Les partielles ont démontré l'absence de lien entre candidats et électeurs affirme l'assemblée des évêques maronites

L’Assemblée des évêques maronites a estimé que les partielles de dimanche dernier sont «la preuve irréfutable que les électeurs ne se donnent pas la peine de voter lorsque rien ne les lie aux candidats dont on espère qu’ils veilleront sur les intérêts de leurs électeurs et de leur région. C’est là un indice qu’il faudra prendre en considération au moment où la nouvelle loi électorale devra être élaborée», a ajouté l’instance maronite avant de mettre en garde contre la crise «qui suscite l’inquiétude dans l’esprit des gens».
Les prélats maronites ont tenu hier leur réunion mensuelle à Bkerké sous l’égide du patriarche Nasrallah Sfeir, publiant au terme de la réunion, le communiqué suivant:
«Les évêques se sont penchés sur les résolutions prises lors de leur conclave de la première semaine du mois de juin. D’autre part, ils ont passé en revue les directives énoncées par l’exhortation apostolique et relatives à l’Église avant d’examiner la situation générale. A l’issue de la réunion, ils ont publié le communiqué suivant:
1 - «L’exhortation adoptée par la majorité des Libanais est actuellement l’objet de débats et de résolutions. Son application implique un renouvellement des âmes et des mentalités, qui doit précéder la révision de la structure de l’Eglise et de ses institutions. En effet, une telle mesure serait vaine si l’homme ne renouvelle pas sa manière de penser et de se comporter. Tous les efforts doivent être axés là-dessus. Les évêques ont formé une commission pour élaborer un plan d’application des points de l’exhortation».
2 - «Les dangers qui menacent le pays, et les inquiétudes qu’une telle situation suscite dans l’esprit des gens, nécessitent de la part des responsables des mesures urgentes visant à maintenir l’entente qui croît petit à petit entre les citoyens. Mais la manière dont on traite les problèmes quotidiens ne tranquillise guère ceux qui se plaignent de la crise économique aiguë; du retard mis dans le retour des déplacés; de la négligence manifestée à l’égard du retour des émigrés; de l’achat de terrains dans certaines régions et du «nettoyage ethnique» qu’il entraîne; de la division au sein de certaines institutions comme la CGTL; du fardeau des taxes et des impôts; de la cherté de la vie sous prétexte de protéger la production locale (...); de la situation dans la région de Jezzine; du problème des carrières et des ordures; de la tentative de supprimer le poste de commandant de la gendarmerie; de l’abolition du nom du constructeur de la Cité sportive, de l’élaboration d’une loi électorale entraînant une représentation de plus en plus mauvaise du peuple».
3 - «Les dernières élections partielles qui ont eu lieu dans la mohafazat du Nord et dans le caza de Jbeil sont la preuve irréfutable que les électeurs ne prennent pas la peine de voter si rien ne les lie aux candidats dont on espère qu’ils veilleront sur les intérêts de leurs électeurs et de leur région. C’est là un indice qu’il faudra prendre en considération au moment où la nouvelle loi électorale devra être élaborée».
4 - «Les commentaires faits au sujet du Conseil constitutionnel à la suite de la proclamation des résultats du scrutin partiel manquent de respect à l’égard de cette institution qui joue un rôle essentiel dans la rectification des erreurs juridiques commises par les responsables au pouvoir. Il incombe à ces derniers de respecter ses verdicts comme c’est le cas dans les pays véritablement démocratiques».
5 - «Si les vacances d’été sont pour certains citoyens une occasion de jouir de leur part de repos à l’exclusion d’autres, il ne faut pas qu’ils oublient d’offrir à Dieu leurs joies et de se retrouver devant Lui dans un climat de solidarité, de collaboration et d’amour. C’est ainsi qu’on bâtira une patrie où il fait bon vivre, et où flottent les bannières de la liberté, de la dignité et de la paix», conclut le communiqué des évêques.