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Actualités - CHRONOLOGIE

Etat de siège à Hébron Le blocus vise à étouffer économiquement la ville, accusent les palestiniens

Hébron vit en état de siège et le blocus imposé par l’armée israélienne est perçu comme une tentative d’étouffement économique de la ville et aussi comme une manifestation délibérée du gouvernement Netanyahu de «détruire» les accords conclus, tout comme l’avaient été ceux d’Oslo.
L’armée israélienne a bloqué toutes les routes secondaires conduisant à Hébron et installé des points de contrôle sur les voies principales, invoquant pour cela des «raisons de sécurité». Il s’agissait, selon des responsables militaires, d’empêcher les agitateurs venus des régions avoisinantes de participer aux violentes manifestations de protestation contre la colonisation.
Mais les responsables palestiniens accusent l’armée de vouloir en fait punir la population en bloc, à cause des manifestations.
soldats nous font attendre pendant des heures en plein soleil aux postes de contrôle», se lamente un chauffeur, Ismaïl Abou Alaam. «Ils nous font passer en fonction de leur humeur. Cela n’a rien à voir avec la sécurité car la plupart du temps, ils ne nous fouillent même pas. Ce n’est que pour nous faire du mal et nous humilier», affirme-t-il.
Selon des médecins, plusieurs enfants et vieillards ont souffert de déshydratation après avoir dû attendre longtemps en pleine chaleur de l’été. Le directeur de l’hôpital Alia, M. Youssef Charaoui, a indiqué que deux femmes avaient dû accoucher au check-point, ces derniers jours, car l’armée avait refusé de les laisser passer.
«Plusieurs membres du personnel vivant en dehors de Hébron n’ont pas pu venir au travail, ce qui a affecté tous les départements de l’hôpital. Nous rencontrons également des problèmes pour obtenir du matériel médical de l’extérieur», a ajouté M. Charaoui.
Un industriel, Arafat Rafaïa, qui possède une entreprise de matériaux de construction, se plaint de ne pas pouvoir vendre ses produits dans les localités et villages aux alentours en raison des entraves israéliennes.
«La productivité des usines a beaucoup chuté», souligne le président adjoint de la Chambre de commerce de Hébron, M. Taher Mohtasseb, qui chiffre le manque à gagner à 1 million USD par jour.
«Il est devenu difficile de faire venir les matières premières et en même temps, des industriels israéliens ont annulé leurs commandes de produits finis», ajoute M. Mohtasseb.
A son avis, «ces mesures israéliennes visent, par la pression économique, à atteindre le moral des gens parce qu’ils ont osé lutter contre la politique du gouvernement Netanyahu et protester contre les actions des colons extrémistes».
Un député de Hébron au Conseil législatif palestinien, M. Jamal Choubaki (Fateh), lui fait écho: «Il ne s’agit pas seulement de problèmes de sécurité, mais d’un plan systématique visant à détruire l’accord sur Hébron, de la même façon que M. Netanyahu a détruit les accords d’Oslo. Les Israéliens étouffent les zones qu’ils ont restituées à l’Autorité palestinienne afin de pouvoir les reprendre sous leur contrôle», dit-il.
Aux termes de l’accord conclu le 15 janvier dernier avec l’OLP, les forces israéliennes ont évacué 80% de Hébron, se redéployant autour des quartiers du centre-ville où vivent quelque 400 colons.
Mais la situation ne s’est pas apaisée depuis. Ces quatre dernières semaines, les affrontements entre soldats israéliens et manifestants palestiniens ont fait plus de 230 blessés dans les rangs palestiniens et 18 parmi les militaires. La tension est encore montée depuis qu’une extrémiste juive a affiché, fin juin, des tracts représentant le prophète Mahomet sous les traits d’un porc.
Hébron vit en état de siège et le blocus imposé par l’armée israélienne est perçu comme une tentative d’étouffement économique de la ville et aussi comme une manifestation délibérée du gouvernement Netanyahu de «détruire» les accords conclus, tout comme l’avaient été ceux d’Oslo.L’armée israélienne a bloqué toutes les routes secondaires conduisant à...