Les ordures ménagères ont été dégagées et séparées des matériaux inertes Le dépotoir du Normandie a été nettoyé dans une proportion de 70 pour cent (photos)

Le département de l’information de la société «Solidere» a organisé hier matin à l’intention des journalistes une tournée d’inspection sur le site du dépotoir du Normandie afin d’exposer le déroulement des travaux de réhabilitation de ce site. Cette opération de réhabilitation permettra à Solidere de parachever les travaux d’infrastructure entrepris dans le secteur conformément au plan directeur du centre-ville, en vue de l’exécution, par la suite, des projets d’exploitation prévus sur ce site (création de parcs publics; construction de bâtiments et de centres commerciaux...).
Le plan de traitement du dépotoir de Normandie vise à régler une série de problèmes géotechniques et d’environnement, de manière à rendre la composition chimique et physique du site propice à la réalisation d’investissements lucratifs. L’opération est menée sur base des standards internationaux, tant en ce qui concerne le processus de traitement que la composition finale du sol.
Un bref historique du dépotoir de Normandie permet de mieux comprendre et évaluer les travaux de réhabilitation en cours. De 1975 à 1993, tous les déchets de Beyrouth, plus précisément les ordures ménagères et les matériaux de démolition, étaient versés et entassés dans ce secteur. En janvier 1994, «Solidere» a pris le contrôle du site et a mis un terme au dépôt des ordures ménagères. L’entassement de matériaux inertes issus de terrassements et des démolitions a, par contre, été autorisé dans le but d’achever le remblayage nécessaire à l’exécution du plan directeur.
Une analyse du site fut effectuée en 1993 par la société «Dames & Moore». Cette analyse a servi de base à l’élaboration du plan de traitement et de réhabilitation du dépotoir. Solidere a ainsi décidé de traiter la zone en deux étapes correspondant à deux secteurs distincts.
Le secteur I est situé au sud du futur «boulevard du parc» (face à l’hôtel Hilton). Il représente une superficie de près de 6,5 ha. Il contenait près d’un million de mètres cubes de déchets. L’opération de traitement et de réhabilitation de ce secteur I s’inscrit dans le cadre de la première phase d’exécution des travaux d’infrastructure du centre-ville. Cette opération est effectuée grâce à l’assistance de la société «Fairhurst International».
Les travaux consistent à dégager les ordures ménagères, à les trier et à les rassembler en vue de les traiter par des moyens biologiques et physiques. Les matériaux susceptibles d’être recyclés ou utilisés dans le bâtiment (tels que le fer, les rochers etc...) sont, d’autre part, séparés des ordures ménagères. Ce dégagement des ordures et des matériaux recyclables est effectué jusqu’au fond de la mer. Les ordures sont stockées en couches en vue de leur traitement ultérieur. Les secteurs d’où les ordures ont été dégagées sont remblayés par des matériaux propres en vue de l’exécution des travaux d’infrastructure et de construction. C’est ce travail de «nettoyage» du dépotoir que les journalistes ont pu constater hier.
Le traitement du secteur I s’achèvera en novembre 1997. Le secteur en question a été nettoyé dans une proportion de 70 pour cent. Les travaux avaient débuté en mai 1996.
Le secteur II concerné par l’opération de traitement et de réhabilitation est situé au nord du boulevard du parc, entre ce boulevard et la mer. Il représente une superficie de 190.000 mètres carrés et un volume de déchets de 3,5 millions de mètres cubes environ. La moitié de ce volume est située en profondeur, jusqu’à 16 mètres au-dessous du niveau de la mer.
Les travaux de cette deuxième phase, qui débuteront à la fin de l’année 1997, visent à accélérer la dégradation biologique des ordures ménagères en ayant recours au procédé de compostage. Ce traitement des ordures par compostage a pour but, entre autres, d’éviter l’émanation de gaz. Notons que la dégradation naturelle des ordures ménagères prend en temps normal entre 20 et 30 ans. Le procédé de compostage (qui implique un traitement biologique) permet d’accélérer cette dégradation biologique afin qu’elle ne s’étale que sur quatre ou cinq ans.
Solidere a consulté plusieurs entreprises en vue de la réalisation de ces travaux. Elle a créé, en outre, un laboratoire d’analyse permettant de suivre l’évolution des déchets afin de s’assurer du bon déroulement de l’opération de traitement et de réhabilitation du dépotoir.