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Actualités - ANALYSE

Le Liban reste le terrain privilégié de ceux qui veulent en découdre

Le destin du Liban est-il d’être l’éternelle victime des tensions régionales et internationales? C’est la question que se pose en substance un responsable religieux, qui, dans ses cercles privés, ne cache pas son amertume à l’égard de cette situation.
Pas une semaine, pas un jour ne passent sans que les Libanais ne nourrissent des angoisses pour leur avenir. La résistance contre l’occupant israélien incombe au seul Liban de sorte que ses citoyens au Sud en paient constamment le prix: quand il ne s’agit pas de lutter pour la cause palestinienne, c’est leur propre terre et la terre des autres que les Libanais doivent défendre. Enlèvements, assassinats, règlements de compte, fondamentalisme et fanatisme, manifestations contre les Etats-Unis ou Israël: tous les scénarios de violence trouvent un terrain fertile dans le pays.
Le Liban est aussi une carte de pression tantôt sur Israël, tantôt sur la Syrie ou même encore sur les Etats-Unis.
D’autre part, la source susmentionnée s’interroge aussi sur les raisons pour lesquelles «la révolte des affamés» est proclamée à l’intérieur de nos frontières, comme s’il n’y avait de faim qu’au Liban? Résultat: on désobéit à l’Etat et l’on menace de recourir à nouveau à la plantation du haschisch pour se venger des Etats-Unis...
Et si la désobéissance civile s’étendait de la Békaa, région du président de la République, à Beyrouth et au Sud, régions du premier ministre et du chef de l’Assemblée nationale? Que resterait-il de la République et de ses institutions?

Malade aux soins
intensifs

Le responsable religieux compare ainsi le pays à un malade placé dans la salle des soins intensifs. Toutes les fois qu’il y a espoir de le sauver, il est sujet à de nouvelles crises dangereuses et mortelles.
Le pape Jean-Paul II, le président de la Banque mondiale, le premier ministre malaisien et le prince héritier séoudien n’ont guère caché leur admiration pour ce pays et son aptitude à se relever de ses ruines. Mais un événement tel que celui de «la révolte des affamés» donne une tout autre image du Liban: celle d’un pays sans Etat et sans institutions où la loi de la jungle risque de prévaloir à nouveau.
Selon la même source spirituelle, une situation pareille profite évidemment à plus d’une partie qui ne voudrait pas d’un Liban remis de ses blessures. Le but est, semble-t-il, de faire obstacle à toute démarche positive à l’égard du pays, comme par exemple la conférence des Amis du Liban. Quelle aide financière, quels investissements peut-on donc espérer lorsque des incidents chroniques viennent empoisonner le climat en permanence?

La responsabilité
de l’Etat

Le responsable religieux impute une grande part de la responsabilité de cette situation à l’Etat. Celui-ci ignore le sens de l’équité et de l’égalité entre les citoyens. Pis encore, il ne parvient même pas à imposer à tous sa domination. Il écrase le faible et s’incline devant le fort. Preuve en est: son incapacité à empêcher le mouvement de protestation initié vendredi dernier dans la Békaa. De toute évidence, cette manifestation d’impuissance constitue un dangereux précédent qui inciterait plus d’une partie à enfreindre la décision de l’Etat d’interdire toute forme de rassemblement pour peu que l’on soit «soutenu» ...
A la question de savoir si la solution est de changer les responsables au pouvoir, la source spirituelle répond par la négative. Seul un changement de la conjoncture actuelle est susceptible d’amener de nouveaux responsables à même de gérer les affaires du pays, librement et en toute transparence.
En attendant, il incombe de limiter au maximum les dégâts et de maintenir le Liban en vie...

E.K.
Le destin du Liban est-il d’être l’éternelle victime des tensions régionales et internationales? C’est la question que se pose en substance un responsable religieux, qui, dans ses cercles privés, ne cache pas son amertume à l’égard de cette situation.Pas une semaine, pas un jour ne passent sans que les Libanais ne nourrissent des angoisses pour leur avenir. La résistance...