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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

S'adressant à une délégation française qu'il a reçue à Dimane Sfeir : sans espoir nous ne pouvons persévérer

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a reçu hier au siège d’été du patriarcat, à Dimane, une délégation française qui effectue une visite à caractère culturel et spirituel au Liban.

Le président de la délégation, le père Francis Volles, a exposé à cette occasion au cardinal Sfeir l’objectif de la visite de la délégation. Mettant l’accent sur les liens étroits entre les deux pays, le père Volles a souligné que «la France et le Liban forment un seul peuple». Il a appelé, en conclusion à la libération du Liban-Sud et au retrait de toutes les armées étrangères du territoire libanais.
Prenant à son tour la parole, le patriarche maronite a brossé un tableau de la situation au Liban, soulignant notamment que «le pays est engagé en apparence sur la voix de la paix, mais il n’est pas encore arrivé à bon port». «De fait, le canon s’est tu et les bombardements se sont arrêtés, a précisé le cardinal Sfeir, mais le Sud est toujours pilonné et l’effusion de sang se poursuit dans cette région. Parallèlement, le Liban fait face à une grave crise économique qui est ressentie quotidiennement par les Libanais. Par ailleurs, près d’un demi-million de déplacés n’ont pas regagné leurs foyers, et un demi-million de Libanais qui ont été forcés de quitter le pays depuis le début de la guerre, en 1975, n’ont toujours pas regagné leur mère patrie».
Le patriarche maronite a souligné dans ce cadre que «sans espoir, nous ne pouvons persévérer et tenir le coup, de même que sans foi nous ne pouvons continuer à vivre». Evoquant, d’autre part, la récente visite du pape Jean-Paul II au Liban, le cardinal Sfeir a mis l’accent sur le succès de cette visite, notamment en ce qui concerne la rencontre que le Saint-Père a eue à Harissa avec plusieurs dizaines de milliers de jeunes. Mgr Sfeir a souligné sur ce plan que l’Exhortation apostolique signée par le souverain pontife lors de la rencontre avec les jeunes à Harissa est considérée par certains comme «une sorte de Constitution, du fait qu’elle comprend des dénominateurs communs et des points de convergence qui unissent les Libanais».
En conclusion, le patriarche maronite a rendu hommage à l’aide accordée par la France et le peuple français aux Libanais durant les années de guerre.

Kanaan: Fossé entre
peuple et dirigeants

Signalons, par ailleurs, que le cardinal Sfeir a également conféré hier avec le secrétaire général du conseil juridique britannique pour le Moyen-Orient, Me Ibrahim Kanaan, qui a dénoncé en des termes à peine voilés, à l’issue de la rencontre, les propos tenus par le premier ministre Rafic Hariri lors de l’ouverture des Jeux panarabes (M. Hariri avait déclaré que «le pays se porte bien, le travail va bien, mais les ragots continuent»). «Parler de Jezzine pour dénoncer les souffrances de sa population ne constitue pas des ragots mais bel et bien une réalité», a notamment déclaré Me Kanaan.
«Il nous faut aussi évoquer le dossier des libertés au Liban, ainsi que le cas du prisonnier politique et des exilés politiques forcés de s’établir en dehors du Liban, sans compter la situation économique dans laquelle se trouvent les Libanais, a ajouté Me Kanaan. Si tous ces problèmes sont sans importance pour les dirigeants, et si ces derniers estiment que tout va pour le mieux au Liban, c’est qu’il existe alors un fossé réel entre le peuple et les dirigeants. Une telle réalité est grave et regrettable. Elle n’est nullement dans l’intérêt du pouvoir».
En conclusion, Me Kanaan a mis l’accent sur la nécessité d’accorder un plus grand intérêt au respect des droits de l’homme au Liban, soulignant dans ce cadre que le rétablissement du rôle traditionnel du Liban ne devrait pas être lié à un contexte politique en rapport avec les pourparlers de paix dans la région.
Notons, enfin, que le patriarche maronite a également reçu hier à Dimane Mme Sethrida Samir Geagea, Mgr Georges Riachi, évêque grec-catholique de Tripoli, ainsi que MM. Samir Frangié, Farid Habib et Dimitri Bitar qui était accompagné d’une délégation de la Ligue grecque-orthodoxe.
Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a reçu hier au siège d’été du patriarcat, à Dimane, une délégation française qui effectue une visite à caractère culturel et spirituel au Liban.Le président de la délégation, le père Francis Volles, a exposé à cette occasion au cardinal Sfeir l’objectif de la visite de la délégation. Mettant l’accent sur les...