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Actualités - CHRONOLOGIE

Initiative de Chirac, nouvelles propositions israéliennes et probable rencontre Arafat-Lévy Processus de paix : les tentatives de relance se multiplient

Une initiative franco-européenne dont les grandes lignes devraient être rendues publiques par le président Jacques Chirac aujourd’hui à Bruxelles; une rencontre Arafat-Lévy qui pourrait avoir lieu parallèlement dans la capitale belge; enfin, Benjamin Netanyahu qui affirme vouloir soumettre à Washington de «bonnes» propositions pour débloquer le processus de paix entre Israël et l’OLP: trois démarches et autant d’indications qui tendent à prouver que la situation semble de nouveau être mûre pour une relance des négociations entre Israéliens et Palestiniens, gelées depuis la mise en chantier, à la mi-mars, d’une nouvelle colonie juive dans la partie arabe de Jérusalem.
Ainsi, le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy a affirmé hier qu’il allait rencontrer aujourd’hui le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat à Bruxelles.
«Je vais le rencontrer à Bruxelles et nous avons beaucoup de choses à nous dire» a déclaré M. Lévy à la deuxième chaîne de télévision.
Le chef de la diplomatie a toutefois mis en garde contre «tout espoir exagéré» et assuré qu’il ne se rendait pas à Bruxelles «uniquement pour rencontrer le président de l’Autorité palestinienne».
M. Arafat a en revanche indiqué qu’il se rendrait à Bruxelles, mais il a maintenu l’incertitude sur une rencontre avec M. Lévy dans la capitale belge. Auparavant, M. Arafat fera escale au Caire où il s’entretiendra avec Oussama el-Baz, conseiller politique du président Moubarak.
MM. Lévy et Arafat doivent assister à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, à l’invitation de la présidence luxembourgeoise de l’UE. La dernière rencontre entre les deux hommes remonte au 16 avril à La Valette à Malte.
L’UE tente depuis la semaine dernière d’organiser une rencontre à Bruxelles entre MM. Arafat et Lévy, afin d’essayer de sortir le processus de paix au Proche-Orient de l’impasse dans lequel il se trouve depuis plus de quatre mois.
Mais M. Arafat avait jusqu’à hier laissé planer le doute sur sa participation à la réunion. Il a dépêché à Bruxelles son ministre de la Coopération internationale Nabil Chaath, qui doit s’entretenir avec M. Lévy.
MM. Chaath et Lévy se sont déjà vu dimanche dernier à Jérusalem, mais aucun résultat concret n’a été annoncé à l’issue de leur entretien.
Sur la route de Bruxelles, M. Chaath s’est arrêté à Paris où il a rencontré hier le secrétaire général du ministère français des Affaires étrangères, M. Bertrand Dufourcq.

Washington

«J’ai décidé de dépêcher à Washington le secrétaire général du gouvernement, Danny Neveh, qui coordonne la question palestinienne pour moi, afin qu’il rencontre Dennis Ross et d’autres», a déclaré pour sa part le premier ministre israélien.
La médiation de Denis Ross, coordinateur de la politique américaine au Proche-Orient, est en veilleuse depuis l’échec de sa dernière navette pour tenter de surmonter la crise provoquée par la décision du chef du Likoud de relancer la judaïsation du secteur arabe de Jérusalem.
Le négociateur palestinien Saëb Erekat avait révélé samedi dernier que, de nouveau, les Etats-Unis «travaillent sur une initiative qui favoriserait la reprise des pourparlers de paix».
Saëb Erekat s’est entretenu à Washington avec le secrétaire d’Etat adjoint Thomas Pickering, l’un des instigateurs de cette nouvelle «initiative», dont la teneur n’a pas été dévoilée.
Thomas Pickering a également rencontré Uzi Arad, conseiller de Benjamin Netanyahu.
En annonçant que David Naveh allait à son tour aux Etats-Unis, le chef du Likoud a précisé: «Nous travaillons conjointement avec les Américains et nous avons quelques idées accommodantes. Je crois que ce sont de bonnes propositions».

Entêtement

Cependant, sur le plan de la colonisation, à l’origine du gel des négociations, rien apparemment n’indique que les israéliens sont prêts à plus de souplesse.
Ainsi, le maire israélien de Jérusalem, Ehud Olmert, a affirmé hier que la construction de la colonie juive sur la colline d’Abou Ghneim à Jérusalem-Est se poursuivra, quelle que soit l’intensité des protestations palestiniennes.
«Cela ne fait aucune différence, qu’ils (les Palestiniens) soient pour ou non. Nous continuerons la construction», a déclaré M. Olmert à la presse en effectuant une tournée sur la colline d’Abou Ghneim, en compagnie du ministre de l’Intérieur Eli Souissa.
«Nous sommes tout à fait déterminés à poursuivre la construction, et dans deux ans vous pourrez voir des milliers de personnes ici», a déclaré le maire, un «faucon» du parti Likoud de M. Benjamin Netanyahu.
La mise en chantier du projet, le 18 mars dernier à la limite entre Jérusalem-Est et Bethléem en Cisjordanie, a plongé les pourparlers de paix dans leur plus grave crise depuis les premiers accords d’autonomie de 1993.
Les Israéliens construisent sur la colline, qu’ils appellent Har Homa, quelque 6.500 logements destinés à abriter 30.000 personnes.
Israël a constamment rejeté les appels palestiniens à cesser les travaux pour reprendre les pourparlers de paix.
Le maître d’œuvre de l’ouvrage a assuré à MM. Olmert et Suissa que les travaux d’infrastructures seraient terminés dans trois ou quatre mois.
Le maire de Jérusalem a estimé que le projet était désormais irréversible. «Si les Palestiniens veulent perdre leur temps et leur énergie dans une campagne futile, c’est leur problème», a-t-il dit.
M. Olmert a souligné qu’il ne «prenait pas au sérieux» les critiques en provenance des Etats-Unis contre la construction de l’implantation de Har Homa. «Ils savent qu’il n’y aura aucun gel de la construction», a déclaré M. Olmert.
Les Palestiniens dénoncent les travaux, soulignant qu’ils sont destinés à achever l’encerclement de Jérusalem-Est par une ceinture de colonies séparant la Ville sainte de la Cisjordanie, afin de les empêcher de réaliser leur ambition de fonder un Etat avec Jérusalem-Est pour capitale.
Les autorités israéliennes, de leur côté, revendiquent le droit de construire comme ils l’entendent à Jérusalem-Est, occupée et annexée depuis 1967. Elles estiment que Jérusalem dans son ensemble est la capitale israélienne, ce qui n’est pas reconnu par la communauté internationale. (AFP, Reuter)


Une initiative franco-européenne dont les grandes lignes devraient être rendues publiques par le président Jacques Chirac aujourd’hui à Bruxelles; une rencontre Arafat-Lévy qui pourrait avoir lieu parallèlement dans la capitale belge; enfin, Benjamin Netanyahu qui affirme vouloir soumettre à Washington de «bonnes» propositions pour débloquer le processus de paix entre...