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Actualités - OPINION

Carnet de route Confessions d'ici et d'ailleurs

L’archevêché grec-catholique de Beyrouth accuse l’Etat d’avoir écarté sa communauté du dernier train de nominations administratives. Présidé par l’archevêque Habib Bacha, le conseil du diocèse a fait savoir, par un communiqué, son «extrême surprise face à l’initiative d’exclure les membres de la communauté des fonctions sensibles et des nominations administratives», contraire, selon lui, au principe de l’équité. Le communiqué estime que la communauté est traitée, au détriment de ses droits, en bouc émissaire. On peut se fier à l’archevêque de Beyrouth pour ne pas s’être livré, par ses accusations, à une quelconque paranoia. Le temps de l’appréhension est venu pour les communautés chrétiennes du Liban. Et malgré les propos du nouveau chef de la Ligue maronite qui entend représenter et protéger «tous les maronites, tous les chrétiens et tous les Libanais», curés, popes et paroissiens sont gagnés par une peur confuse de se retrouver marginalisés en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire. Il faut s’attendre à des mouvements de panique injustifiés, mais aussi à une stratégie chrétienne intelligente qui s’est déjà annoncée.

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Les ennuis que la religion chrétienne cause à Arafat pourraient fournir, eux, la caricature d’une pièce de Schéhadé. Combats de russes orthodoxes (ceux de Moscou contre ceux de l’Eglise blanche de la diaspora), autour d’un monastère russe blanc de Hébron habité par des moines et nonnes russes blancs et tsaristes depuis 1917. La police palestinienne a commencé par expulser — brutalement selon des témoins — les saints habitants enracinés en Palestine depuis l’empire ottoman. Puis, M. Arafat a fait appel à son conseiller pour les affaires chrétiennes, démarche qui, en toute logique, aurait dû précéder l’action de la police, lequel conseiller nous déclare que le chef de l’autorité palestinienne «va se saisir du dossier» (mais que ne l’a-t-il fait plus tôt?) On apprend ainsi que l’Eglise orthodoxe russe (celle de Moscou) exige depuis des années la restitution de tous les «biens et propriétés» de sa rivale en Terre sainte. Excusez-moi si l’on se perd un peu dans cette affaire, et si l’Eglise de Moscou prétend détenir les véritables titres de propriétés des biens de l’Eglise blanche en Terre sainte depuis près d’un siècle. L’écheveau est encore loin d’être démêlé. Mais au fait pourquoi a-t-on commencé par faire donner les forces de l’ordre qui, pour ajouter à la confusion, ont déclaré avoir procédé à l’évacuation en vertu d’une demande du gouvernement russe et de l’Eglise orthodoxe russe de Moscou... On croit rêver. Nommées médiatrices, Mmes Souha Arafat et Hanane Achraoui, toutes deux chrétiennes palestiniennes, essaieront sans doute d’y voir plus clair sur l’objet du litige. On comprendra peut-être plus tard comment Abou Ammar s’est fourré dans ce guêpier.
Amal NACCACHE
L’archevêché grec-catholique de Beyrouth accuse l’Etat d’avoir écarté sa communauté du dernier train de nominations administratives. Présidé par l’archevêque Habib Bacha, le conseil du diocèse a fait savoir, par un communiqué, son «extrême surprise face à l’initiative d’exclure les membres de la communauté des fonctions sensibles et des nominations...