Selon les agences de presse étrangères, M. Hariri et les ministres de l’Intérieur, M. Michel Murr, et de l’Information, M. Bassem Sabeh, qui l’accompagnent, ont participé aux côtés de M. Aznar à la manifestation organisée à Madrid pour protester contre l’assassinat perpétré par l’ETA. Rappelons que les manifestations sont interdites au Liban depuis le 13 septembre 1993 conformément à une décision prise par le premier gouvernement Hariri.
L’entretien entre le roi Juan Carlos et M. Hariri a duré 40 minutes et s’est déroulé en présence de M. Murr et de l’ambassadeur du Liban à Madrid, M. Robert Arab.
Le chef du gouvernement a précisé après l’entrevue que la discussion avec le roi d’Espagne a porté sur la situation au Proche-Orient et les relations bilatérales. «Sa Majesté a exprimé son inquiétude en raison du blocage du processus de paix régionale. Les Européens dans l’ensemble ont la même position à ce sujet», a déclaré M. Hariri. Il a affirmé avoir transmis au souverain une invitation du président Hraoui à visiter le Liban. Le chef du gouvernement a précisé que le roi Juan Carlos avait accepté le principe de la visite, dont la date sera fixée ultérieurement.
Des sources proches de la délégation libanaise citée par l’ANI (officielle), ont précisé que Juan Carlos a parlé en anglais avec ses hôtes et n’a pas fait appel à l’interprète. Le roi a d’autre part mis l’accent sur la nécessité de développer les relations économiques entre le Liban et l’Espagne, affirmant qu’il a toujours encouragé les hommes d’affaires espagnols à «investir au Liban et à profiter des importantes opportunités offertes dans ce pays». Il s’est par ailleurs montré très attentif et très intéressé par le processus de reconstruction en cours au Liban, saluant «le dynamisme» des Libanais dans ce domaine.
M. Hariri a pour sa part mis l’accent sur la nécessité pour l’Europe de jouer un rôle accru et essentiel dans le processus de paix aux côtés des Etats-Unis.
Après l’entretien avec le roi, le chef du gouvernement a reçu à son hôtel, le «Ritz», les ambassadeurs arabes accrédités à Madrid conduits par leur doyen, l’ambassadeur de Libye Nouri Beitelmal. M. Hariri a exposé aux diplomates arabes les développements au Liban dans tous les domaines.
M. Aznar devait être l’hôte du chef du gouvernement à dîner, mais a été remplacé par le numéro deux du ministère des Affaires étrangères, le secrétaire d’Etat Ramon de Miquel.
M. Hariri était arrivé à Madrid en fin d’après-midi à la tête d’une délégation comprenant outre MM. Murr et Sabeh, le secrétaire général de la présidence du Conseil, M. Hicham Chaar, et ses conseillers Nouhad Machnouk, Abdellatif Chamma’ et Daoud Sayegh. En soirée, il a été rejoint par les ministres Fouad Siniora et Yassine Jaber, ainsi que par le président du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), M. Nabil Jisr, et par le directeur de l’Institut de promotion des investissements, M. Youssef Choucair.
Les entretiens officiels commenceront donc aujourd’hui par une réunion avec M. Aznar, suivie d’une rencontre avec les représentants du patronat espagnol. M. Hariri sera ensuite reçu par le président du Parlement avant de participer à une réunion de travail au ministère du Commerce extérieur au cours de laquelle un accord de coopération financière sera signé entre les deux pays. Mercredi, la délégation libanaise se rendra à Barcelone pour des entretiens avec le président de la Chambre de commerce dans cette ville.
M. Hariri se rendra ensuite à Londres pour une visite de deux jours au cours de laquelle il s’entretiendra, pour la première fois, avec son homologue britannique, Tony blair.
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