M. Mollinger, qui a assisté aux débats, a expliqué par la suite que c’est à la demande de l’UE qu’il a pris part à cette réunion. «Nous voulons témoigner de notre compassion pour le peuple de la région de Jezzine qui souffre depuis trop longtemps», a-t-il dit.
«Je suis touché par ce qui se passe là-bas. Les habitants de la région ont besoin du soutien de tous, et en particulier de l’UE», a-t-il dit.
Le diplomate a indiqué que lui-même et ses collègues ambassadeurs européens comptaient faire parvenir à l’UE des informations sur la situation à Jezzine et demander à l’émissaire européen au Proche-Orient Miguel Angel Moratinos de «s’occuper activement» de cette question.
Participaient à la réunion, le ministre de l’Industrie et député de Jezzine Nadim Salem, le supérieur de l’ordre des Antonins l’abbé Youhanna Slim, l’ancien député Edmond Rizk, l’ex-ambassadeur aux Etats-Unis Simon Karam, l’ancien commandant de la gendarmerie Antoine Nasr, ainsi que MM. Elham Rizk, Claude Azouri, Rachad Salamé, Atef Slim, Nabil Nassif et Youssef Gebrane.
Le texte du
communiqué
A la fin des discussions, l’abbé Slim a donné lecture d’un communiqué dans lequel les participants remercient d’abord les pays de l’UE pour l’intérêt qu’ils manifestent à l’égard de la situation à Jezzine.
Le texte comporte ensuite les points suivants:
1. «La question de Jezzine est une question nationale libanaise, dans la mesure où le danger qui menace cette région vise à frapper le modèle vivant de coexistence intercommunautaire qui avait pu résister à 22 ans de guerre sanglante.
2. Jezzine refuse de faire l’objet de compromissions, de surenchères, d’accusations ou de condescendance de la part de quiconque. Elle refuse aussi les demi-solutions.
3. Elle demande à l’Etat libanais de mettre en application sa décision annoncée d’ouvrir le passage de Kfarfalous, en affrontant pour cela toutes les difficultés et tous les obstacles.
4. Les participants à la réunion rappellent à tous les intéressés que leur décision définitive, constamment réaffirmée, est d’appeler l’Etat libanais à assumer ses responsabilités entières dans la région de Jezzine et envers ses habitants, et renouvellent leur demande à l’armée libanaise de prendre ses fonctions naturelles de sécurité.
5. Ils proclament leur détermination à poursuivre leurs contacts avec les autorités civiles et militaires et avec les instances spirituelles et les divers groupes de pression.
6. Ils transmettent le salut à tous les fils de Jezzine, où qu’ils soient et leurs demandent de demeurer attachés à leur région, de ne pas trop s’en absenter et de refuser toutes les tentatives visant à les porter, par la conviction ou par la contrainte, à abandonner leurs terres».
En conclusion, les participants ont «décidé d’adopter le principe de l’organisation de réunions populaires à Jezzine et à Beyrouth afin de continuer à faire entendre la voix de la vérité et d’afficher les positions qui s’imposent».
La France «inquiète»
Par ailleurs, l’ambassadeur de France à Beyrouth Daniel Jouanneau a souligné hier l’«inquiétude» de son pays face à la situation au Liban-Sud en général, et dans la région de Jezzine en particulier.
M. Jouanneau, qui répondait aux journalistes à l’issue d’une rencontre avec l’archevêque grec-catholique de Beyrouth, Mgr Habib Bacha, en présence de plusieurs responsables de la communauté, a indiqué que la France était «soucieuse» du sort de tous les civils, dans toutes les régions du Liban.
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