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Actualités - CHRONOLOGIE

Au lendemain de la rencontre de Bruxelles Palestiniens et israéliens campent sur leurs positions

Mineure certes, mais percée quand même: telle avait été la constatation faite peu après la rencontre entre Yasser Arafat et David Lévy, mardi à Bruxelles, sous l’égide de l’Union européenne. Mercredi, le président de l’Autorité palestinienne et le premier ministre israélien se sont employés à tempérer cet optimisme mesuré, tandis que le chef de la diplomatie israélienne rappelait qu’il n’était pas question pour son pays de geler les implantations. Ainsi donc, il apparaît une fois de plus que le processus de paix se trouve toujours dans l’impasse.
M. Arafat a lui-même relevé qu’«aucun résultat concret» n’avait été obtenu au cours de sa rencontre mardi avec M. David Lévy, tout en notant que celui-ci n’avait pas de mandat pour négocier avec lui des avancées permettant de débloquer la situation.
«J’espère que nous pourrons prochainement obtenir des résultats concrets. Je demande simplement que la partie israélienne respecte les accords qui avaient été conclus à la Maison-Blanche sous l’égide du président Bill Clinton», a déclaré le dirigeant palestinien.
«Nous comptons sur l’aide et l’assistance de nos amis européens et égyptiens pour convaincre Benjamin Netanyahu de sauver et de protéger le processus de paix», a-t-il ajouté, à l’issue d’un entretien avec le chef de la diplomatie belge Erik Derycke.
Quant au chef de la diplomatie israélienne, il a indiqué que son gouvernement ne gèlerait pas sa politique d’implantation de colonies.
«Dans les accords d’Oslo, il n’est pas interdit de construire à Jérusalem. Nous avons construit selon notre droit», a estimé M. Lévy, évoquant la mise en chantier de la colonie juive de Har Homa, à Abou Ghneim, dans la partie arabe de Jérusalem.
«Le gouvernement israélien a pris la décision de construire à Jérusalem pour la population arabe des milliers d’habitations aussi», a ajouté le ministre israélien.
«Il est clair que le gouvernement (israélien) n’a pas construit de nouvelles implantations (...). Nous avons fait le minimum de ce que nous devions faire», a affirmé le chef de la diplomatie israélienne.
Selon David Lévy, le dossier des implantations juives à Jérusalem-Est et dans les territoires autonomes palestiniens ne pourra faire l’objet de négociations que dans le cadre des futurs pourparlers sur le statut final de ces territoires.
«Il ne faut pas faire de mélanges. Il y a des sujets qu’on ne doit discuter que dans la deuxième phase», a-t-il insisté, écartant implicitement toute discussion sur le dossier dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord intérimaire d’autonomie des territoires palestiniens.
M. Lévy a affiché une satisfaction prudente, au lendemain de sa première rencontre depuis trois mois avec le président de l’Autorité palestinienne, en marge d’un Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE).

Abou Mazen
chez Weizman

En Israël même entre-temps, le chef de l’Etat Ezer Weizman rencontrait M. Mahmoud Abbas (Abou Mazen), numéro deux de l’OLP. L’entrevue s’est déroulée au siège de la présidence, à Jérusalem, en présence de l’ambassadeur d’Egypte Mohammed Bassiouny et a porté sur les moyens de relancer le dialogue de paix au niveau des commissions, en vue de «mettre en applications les accords sur l’autonomie».
Au Caire par ailleurs, le président Hosni Moubarak s’est déclaré malgré tout convaincu que «tous les obstacles seront surmontés».
«La paix juste et globale vaincra tous les obstacles», a déclaré le chef de l’Etat égyptien dans un discours radiotélévisé à l’occasion du 45e anniversaire de la révolution nassérienne de 1952 qui a renversé la monarchie en Egypte.
La France enfin, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a confirmé le sentiment que le blocage se maintenait. Commentant en effet la rencontre Arafat-Lévy, M. Hubert Védrine a affirmé: «Le seul élément utile, c’est qu’ils se soient rencontrés», car «ils ne s’étaient pas vus depuis un certain temps». Il avait tout de suite ajouté: «Ce n’est pas ça qui va faire redémarrer le processus de paix».
Auparavant, le porte-parole du Quai d’Orsay, Jacques Rummelhardt, avait affirmé: «Nous nous réjouissons des importantes rencontres qui ont permis de restaurer une atmosphère constructive». Il avait ajouté: «D’autres réunions sont prévues sur place. Nous espérons qu’à la suite de ce dialogue, favorisé par l’Union européenne, le processus de paix sera relancé pour de bon».
Pour en revenir aux propos de M. Védrine, celui-ci a confirmé qu’il se rendrait «à la fin du mois d’août ou en septembre» dans la région.
«Nous recherchons la bonne date en ce moment», a indiqué M. Védrine à la radio RTL.
M. Védrine a ajouté que cette tournée serait pour lui «une occasion importante de voir exactement où on en est par rapport à ce processus de paix qui est manifestement arrêté, et ce qui peut être fait d’utile par la France, en étroite liaison avec ses partenaires européens, pour redonner corps à ce processus».
«Je vais écouter, mieux comprendre, et peut-être faire des propositions après», a-t-il dit, affirmant qu’il ne s’agissait pas pour lui «d’appporter des vérités révélées à des responsables politiques qui sont des partenaires engagés dans une affaire extrêmement importante».
Mineure certes, mais percée quand même: telle avait été la constatation faite peu après la rencontre entre Yasser Arafat et David Lévy, mardi à Bruxelles, sous l’égide de l’Union européenne. Mercredi, le président de l’Autorité palestinienne et le premier ministre israélien se sont employés à tempérer cet optimisme mesuré, tandis que le chef de la diplomatie...