La réunification du patriarcat d'Antioche toujours en tête des priorités de l'église grecque-catholique Le synode annuel de l'église melkite rappelle à l'état ses devoirs à l'égard des couches souffrantes et démunies

L’Eglise grecque-catholique accorde toujours la plus haute importance à la réunification du patriarcat d’Antioche. C’est ce qui ressort du communiqué final du saint synode de l’Eglise grecque-catholique, qui vient de se tenir à Raboué, sous la présidence du patriarche Maximos V Hakim, et en présence des évêques grecs-catholiques du Liban, de Syrie, d’Egypte, de Jordanie, de Palestine, du Canada, des Etats-Unis, du Brésil, du Venezuela, d’Australie et du Mexique.
Le synode annuel de l’Eglise grecque-catholique qui s’est tenu du 21 au 26 juillet, a recommandé «la poursuite des efforts visant à renforcer les liens fraternels entre les deux Eglises grecque-catholique et grecque-orthodoxe, à tous les niveaux pastoral, liturgique et humain, dans le but de réunifier le patriarcat d’Antioche».
Le synode a demandé à la commission épiscopale mixte chargée de ce dossier «de poursuivre ses réunions, et d’organiser des rencontres œcuméniques dans lesquelles seraient mis en évidence les points de foi communs aux deux Eglises, afin de dégager clairement les points objets de discussion, de rapprocher les points de vue et de contribuer à accélérer l’unité chrétienne globale, en participant à tous les efforts de rapprochement œcuméniques en cours dans le monde». Le synode a enfin demandé aux fidèles de prier pour l’unité souhaitée par le Christ.
La commission mixte est formée de NN.SS. Elias Audeh et Georges Khodr, côté grec-orthodoxe, et de NN.SS Elias Zoghbi et Cyrille Bustors, côté grrec-catholique.

Trois déclarations

L’unification du patriarche d’Antioche a fait l’objet de trois importantes déclarations synodales, rappelle-t-on: la première émanant de l’Eglise grecque-catholique (juillet 1996), et les deux autres du synode de l’Eglise grecque-orthodoxe (octobre 1996 et mai 1997). La scission entre les deux Eglises date de 1724. Le projet de réunification du patriarcat d’Antioche, vieux de trois décennies, a pris un nouveau cours ces dernières années. Après une déclaration d’intention publique de la part de l’Eglise grecque-catholique, en juillet 1996, et un prudent coup de frein donné à l’élan œcuménique, en octobre 1996, le synode grec-orthodoxe semble avoir de nouveau fait preuve d’ouverture (mai 1997) à l’égard d’un projet d’unification que ses partisans considèrent comme «prophétique».
Par ailleurs, le synode grec-catholique a affirmé avoir accordé à la situation des églises de la diaspora toute l’attention qu’elles méritent, et a considéré qu’il existe une «responsabilité prioritaire», à appuyer ces églises et à y préserver la «tradition spirituelle orientale».
Sur un autre plan, le synode grec-catholique a salué la visite pastorale effectuée par le pape Jean-Paul II en mai dernier, au Liban, ainsi que «les effets heureux de l’Exhortation apostolique sur tous les Libanais, à quelque confession ou religion qu’ils appartiennent».
Le synode grec-catholique s’est également penché sur la situation des séminaires de la communauté. Il a pris, à cet égard, des décisions de nature à améliorer la formation qui s’y donne. Il a élu un successeur à l’évêque du diocèse d’Acca et Haïfa, Mgr Maximos Salloum, parvenu à l’âge de la retraite, dont il rendra le nom public ultérieurement. Le synode s’est également solidarisé avec «les couches sociales souffrantes et démunies» et a rappelé à l’Etat «ses devoirs à l’égard de la justice, et du retour des déplacés». Il a enfin souhaité «une paix juste et globale sans laquelle l’Orient ne connaîtra ni la prospérité ni le progrès».