Manifestations et répression brutale se poursuivent à Hébron Netanyahu menace de faire payer un prix très élevé aux palestiniens (photo)

Israël a haussé le ton hier contre les Palestiniens en menaçant de leur faire payer un prix «très élevé» les actes de violence, alors que les manifestations et la répression brutale se poursuivaient à Hébron. «Notre objectif est de prévenir une escalade mais s’il y en a une du côté des Palestiniens, ils devront payer un prix très élevé», a affirmé le premier ministre Benjamin Netanyahu lors du Conseil des ministres hebdomadaire.
L’armée israélienne a décrété de nouvelles sanctions collectives à Hébron, en barrant deux rues du centre-ville avec des blocs de béton et en contraignant sommairement les commerçants du quartier à fermer boutique. Les heurts se sont néanmoins poursuivis et des dizaines de jeunes Palestiniens ont jeté des pierres, des bouteilles incendiaires et un engin explosif artisanal sur les forces d’occupation.
Les militaires ont ouvert le feu avec des balles d’acier caoutchoutées, blessant quatre manifestants ainsi qu’au moins quatre journalistes palestiniens qui couvraient l’événement pour des médias étrangers. Un cameraman de la télévision d’Abou Dhabi a été hospitalisé après avoir été touché à la tête.
Illustrant l’aigreur des relations israélo-palestiniennes, Israël a réagi avec indignation à un incident, samedi, au cours duquel le président du Conseil législatif palestinien, Ahmed Koreï (Abou el-Alaa), a assisté à la destruction par le feu d’un drapeau israélien.
M. Koreï a eu beau souligner qu’il n’avait fait qu’assister à une scène qui reflétait le désespoir des Palestiniens, sans approuver l’acte lui-même, la classe politique israélienne est montée au créneau comme un seul homme.
«Cet acte honteux détruit la confiance et soulève d’indignation chaque Israélien et chaque juif», a affirmé M. Danny Naveh, secrétaire du gouvernement de M. Netanyahu. Le chef de l’opposition Ehud Barak a exigé du président palestinien Yasser Arafat qu’il désavoue publiquement «cet acte dégradant».
«Je ne brûle pas de drapeaux, mais les jeunes Palestiniens bouillent de colère. J’ignorais qu’ils allaient brûler ce drapeau. Et qui sait ce qu’ils brûleront la prochaine fois?», a expliqué M. Koreï. «Le gouvernement israélien pousse l’Autorité palestinienne dans ses ultimes retranchements et elle perd la confiance de la rue palestinienne, qui est désespérée», a-t-il ajouté.

Pas de geste israélien
à attendre

Le processus de paix est bloqué depuis des mois et M. Netanyahu a réaffirmé hier qu’Israël n’était pas prêt à faire un geste pour le sortir de l’impasse.
Les forces israéliennes ont également achevé à l’aide d’une pelle mécanique la destruction d’un logement d’une famille palestinienne dans la partie arabe de Jérusalem, entamée il y a deux mois.
«Nous sommes prêts à conclure un accord, mais pas à n’importe quel prix», a déclaré le premier ministre. «La reprise des pourparlers dépend des Palestiniens qui doivent remplir leur part, notamment en ce qui concerne la sécurité», a-t-il dit.
M. Netanyahu a accusé l’Autorité palestinienne de ne rien faire pour ramener le calme à Hébron, où les affrontements ont fait quelque 270 blessés côté palestinien et 20 dans les rangs des militaires depuis quatre semaines.
En Conseil des ministres, il a réitéré son engagement envers «le maintien et l’expansion de l’implantation juive à Hébron» dont la présence est source continuelle de tensions.
Le général Uzi Dayan, commandant de la région militaire centre, a averti les 120.000 Palestiniens de la ville que leur vie risquait d’être encore plus perturbée si les violences se poursuivaient.
«Israël poursuit l’application d’un plan visant à paralyser la vie économique de cette ville parce qu’elle résiste» à l’occupation, a rétorqué le maire de Hébron Moustapha Natché.
«S’ils continuent à menacer ou à vouloir changer le statu quo, ils devront faire face à une Intifada encore plus forte que la dernière fois», a ajouté M. Natché en parlant du soulèvement palestinien de 1987-93.\",3,",3,",,594,CHRONOLOGIE"