vol Beyrouth-Paris le 20 avril dernier. Tu étais en compagnie de Marcela. Vous m’aviez dit: «Nous passons la nuit à Paris et partons ensuite pour le Mexique». En fait, la maladie s’acharnait de nouveau sur toi et c’est à Houston que vous partiez. Je n’étais pas censé le savoir puisque très peu d’entre nous avaient...