Le PNL se déchaîne contre l'ambivalence des dirigeants

Le Parti national libéral (PNL) a réaffirmé hier son rejet de la politique «ambivalente» des dirigeants à l’égard des Libanais, à l’occasion de la journée de «révolte des affamés», et réclamé le respect du principe de l’égalité.
Tout en considérant que les causes de cette «révolte» étaient justifiées, le PNL a en effet laissé entendre qu’elle reflétait le laxisme du pouvoir à l’égard de certaines catégories de la population, les autres n’ayant même pas le droit de se révolter.
«Les raisons qui ont poussé à ce vaste mouvement populaire sous le nom de révolte des affamés sont en réalité justifiées et compréhensibles, nonobstant les objectifs poursuivis par ceux qui en profitent», estime le PNL dans un communiqué.
Selon le parti de M. Dory Chamoun, ce mouvement vient en effet à point nommé pour «dévoiler l’incapacité des responsables et démentir leurs prétentions selon lesquelles tout va bien» dans le pays.
«Il met à nu leurs tentatives de dissimuler la pauvreté et les souffrances sous le ciment des projets financés pour la plupart par des emprunts et exécutés dans une région déterminée, en dépit des trop nombreuses références des gens du pouvoir au principe du développement équilibré», poursuit le communiqué.
Mais en dépit de ces considérations, le PNL réaffirme son «rejet de l’attitude des dirigeants qui contredit les principes de la justice et de l’égalité entre les citoyens». «Il n’est plus permis que l’ambivalence soit la règle dans le comportement du pouvoir vis-à-vis du peuple», lance le communiqué.
«Désormais, nous n’accepterons plus que le pouvoir ferme les yeux sur les abus et les atteintes à l’ordre dans une région, alors qu’il se donne l’apparence du lion, réprime, opprime et fait des procès d’intention ailleurs», annonce le PNL.
«Nous n’accepterons pas non plus, à partir de ce jour, que les autorités continuent à collecter les taxes et les impôts auprès de certaines catégories, alors qu’elles se refusent toujours à traiter d’autres catégories de la même manière», ajoute le communiqué.

La loi électorale

Le PNL critique par ailleurs l’insistance du pouvoir à consacrer les grandes circonscriptions dans la loi électorale. Selon lui, ce système adopté depuis 1992 «sert la mission du bulldozer télécommandé à partir de l’étranger», qui, accompagné de «toutes sortes de pressions morales et matérielles, est destiné à imposer des alliances et à fabriquer des listes prêtes à être élues».
Le communiqué qualifie à cet égard de «fallacieux» le slogan, défendu par les dirigeants, selon lequel la grande circonscription consacrerait l’équilibre de la représentation, encouragerait le triomphe de la modération et éloignerait du Parlement les courants extrémistes et sectaires.
Par ce slogan, l’intention est, selon le PNL, de «dissimuler l’opération d’anéantissement de l’opinion publique et de l’opposition».
Pour le parti, la grande circonscription conduit à la «disparition du concept de représentation» et à la consécration d’un régime «totalitaire» du type des ex-«démocraties populaires».
En outre, souligne encore le communiqué, elle «porte atteinte à la diversité qui caractérise la société libanaise en faisant triompher une catégorie du peuple au détriment de l’autre et en marginalisant le rôle des opposants, qui sont considérés comme des citoyens de seconde zone».
Sur un autre plan, le PNL condamne l’incendie d’origine criminelle de la Husseiniyé de Lassa, dans les hauteurs du caza de Jbeil, à la veille de l’élection partielle dans ce caza dimanche dernier. Le communiqué souligne que cette région chrétienne et chiite avait su garder durant la guerre «son attachement à la coexistence».