Moubarak viendrait bientôt au Liban

«On transmet son sang, on ne transmet pas son génie». Les Rahbani apportent à l’auteur du Génie du Christianisme un démenti très vivace. Brièvement, parce que cette anecdote n’est qu’une entrée en matière: Oussama, la valeur qui monte dans cette dynastie, sort un clip contestataire. On le lui bloque, mais il obtient l’appui de Hraoui. Reconnaissant, il se répand en remerciements, jurant ses grands dieux qu’il n’est pas contre la fonction, qu’il est respectueux de l’Etat.
On ne veut pas s’arrêter à cette tradition «artistique» assez répandue qui consiste à caresser dans le sens du poil à la fois l’opinion publique — la rue si l’on préfère —, et le pouvoir. C’est secondaire et plutôt comique. Ce qui compte c’est le propos et l’attitude.
— A propos du propos, on peut relever qu’il est absurde, impossible de changer le système, comme l’exige le clip incendiaire en question, tout en restant respectueux de l’Etat comme l’affirme l’auteur.
— Plus marquant encore, c’est l’attitude soixante-huitarde d’Oussama comme d’autres «artistes» qui prétendent dénoncer, contester, revendiquer en se défendant de faire de la politique. Une contradiction plus grave que les précédentes, parce qu’elle implique une démission définitive, le reniement immédiat de son propre malaise et ne peut aboutir, comme le montre d’ailleurs le clip «Lézèm» qu’à un appel au départ. Ou au suicide.
De toute façon, on est bien bon de se préoccuper de ces broutilles, de tous ces intégrés ou désintégrés qui se font récupérer à tour de bras par le système et les décideurs, quand l’inflation va faire flamber cet été aride. Grâce à cette benzine, à cette essence qui précède l’existence. Et le vide.

J.I.