Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Les débats creux lassent même les députés

Même certains députés le reconnaissent: un débat de politique générale chaque quatre séances c’est trop, et l’opinion se trouve vite saturée d’interventions interminables la plupart du temps oiseuses pour un résultat nul puisqu’il n’y a ni vote de défiance ni solution pour les problèmes exposés... Ces parlementaires proposent donc qu’on remplace ces débats par des séances beaucoup plus utiles, sinon plus productives, de questions-réponses, le gouvernement devant dans ce cadre fournir des explications sur des sujets précis sur lesquels il se trouve interrogé. Comme on sait si l’auteur de la question n’est pas satisfait
Mais on ne se refait pas: ces séances aussi devraient être couvertes par les télévisions demandent les députés, soi-disant pour que les gens puissent juger mais plus vraisemblablement parce qu’une telle pub gratuite c’est du pain béni...
Les parlementaires, procédant à une vraie-fausse autocritique, soulignent que «l’hémicycle lui-même se vide vite quand les généralités débitées par les orateurs commencent à ronronner et il est donc normal que le public ne suive pas non plus les débats marathoniens de politique générale. Il faut donc en réduire la fréquence, pour leur donner l’importance qu’ils avaient dans le temps. Il s’agissait alors d’un véritable match entre loyalistes et opposants, se terminant par un vote sur la question de confiance que le gouvernement était tenu de poser. Ces débats avaient donc un but et une signification qu’ils ont perdus depuis qu’ils se résument à un concours de déclamation entre tribuns d’occasion, bien plus intéressés de tenir l’antenne pendant une heure que de contribuer à traiter les vrais problèmes du pays».
Ces députés qui ne sont pas tendres pour leurs collègues s’indignent qu’on «puisse réduire le rôle de la Chambre à celui d’un divertissement télévisé et de plus lassant! Toujours les mêmes observations, les mêmes clichés, les mêmes mots pour critiquer le gouvernement. Ou alors, autre travers qui montre que certains élus ont mal compris le sens d’un débat de politique générale, l’énumération des griefs ou des revendications des moindres hameaux, pour montrer à ses électeurs, télévision à l’appui, qu’on prétend éclairer par la publicité des débats, est tout à fait déroutée, ne sait plus au juste qui est opposant et qui est loyaliste, puisque les ministres ou leurs amis critiquent le gouvernement, tandis que ses adversaires votent pour lui!»
De fait, ces contradictions bizarres, en vogue depuis Taëf, proviennent comme on sait de ce que ce sont les tuteurs et non les députés qui décident du sort du Cabinet... «Tant qu’il en va ainsi, réaffirment les mêmes sources, il est inutile de faire semblant de discuter la politique globale du gouvernement et il vaut mieux s’en tenir, par le biais des questions-réponses, à des sujets, des dossiers déterminés qu’on peut de la sorte placer sous un éclairage utile, les corriger ou les faire progresser. Le citoyen est certainement plus intéressé de savoir ce que le gouvernement a à dire au sujet d’un projet d’infrastructure déterminé (comme par exemple l’éventuel passage à Kahalé de l’autoroute arabe) que de se voir confirmer, toujours par exemple, que le pouvoir reste attaché à ses principes régionaux... Et puis quand on parle de tout comme on le fait dans les débats de politique générale, on ne parle finalement de rien et le public en sort avec une forte impression de confusion généralisée, les questions essentielles se perdant dans le méli-mélo englouties par mille sujets parfaitement insignifiants. A cela vient s’ajouter une impression de règlements de compte parfois assez sordides pour ne pas dire scabreux et de linge sale étalé inutilement sur les toits. Certains, en effet pour se distinguer, n’hésitent pas à faire des allusions à caractère tout à fait personnel ou à lancer des accusations d’une gravité telle qu’elle peut affecter la renommée du pays, et M. Hariri a sans doute eu raison de s’en indigner dans sa réponse...»

E.K.
Même certains députés le reconnaissent: un débat de politique générale chaque quatre séances c’est trop, et l’opinion se trouve vite saturée d’interventions interminables la plupart du temps oiseuses pour un résultat nul puisqu’il n’y a ni vote de défiance ni solution pour les problèmes exposés... Ces parlementaires proposent donc qu’on remplace ces débats par...