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Actualités - CHRONOLOGIE

Un pas de géant sur la voie d'une nouvelle Europe, selon Clinton Pologne, république tchèque et Hongrie dans l'antichambre de l'OTAN (photo)

L’OTAN a lancé hier l’intégration de la Pologne, de la République tchèque et de la Hongrie, tournant définitivement la page de la division de l’Europe, héritée de la Deuxième Guerre mondiale.
Le président américain Bill Clinton a qualifié la décision des pays de l’Alliance de «pas de géant» sur la voie d’une «nouvelle Europe. Ces trois pays, a poursuivi M. Clinton, ont préparé le terrain pour que d’autres puissent les suivre», sans toutefois mentionner aucun des pays recalés par l’Organisation (VOIR AUSSI PAGE 9).

Après de multiples tractations, difficiles et parfois tendues, les 16 chefs d’Etat et de gouvernement des seize pays de l’Alliance sont parvenus hier après-midi à un double accord sur l’intégration progressive des anciens satellites de Moscou dans l’OTAN, l’alliance militaire la plus puissante du monde.

D’une part, ils ont décidé officiellement d’intégrer trois premiers pays d’Europe de l’Est dans l’Alliance Atlantique. Les candidatures de Prague, Budapest et Varsovie étaient fermement soutenues, notamment par les Etats-Unis.
Après une période de négociations qui s’achèvera en décembre par la signature d’un protocole d’adhésion, et un processus de ratification parlementaire dans les 16 pays membres, l’OTAN espère pouvoir intégrer pleinement ces trois nouveaux adhérents en 1999, à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa création.
D’autre part, sur l’insistance de la France et de l’Italie, les Seize ont accepté d’examiner en 1999 la possibilité d’un nouvel élargissement de l’Alliance, notamment à la Slovénie et à la Roumanie.
Une dynamique a été ainsi créée en faveur des deux pays des Balkans qui forment le flanc sud d’une future alliance élargie. Mais aucun engagement ferme n’a été pris pour l’adhésion en 1999 de la Roumanie et de la Slovénie, que refusent jusqu’à présent catégoriquement les Etats-Unis.
Washington, qui joue un rôle dirigeant dans l’Alliance, a estimé que la Slovénie et la Roumanie ne présentaient pas encore toutes les garanties requises pour en faire partie dès 99.
La formule de compromis pour les élargissements futurs met toutefois l’accent sur les progrès en matière de démocratisation déjà atteints par la Slovénie et la Roumanie, dont la candidature a été vigoureusement soutenue, notamment par le président français Jacques Chirac et le premier ministre italien Romano Prodi.
En même temps, elle reconnaît les progrès réalisés par les Etats de la région de la Baltique en matière de coopération et de stabilité. La mention des pays baltes a été prise à l’initiative de l’Allemagne pour équilibrer un éventuel second élargissement de l’OTAN entre les flancs nord et sud de l’Alliance.

Une alliance militaire,
pas un club politique

«L’Alliance est une alliance militaire, pas un club politique», a dit le premier ministre britannique Tony Blair. «Nous devons être sûrs que les réformes dans les pays de l’Est sont irréversibles, car l’adhésion à l’OTAN est irréversible» a-t-il précisé.
Sous la pression des Etats-Unis, l’Organisation s’était engagée en 1994 à s’élargir à l’Europe de l’Est. En 1995, une étude avait été menée sur le «pourquoi» et le «comment» d’un élargissement, avant le lancement en 1996 d’un dialogue spécifique avec les douze candidats déclarés (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie, Roumanie, Bulgarie, Estonie, Lituanie, Lettonie, Albanie, Macédoine).
La Russie s’est constamment opposée à l’élargissement de l’OTAN aux anciens membres du Pacte de Varsovie, dissous en 1991, en estimant qu’il provoquerait une nouvelle division de l’Europe. «L’élargissement de l’OTAN pour inclure la République tchèque, la Hongrie et la Pologne est une faute majeure, peut-être la plus grosse depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale» a déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères Evgueni Primakov, cité par l’agence ITAR-TASS.
Devant la détermination des Etats-Unis et de ses alliés européens, Moscou a fini par accepter de signer fin mai un acord de coopération avec l’OTAN. Pour Atténuer l’opposition vigoureuse de la Russie à cet élargissement de l’OTAN vers ses frontières, l’Alliance a fait savoir qu’elle n’avait pas l’intention de stationner des armes nucléaires ou des troupes étrangères sur le territoire des nouveaux pays-membres.
Le Sommet de Madrid a également adopté une déclaration sur la Bosnie dans laquelle l’OTAN avertit qu’elle «ne tolérera aucun recours à la force» pour résoudre la crise politique dans la Républika Srpska (entité serbe de Bosnie).
Les chefs d’Etat et de gouvernement des 16 pays de l’Alliance ont par ailleurs appelé les dirigeants de la région à coopérer avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et d’y déférer les personnes accusées de crimes de guerre.

L’OTAN a lancé hier l’intégration de la Pologne, de la République tchèque et de la Hongrie, tournant définitivement la page de la division de l’Europe, héritée de la Deuxième Guerre mondiale.Le président américain Bill Clinton a qualifié la décision des pays de l’Alliance de «pas de géant» sur la voie d’une «nouvelle Europe. Ces trois pays, a poursuivi M....