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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Stagnation, endettement, déficit budgétaire, fiscalité, protectionnisme seront au programme du séminaire économique Le gouvernement veut associer le patronat à l'élaboration d'une politique de développement (photo)

Tous les dossiers politiques en souffrance — de la réouverture de la voie de Kfarfalous à l’ouverture d’une session parlementaire extraordinaire —, seront mis entre parenthèses, aujourd’hui et demain, pour permettre à un séminaire économique, regroupant le chef du gouvernement, les ministres concernés et les représentants du patronat, de se tenir.Les cartons d’invitation à ce séminaire précisent: «Le président du Conseil vous invite à participer à l’élaboration d’une politique économique équilibrée, prenant en considération les besoins des différents secteurs, et cherchant à les satisfaire à la lumière de l’intérêt économique supérieur de l’Etat».

Ainsi, pour la première fois, et avec plusieurs années de retard, le gouvernement entend associer les principaux organismes économiques, à l’élaboration d’une politique de développement cohérente et globale.
Participeront à ce séminaire, outre le chef du gouvernement et les principaux ministres concernés MM. Chaouki Fakhoury (Agriculture), Fouad Siniora (Finances), Yassine Jaber (Economie) et Nadim Salem (Industrie), les principales associations économiques, à raison de trois représentants par secteur ou organisme convié: CCIB, Association des industriels, Association des commerçants, Association des banques, Rassemblement des chefs d’entreprise et dirigeants libanais, Forum économique, etc.
Certaines associations ont été oubliées et n’ont été invitées qu’à la dernière minute. C’est le cas des hôteliers, dont le représentant, M. Pierre Achkar, avait protesté vendredi en bonne et due forme. Le syndicat des importateurs et exportateurs de fruits et légumes présidé par M. Moustapha Basat, le représentant des complexes balnéaires, M. Jean Beyrouthi, celui des syndicats de producteurs d’agrumes se sont également plaints de n’avoir pas été conviés.
Tout ce que ces protestations reflètent, c’est, encore une fois, le caractère improvisé d’une mesure qui ne saurait se substituer à la formation du Conseil économique et social, institution prévue par l’accord de Taëf, qui existe sur papier, mais dont les représentants attendent d’être nommés.
Les ateliers de réflexion de ce séminaire se tiendront au Coral Beach, aujourd’hui et demain, entre 9 heures et 18 heures. Cinq têtes de chapitres sont prévues: 1 - la politique fiscale, impôts directs et indirects; 2 - la politique douanière; 3 - le commerce; 4 - l’industrie; 5 - l’agriculture. Outre les documents que présentent les secteurs bien précis, des documents conjoints seront présentés. Ainsi, le RDCL et le Forum économique présenteront une plate-forme de travail commune. Toutefois, la tête de chapitre sur les impôts sera traitée par chaque organisme séparément, ont convenu les participants, en raison des visions très particulières que chacun peut avoir en la matière.

Kassar: «Un début»

«Stagnation économique, déficit budgétaire, pesanteur administrative, on ne va pas cacher les problèmes, ni dire que tout va très bien», a affirmé hier soir M. Adnan Kassar à «L’Orient le Jour» mais il s’agit certainement d’une initiative positive».
«On va discuter, secteur par secteur, des solutions possibles. Il s’agit d’un début. Personne ne pense qu’il est possible de régler des problèmes en quarante-huit heures», a ajouté le président de la CCIB, qui souligne par ailleurs que les débats seront proprement économiques, et que la question sociale, en tant que telle, ne sera pas directement abordée.
Dommage, car malgré l’absence de représentants des salariés, il reste possible, selon les spécialistes, de définir le type de capitalisme, ou de libéralisme qu’on entend mettre en œuvre, pour relever le pays, le patronat devant choisir entre «le système concurrentiel, qui croit à la concurrence sauvage et à la sélection naturelle, et le système contractuel, qui croit à la négociation et à la solidarité sociale».
Qu’à celà ne tienne, le forum de ces deux prochains jours sera l’occasion, sinon d’un grand déballage, du moins de mises au point claires et franches, assure-t-on dans les milieux économiques, où l’on espère que les représentants des différents secteurs auront le courage de demander des comptes au chef du gouvernement au sujet de sa politique économique.
En tête des questions qui seront abordées, figurent notamment les mesures protectionnistes préconisées par le ministre de l’Agriculture, estime-t-on dans les milieux concernés. Une levée de boucliers antiprotectionniste est à prévoir, assure-t-on de même source. Un tollé que M. Chaouki Fakhoury semble avoir habilement anticipé, en présentant vendredi dernier, son programme économique, et en laissant entendre qu’il n’est pas «statique», mais «dynamique».
On redoutait toutefois, hier soir, dans les milieux intéressés, que les travaux du séminaire en question ne se déroulent dans le désordre, rien n’étant connu à l’avance ni de la programmation des ateliers, ni des personnalités qui les dirigeraient.
Et tout état de cause, une réunion de travail a groupé, hier, les ministres qui participeront au forum avec le chef du gouvernement et certaines personnalités économiques proches de M. Hariri. Rentré de Paris, où il a pris quelques jours de repos, après ses visites officielles en Espagne et en Grande-Bretagne, le président du Conseil a par ailleurs été reçu hier par le chef de l’Etat.
Une partie de cette audience s’est déroulée en présence de M. Mohsen Dalloul, ministre de la Défense. Elle a vraisemblablement été consacrée à la situation de la voie de passage de Kfarfalous, reliant la région de Jezzine à Saïda. Le Liban, assure-t-on, refuse que cette réouverture soit soumise à une quelconque condition venant d’Israël ou de ses alliés de l’Armée du Liban-Sud.

F. N.
Tous les dossiers politiques en souffrance — de la réouverture de la voie de Kfarfalous à l’ouverture d’une session parlementaire extraordinaire —, seront mis entre parenthèses, aujourd’hui et demain, pour permettre à un séminaire économique, regroupant le chef du gouvernement, les ministres concernés et les représentants du patronat, de se tenir.Les cartons...