Pan Pan Pour le BACC, tu repasseras...

Un aveu qui m’en coûte: moi je n’ai pas le bacc. J’ai peut-être autre chose, le charme discret du cancre las, une parano aiguë, beaucoup d’admiration pour Barbara Cartland signe indubitable d’originalité, le triste travers de rire aux enterrements ce qui fait qu’on ne m’y voit jamais et où j’espère bien ne jamais me voir encore qu’on me dise que les précédents sont plutôt rares.
J’ai tous ces avantages et davantage, mais pas le bacc. Pis encore, comme dit une vache folle de mes amies, quand il m’était arrivé de présenter le Brevet, on m’avait prestement repris le Certif en me demandant quel était l’auguste crétin qui me l’avait délivré...
Délivré du pesant souci des ânonnâges, je m’en fus gaiement dans la vie active jusqu’au présent âge où je m’aperçois que le présentage du bacc est absolument indispensable pour qui veut se recycler après la retraite. C’est normal: la vie étant un long fleuve tranquille, si on ne prend pas le bac, on tombe à l’eau.
Alo’ j’ai voulu me porter candidat. Surprise surprise: pas question de se présenter si on n’est pas inscrit dans une école... sauf si on a déjà échoué une ou deux fois ce qui paraît-il donne droit à une certaine indépendance, genre Saasaa sans doute.
On se demande en tout cas à quoi rime une Constitution qui ne préserve pas le droit de l’adulte inculte à apprendre, à se rattraper, à redevenir enfant avant de retomber en enfance...
Mais ne nous égarons pas: vous me voyez, moi ou les milliardaires indiplômés du coin, serrer nos quintaux de mauvaise graisse quinquagénaire sur les bancs des loupiots, des ados et autres minettes? Quelle histoire! On nous prendrait pour des pédophiles, des Dutroux et on nous flanquerait illico presto au trou.
De mémoire.
J. I.