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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Electricité : plus de coupures dans quelques semaines, promet Hobeika Trois stations, Hrayché, Beddaoui et Zahrani, doivent être remises en service prochainement (photo)

En hiver, ce sont les chauffages et, en été, les climatiseurs: toutes les raisons sont bonnes aux yeux des officiels pour justifier les fréquentes coupures du courant électrique, dont se plaignent depuis quelque temps de nombreuses régions du pays et notamment le Kesrouan. Le ministre des Ressources hydrauliques et électriques, M. Elie Hobeika, a confirmé hier que le rationnement du courant est dû à une «surconsommation» de l’électricité qui s’explique, selon lui, par la canicule des dernières semaines. «Le Liban consomme plus d’électricité qu’il n’en produit», a constaté le ministre qui a toutefois promis qu’à partir de septembre tout rentrera dans l’ordre dans la mesure où son département fera fonctionner les stations de Beddaoui, au Liban-Nord, et de Zahrani, au Liban-Sud, et améliorera la production de celle de Hrayché, une des stations qui fournit le courant électrique à la Kadisha.
M. Hobeika a fourni ces explications (et plusieurs autres concernant la perception des factures d’électricité et le développement de la production électrique) au terme de deux entretiens qu’il a eus dans la journée avec le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, puis avec le président de la République, M. Elias Hraoui.
Le ministre d’Etat pour les Affaires financières, M. Fouad Siniora, et le PDG de l’Electricité du Liban, M. Joseph Hawa, ont pris part à la réunion de Sanayeh. Puis M. Hobeika s’est rendu seul au palais de Baabda où il a informé, a-t-il dit plus tard, le chef de l’Etat des projets prévus par son département dans les domaines électriques et hydrauliques.

Des coupures
accidentelles

Au terme des deux réunions, M. Hobeika a maintenu que le courant est fourni 24h/24 partout au Liban. Selon lui, les coupures actuelles sont accidentelles et n’affectent pas Beyrouth, mais seulement ses banlieues et plus particulièrement la région du Kesrouan. Le ministre a indiqué que ces coupures ne se seraient pas produites si le ministère avait pu remettre en fonctionnement les deux stations de Beddaoui et de Zahrani en février dernier, comme cela était prévu. «Aujourd’hui, a-t-il dit, la consommation du courant électrique est disproportionnée par rapport à la production de l’énergie électrique dans le pays. Nous étions conscients de ce problème et nous avions voulu y remédier en réactivant les stations de Beddaoui et de Zahrani à partir de février. Mais ce projet a été retardé parce que la nature du terrain dans ces deux zones ne permettait pas la mise en œuvre des installations. Nous avons alors dû traiter le sol de manière à pouvoir faire face à l’avenir à toute catastrophe naturelle: tremblement de terre ou autre et ce n’est que maintenant que nous avons commencé les essais. Les deux stations ne seront fonctionnelles que dans quelques semaines, le temps de nous assurer que les turbines marchent bien. Par la suite, la production locale sera suffisante pour couvrir tous nos besoins et même pour nous permettre de faire face à l’avenir à tout imprévu: aux orages en hiver et à la «surconsommation» en été».

«2100 MW pour couvrir
les besoins du Liban»

Et si les coupures de courant se sont aggravées dernièrement dans les banlieues, c’est parce qu’une panne est également survenue à la station de Hrayché, appelée à reprendre la production de l’énergie électrique dans 15 jours aussi, a indiqué le ministre.
Selon ses explications, Hrayché produit 300 mégawatts d’électricité et, dans quelques semaines, Beddaoui et Zahrani doivent en produire autant. «La consommation locale de l’électricité a atteint les 1500 MW alors que nous n’en produisons à l’heure actuelle que 1250», a précisé M. Hobeika. Mais le problème sera donc résolu avec les 600 MW supplémentaires, a-t-il promis. «Suivant nos plans, nous nous attendons à ce que le Liban consomme 1800 MW d’électricité, ce qui signifie que nous devons en produire 2100 pour avoir des réserves suffisantes durant les périodes où la consommation du courant électrique s’accroît».
Pour le Kesrouan toutefois, le problème se pose autrement. selon les explications du ministre, cette région du Mont-Liban n’est approvisionnée en courant électrique qu’à travers le transformateur de la centrale de Zouk seulement, qui est loin, a-t-il ajouté, de couvrir ses besoins. «Ce transformateur est d’une capacité de 70 N.B.A. alors qu’il en faut 120 pour le Kesrouan», a-t-il précisé.
Mais là aussi, le problème est en voie de règlement, à en croire M. Hobeika. Son département, a-t-il encore expliqué, envisage d’approvisionner en courant une partie du Kesrouan, en l’occurrence le Ftouh, à partir des stations de transformation de Jbeil et de brancher le reste du réseau de la région sur les installations de Bsalim en plus de celles de Zouk. Dans ce cadre, M. Hobeika a annoncé qu’une autre station de transformation doit être également établie à Zouk et que les travaux d’installation ont été déjà adjugés. «Et parce que nous prévoyions ce genre de problèmes, nous avons lancé depuis un an et demi un appel d’offres pour l’adjudication des travaux d’une nouvelle station de transformation du courant, agréée depuis deux mois par le Parlement. Mais la réalisation du projet a été retardée à cause des élections parlementaires, puis à cause de la formation d’un nouveau gouvernement et de l’examen du Budget de 1997. L’établissement des pylônes et l’installation des câbles et de la station ne vont toutefois pas tarder à commencer», a-t-il fait valoir.
Toujours est-il que le ministre a répété à plusieurs reprises, durant sa déclaration à la presse, que le courant ne tardera pas à être rétabli sans interruption. Et si, entre-temps, l’EDL n’annonce pas de programmes de rationnement de l’électricité, c’est parce que la situation diffère dans chaque région, a-t-il fait remarquer.

Branchements illicites et
perception de factures

M. Hobeika a aussi attribué certaines coupures de l’électricité au vol du courant. «Dans certaines régions, les câbles sont soumis à une telle pression à cause du détournement du courant qu’ils ne tardent pas à exploser», a-t-il constaté. M. Hobeika a indiqué que son département est déterminé à poursuivre en justice les voleurs du courant. «Ceux qui se branchent directement sur les câbles de l’Etat parce que l’EDL n’a pas pu leur installer des compteurs ne seront pas poursuivis», a-t-il indiqué, précisant que les autorités commenceront en automne la chasse aux voleurs de courant qui seront déférés devant les tribunaux compétents. Il a toutefois souligné que l’Etat leur accordera auparavant un délai pour qu’ils débranchent les lignes accrochées aux câbles de haute tension.
En ce qui concerne les factures et les erreurs qu’elles comportent parfois, M. Hobeika a estimé que 80% des plaintes à ce sujet sont injustifiées. Et si les 20% qui restent sont justifiées, c’est à cause d’erreurs commises par les percepteurs. «Certains se trompent, mais involontairement parce que, par moments, le contribuable ne se trouve pas chez lui, a expliqué le ministre, et ceux qui sont de mauvaise foi veulent avoir un pourcentage du montant de la facture». Selon M. Hobeika, 13 percepteurs ont été déférés devant l’Inspection générale pour abus de confiance. Le problème ne sera résolu, a-t-il poursuivi, que lorsque l’EDL cessera de compter sur l’élément humain pour la perception des factures, précisant que son département est en voie de préparer un plan à cette fin.
Mais, de manière générale, le ministre a considéré que la perception des factures s’est nettement améliorée et qu’elle est appelée à l’être davantage. «Nous avons installé 135.000 nouveaux compteurs depuis un an et demi et nous devons encore installer 250.000 autres. Nous voulons que tous les contribuables aient un compteur avant la fin de 1999. Aussi, avions-nous sollicité l’aide des conscrits, non pas pour percevoir les factures mais pour recenser les compteurs et les numéroter».
Interrogé au sujet des appels à la désobéissance civile, M. Hobeika a répondu qu’ils revêtent un caractère politique et, qu’«en tout état de cause, l’Etat ne distinguera pas entre un citoyen et un autre». «La loi s’appliquera à tous ceux qui ne s’acquitteront pas du montant de leurs factures, que ce soit pour des causes d’insubordination ou autre», a-t-il dit.
Et pour conclure, M. Hobeika a assuré que son département n’a pas l’intention de relever le tarif du courant électrique pour couvrir les frais de réparation des pannes ou d’installation de nouvelles stations.
En hiver, ce sont les chauffages et, en été, les climatiseurs: toutes les raisons sont bonnes aux yeux des officiels pour justifier les fréquentes coupures du courant électrique, dont se plaignent depuis quelque temps de nombreuses régions du pays et notamment le Kesrouan. Le ministre des Ressources hydrauliques et électriques, M. Elie Hobeika, a confirmé hier que le...