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Actualités - CHRONOLOGIE

L'assassinat du célèbre couturier relance les critiques contre la police américaine Chasse à l'homme sans précédent pour retrouver le meurtrier de Versace

«Comment de tels criminels peuvent-ils échapper si longtemps à la police?»: alors que les recherches continuaient hier pour retrouver l’assassin de Gianni Versace, la question, à la Une d’un grand quotidien, témoignait de l’impatience des Américains face à une police incapable de résoudre plusieurs grosses affaires criminelles.
Des centaines d’agents du FBI passaient toujours au peigne fin la région de Miami, où de nombreux témoignages ont localisé Andrew Cunanan, un homosexuel californien de 27 ans soupçonné d’avoir tué depuis fin avril cinq hommes, dont le célèbre couturier italien. (VOIR AUSSI PAGE 10).
D’une côte à l’autre des Etats-Unis, l’homme, qui figure sur la liste des dix criminels les plus recherchés par le FBI, s’est tranquillement déplacé dans la voiture volée à ses victimes, laissant derrière lui de nombreux indices. Le FBI, qui a distribué son portrait à des milliers d’exemplaires, l’aurait localisé en Floride avant le meurtre de Versace mais s’est montré incapable de le neutraliser.
Dans cette chasse à l’homme sans précédent depuis l’attentat d’Oklahoma City, la sûreté fédérale joue sa crédibilité: de l’attentat de Dhahran (Arabie Séoudite en juin 1996) à celui des Jeux olympiques d’Atlanta le 27 juillet 1996, des drames plus anciens de Waco (Texas, 1993) et Ruby Ridge (Idaho, 1992), le FBI n’a cessé de faire l’objet de critiques croissantes pour des enquêtes qui piétinent, des bavures meurtrières ou encore des manipulations de suspects fort peu légales.
Les deux grosses affaires criminelles élucidées récemment, celle d’Unabomber (soupçonné d’avoir en 17 ans envoyé seize colis piégés tuant trois personnes) et l’attentat d’Oklahoma City (168 morts) l’ont été, pour la première, grâce à la dénonciation d’un proche et, pour la seconde, par un énorme coup de chance au début de l’enquête.
Mais l’énigme de l’attentat des Jeux olympiques d’Atlanta reste irrésolue. Des centaines d’enquêteurs avaient été mobilisés, un suspect rapidement identifié: il a été depuis officiellement blanchi, sa vie ruinée. Richard Jewell, 33 ans, n’a pas retrouvé d’emploi fixe et, avec ses avocats, il se bat désespérément pour obtenir des dommages et intérêts. «Je ne suis plus le même. Je suis devenu cynique, je ne crois plus personne», a-t-il confié au quotidien USA Today.
Autre traumatisme pour l’Amérique, l’attentat au camion piégé de Dhahran, en Arabie Séoudite, dans lequel 19 Américains avaient été tués et 500 personnes blessées le 25 juin 1996. Le directeur du FBI, Louis Freeh, a récemment reconnu qu’il «restait beaucoup à faire» dans une enquête toujours en cours. Un seul suspect a, à ce jour, été identifié et extradé vers les Etats-Unis.Le FBI s’est vu également épinglé au printemps dans deux rapports du département de la Justice, dénonçant les pratiques douteuses de son laboratoire scientifique et de graves erreurs ayant retardé l’arrestation en février 1994 de l’agent double de la CIA, Aldrich Ames.
Mais la police locale n’est pas en reste: après celle de Los Angeles, dans l’affaire O.J. Simpson, celle de Boulder (Colorado) est ainsi montrée du doigt dans le meurtre non élucidé depuis près de sept mois d’une fillette de six ans, JonBenet Ramsey. L’enfant a été assassinée chez elle et les parents restent les principaux suspects: guerre des services, négligences dramatiques au début de l’enquête, le meurtrier court toujours.
Dans la capitale fédérale, c’est le meurtre début juillet de trois employés d’un café, au cœur du quartier blanc huppé de Georgetown, qui retient l’attention: là encore, aucune arrestation n’est venue tranquilliser l’opinion.
Mais le directeur du FBI se veut serein. «On parle toujours des avions qui ont des problèmes à l’atterrissage, jamais de ceux qui se posent sans difficulté. (...) Tous les jours des enfants sont sauvés, des explosifs neutralisés, des pédophiles arrêtés». (AFP)
«Comment de tels criminels peuvent-ils échapper si longtemps à la police?»: alors que les recherches continuaient hier pour retrouver l’assassin de Gianni Versace, la question, à la Une d’un grand quotidien, témoignait de l’impatience des Américains face à une police incapable de résoudre plusieurs grosses affaires criminelles.Des centaines d’agents du FBI passaient...