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Actualités - CHRONOLOGIE

Certains scénarios n'excluent pas des milliers de morts palestiniens et israéliens L'impasse du processus de paix réveille les craintes d'un embrasement (photo)


Malgré une nouvelle initiative française annoncée par le président Chirac et dont les détails seront rendus publics mardi prochain à Bruxelles, l’impasse persistante du processus de paix au Proche-Orient, entrée hier dans son cinquième mois, réveille en Israël les craintes d’une explosion de violence dans les territoires palestiniens.
Selon un sondage publié hier, une majorité d’Israéliens (55%) pensent que les territoires «sont au seuil d’une explosion de violence».
L’armée a soumis au premier ministre Benjamin Netanyahu une série de scénarios dont les plus pessimistes prévoient une guerre généralisée avec des milliers de morts côté palestinien, des centaines côté israélien et un retour du président Yasser Arafat en exil à Tunis, indique le quotidien Maariv.
Le gouvernement Netanyahu n’y croit cependant pas. «Mon opinion, comme celle d’autres ministres, est à 180 degrés des pires scénarios des chefs militaires», a déclaré au quotidien le ministre du Tourisme Moshé Katsav.
Du point de vue israélien, le président Arafat a montré qu’il contrôlait la rue en mettant un terme cette semaine aux émeutes anti-colonisation, qui se poursuivaient depuis un mois à Hébron en Cisjordanie.
Pourtant, un sondage effectué auprès des Palestiniens des territoires a mis en évidence une diminution générale du soutien au processus de paix avec Israël, aux accords d’Oslo (1993-95) sur l’autonomie ainsi qu’à l’Autorité présidée par M. Arafat.
Les trois quarts des Palestiniens interrogés affirment que leur opinion du processus de paix s’est dégradée depuis l’an dernier. Ceux qui se déclarent chauds partisans des accords d’Oslo ne sont plus que 8%.
Or, quatre mois jour pour jour après la mise en chantier de la nouvelle implantation juive de Har Homa à Jérusalem-Est, M. Netanyahu ne manifeste aucun signe d’assouplissement sur cette question qui, plus que toute autre, bloque le processus.
Sur le plan israélo-syrien, l’impasse est encore plus totale à la suite de la réaffirmation par M. Netanyahu de sa détermination à poursuivre la colonisation du plateau stratégique du Golan, dont la Syrie exige la restitution intégrale. «Le Golan se développe sans cesse, et notre intention est de continuer dans cette voie», a déclaré jeudi M. Netanyahu.
La tension israélo-syrienne crée un climat propice à la poursuite de la guérilla contre Israël menée au Liban-Sud par le Hezbollah.
Selon les experts toutefois, le danger le plus immédiat provient de la colère de la population palestinienne face à la poursuite de la colonisation, qu’aucune condamnation internationale, comme celle encore prononcée cette semaine par l’Assemblée générale des Nations Unies, ne parvient à freiner.
Face au risque de perte de contrôle de la situation, Israéliens et Palestiniens ont multiplié les contacts et sont parvenus à certaines ententes ponctuelles sur des questions de sécurité, tout en rejetant les uns sur les autres la responsabilité d’un embrasement possible.
Le chef du service de sécurité intérieure israélien, l’amiral Ami Ayalon, a adressé une sérieuse mise en garde à M. Arafat en allant le voir jeudi à Gaza. Le chef du Shin Beth a exigé une reprise en main, après l’arrestation par Israël en début de semaine de trois policiers accusés d’avoir perpétré des attaques anti-israéliennes.
Qui plus est, des responsables de la sécurité israélienne ont accusé hier, par des fuites à la presse, le chef de la police palestinienne, le général Ghazi Jabali, d’avoir encouragé ses subordonnés à commettre des attaques. L’Autorité palestinienne l’a catégoriquement démenti, tout en promettant une enquête approfondie dans l’affaire des trois policiers.
Dans le même temps, en soirée, l’Autorité a exigé d’Israël qu’il lui remette trois policiers palestiniens détenus depuis lundi.
«Nous exigeons que ces trois soldats soient transférés à l’Autorité palestinienne afin que nous puissions mener une enquête», a affirmé le ministre du Plan et de la Coopération internationale Nabil Chaath dans une interview à la deuxième chaîne de télévision israélienne.
L’armée israélienne accuse ces policiers d’avoir préparé une attaque armée contre la colonie de Har Braha, près de Naplouse en Cisjordanie, et d’avoir ouvert le feu la semaine dernière contre une voiture de colons sans faire de victimes.
Selon M. Chaath, l’amiral Ayalon a présenté une vidéo-cassette montrant un des trois policiers dans laquelle il reconnait que lui et ses camarades avaient préparé un attentat. «Mais ce genre de confession ne peut être considéré comme une preuve car on ne sait pas comment ces aveux ont été obtenus», a-t-il dit.
M. Uzi Arad, conseiller politique du premier ministre Benjamin Netanyahu, a en revanche réaffirmé que le Shin Beth disposait de «toutes les informations nécessaires prouvant la culpabilité des policiers et l’implication du général Jabali».
Un autre officier palestinien, le colonel Mounir Aboushi, soupçonné d’avoir ordonné des attaques anti-israéliennes dans la région de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie, a également été arrêté mardi dernier. (AFP, Reuter).
Malgré une nouvelle initiative française annoncée par le président Chirac et dont les détails seront rendus publics mardi prochain à Bruxelles, l’impasse persistante du processus de paix au Proche-Orient, entrée hier dans son cinquième mois, réveille en Israël les craintes d’une explosion de violence dans les territoires palestiniens.Selon un sondage publié hier, une...